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Renaud Poulain-Argiolas

ARGIOLAS Pascaline, épouse BARSOTTI, puis épouse CARBONNEL

Dernière mise à jour : 2 févr.

Née le 29 octobre 1926 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), morte le 13 mai 2008 à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône) ; employée de mairie ; militante communiste de Port-de-Bouc ; responsable d’un cercle de l’UJFF (Union des jeunes filles de France) après la guerre.

Famille Argiolas aux Comtes en 1940. Pascaline Argiolas tient le mouton dans ses bras.

Pascaline Argiolas était issue d'une famille d'immigrés sardes. Son père, Angelo Argiolas, originaire d’Oniferi, fut docker et manœuvre ; sa mère, Battistina Cesaraccio, née à Busachi, fut cantinière et femme de ménage. Elle était la troisième d’une fratrie de quatre enfants qui furent tous, comme leurs parents, liés au Parti communiste : Paul Argiolas, docker et journaliste, Jean-Marie Argiolas, cheminot, et Élisabeth Argiolas, qui fut un temps employée des PTT. La famille vécut dans le quartier de la Tranchée à Port-de-Bouc, puis dans celui des Comtes après la naissance d’Élisabeth en 1930.

Le 8 mars 1937, Pascaline Argiolas était naturalisée française.


En 1940, le domicile familial fut perquisitionné, vraisemblablement en lien avec les activités de son frère aîné, Paul, qui avait rejoint la CGT avant la guerre. En 1943, ses deux frères s’engagèrent dans les Francs-Tireurs et Partisans français, Paul ayant bientôt pour consigne de tirer le matériel de propagande à leur domicile. Pascaline grandit donc dans un environnement fortement politisé.

Le résistant Manuel Mateu rapporta qu’à la Libération de Port-de-Bouc les membres de son groupe trouvèrent devant la mairie un attroupement de jeunes qu’ils ne connaissaient pas, probables "résistants de la dernière heure", portant des brassards FFI flambants neufs. Eux-mêmes n’ayant pas de brassards, Pascaline Argiolas entreprit alors, avec d’autres femmes, de leur confectionner des brassards tricolores avec du tissu recyclé sur leurs machines à coudre.


Vente de masse de Filles de France par l’UJFF, Port-de-Bouc, 1947. Pascaline Argiolas est à gauche au 1er rang.

Dans l’après-guerre elle fut responsable d’un cercle de l’Union des Jeunes Filles de France de Port-de-Bouc. Elle côtoya Paulette Tassy, qui allait épouser son frère Jean-Marie, et Odette Zadro.


En juillet 1947, Pascaline Argiolas épousa le militant communiste Louis Barsotti avec qui elle eut une fille, Giselle, l’année suivante. Elle fut employée de mairie dans la municipalité dirigée par René Rieubon, d’abord au secrétariat des élus, puis à l’état civil.


Femmes de Port-de-Bouc devant l'Union départementale CGT à Marseille pendant le lock-out de 1949. Pascaline Argiolas se tient au milieu, de profil, face à Paulette Tassy, de profil elle aussi.

Durant le lock-out des Chantiers et Ateliers de Provence de 1949, elle participa aux actions de soutien aux travailleurs de la construction navale durant les quatre mois de lutte qui les opposèrent à leur direction. Cette dernière, désireuse de revenir aux conditions de travail d'avant-guerre, voulait supprimer une prime au lancement des bateaux, réduisant de 20 % les revenus des ouvriers, et affaiblir en leur sein l'influence du syndicat CGT.


Dans l'autobiographie du militant communiste Jean Scarulli, le nom de Pascaline Argiolas est mentionné parmi les membres du comité de section du PCF de Port-de-Bouc dans la période comprise entre 1950 et 1969 (sans plus de précision). Les témoignages convergent pour la décrire comme une militante de terrain, volontaire pour aller au contact avec la population, que ce soit sur les marchés ou au porte-à-porte, très attachée à son parti, intransigeante et au caractère bien trempé.


Décembre 1985, quartier des Amarantes en vue des élections de mars 1986. À gauche : Pascaline Carbonnel, à droite : René Giorgetti.

Elle divorça en 1968 et se remaria en 1971 avec le militant Alexandre Carbonnel.


La fille aînée de Lionel Giovannini rapporta qu’en 1979, le jour de l’enterrement de son père, Pascaline Carbonnel aurait protesté de l'absence du drapeau de la section communiste de Port-de-Bouc dans le cortège funèbre, demandant avec succès qu’on allât le chercher.


Elle fit savoir par écrit à sa fille et à son beau-fils ce qu’elle souhaitait pour son enterrement : "pas de curé bien entendu ni toutes ces hypocrisies", son drapeau rouge et la faucille et le marteau sur son cercueil, comme ses parents et son mari Alexandre l'auraient fait. Elle fut inhumée au cimetière de Port-de-Bouc.


Sources : Certificat de nationalité n°303 du Registre d’Ordre daté du 25 juillet 1963. — Archives Argiolas. — Jean Scarulli, Une vie bien remplie : Je suis un émigré, auto-édition, 2010. — Témoignages de Giselle Leyrolles (sa fille) et de Paulette Argiolas. — Propos recueillis auprès de Raymond Mateu (juillet 2021), Magali Giorgetti (octobre 2022) et Fernande Ruiz [née Giovannini] (décembre 2023). — Site Match ID, Acte n°27 N, Source INSEE : fichier 2008, ligne n°238897.


1ere version pour Le Maitron : 26 octobre 2021.

2e version : 2 février 2024.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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