
Pourquoi "Soleils rouges" ?
Une couleur :
Depuis le XVIIIe siècle au moins, le drapeau rouge est apparu dans les révoltes populaires. D'abord comme le retournement du symbole d'un pouvoir arbitraire : le pavillon rouge déployé dans la marine lorsqu'un matelot devait être fouetté jusqu'au sang, celui du pouvoir exécutif que les émeutiers sans-culottes ont défié le 10 août 1792 en arborant leur propre drapeau rouge...
On l'a aperçu plus tard lors des révoltes des Canuts (avec le drapeau noir) dans les années 1830, pendant des Journées de juin 1848 jusqu'à ce qu'il devienne le drapeau officiel de la Commune de Paris en mars 1871.
Il est passé par tous les courants du socialisme (des réformistes aux anarchistes), a fédéré les combats pour la dignité des travailleurs, pour l'égalité sociale, des bourses du travail aux universités populaires. Ce drapeau-là, dans sa dimension plurielle et sans sectarisme, était donc parfait pour accompagner mes recherches.
Une chanson :
J'ai découvert un jour sur un vieux 33 tours une chanson intitulée "Le soleil rouge", composée d'un texte écrit en 1896 par Michel Boukay et d'une musique de Marcel Legay. Derrière son romantisme un peu désuet et quelques images provocantes (comme un appel à un bachelier à brûler ses diplômes), j'ai été touché par le message : tous les humains ont des besoins fondamentaux identiques qui font qu'un paysan, un petit bourgeois ruiné, un ouvrier, une prostituée et... même le Christ vont naturellement dans la même direction !
Une belle déclinaison sur le thème du bien commun, l'idée de chercher le bonheur du plus grand nombre. Ça me renvoie à une phrase de Louis Blanc : "L'égalité n'existe que lorsque chacun produira selon ses forces et consommera selon ses besoins.". Cette pensée a inspiré l'esprit de l'Association internationale des travailleurs (Première Internationale) et toutes les branches du mouvement ouvrier jusqu'à la création de la Sécurité sociale.