GIOVANNINI Delphine [née CIAMPORCIERO Delphine, Thérèse]
- Renaud Poulain-Argiolas
- 28 nov. 2023
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 mai
Née le 12 mars 1914 à Arles (Bouches-du-Rhône), morte le 6 mai 1991 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) ; militante communiste d’Arles et de Port-de-Bouc ; membre du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme ; liée à la résistance communiste ; conseillère municipale de Port-de-Bouc (1947-1965) ; une des animatrices de la solidarité des femmes d'ouvriers lors du lock-out des Chantiers et Ateliers de Provence de 1949 ; militante de l’Union des Femmes Françaises (UFF).

Delphine Ciamporciero vit le jour en Camargue dans une cabane de gardian, dans le village de Salin-de-Giraud, dépendant de la commune d'Arles. Elle était l’avant-dernière enfant d’une fratrie de six, qui comprenait aussi : Jean (né en 1902), François (1904), Étienne (1908), Antoine (1912) et Solange (1916). Leur père, Étienne Ciamporciero, était né à Borgo d'Ale (province de Vercelli) dans le Piémont (Italie). Leur mère, née Marie-Thérèse Marchetto, surnommée "Mariette", était piémontaise elle aussi et fille de maquignon. Comme leur nom de famille était difficile à prononcer, leurs voisins français les appelaient « Portière ».
Delphine Ciamporciero passa le certificat d’études à l’école du village, la même que fréquenta Maurice Garenq, avec qui elle avait quatre ans d’écart. À quatorze ans, elle devint commise dans l’épicerie du village. À ce propos, elle confiera quelques décennies plus tard dans une autobiographie rédigée à l’attention de Mireille Dumont : « Je rentrais en plein cœur de l’école de la vie, en contact permanent avec les mères de famille, leurs difficultés matérielles et leurs fins de semaines difficiles. C’était en 1928, il n’y avait pas d’A.F. [allocations familiales], ni d’aide sociale. Sécurité sociale, mutuelle n’existaient pas. À force de lutte, le 1er juillet 1930, j’avais ma première carte de la sécurité maladie. J’avais seize ans. »
Son père Étienne Ciamporciero fut naturalisé français en 1931 (annonce au Journal officiel le 15 novembre). Les trois enfants mineurs, dont Delphine, devinrent à ce moment-là français de plein droit. En juillet 1933, le père reçut une médaille d'honneur en argent pour son travail de machiniste à la compagnie de produits chimiques et électro-métallurgiques Alais, Froges et Camargue (qui deviendra plus tard Péchiney), basée à Salin-de-Giraud. De mémoire familiale, il travailla à la machine qui fournissait l’eau au village. Toujours en juillet 1933, il reçut la médaille d'honneur des sociétés musicales et chorales. Musicien, il jouait du trombone dans une fanfare.
Vers 1930, Delphine Ciamporciero rencontra Lionel Giovannini, un Toscan qui avait fui le fascisme avec sa famille. Ils se marièrent à Arles le 22 octobre 1932 et eurent, l’année suivante, une fille nommée Fernande. Delphine adhéra au Parti communiste en 1936, lors de la venue de Maurice Thorez à Arles. En 1937, les interventions de Marcel Cachin et François Billoux à Salin-de-Giraud la convainquirent que le parti représentait "le seul moyen pour la classe ouvrière de défendre ses libertés" (autobiographie). Avec son époux Lionel, membre du parti, elle s’investit dans le mouvement social aux côtés des ouvriers de Péchiney et Solvay. Pendant la guerre d'Espagne, elle participa aux collectes de lait et de vêtements pour les enfants espagnols, s'opposant à la politique de non-intervention du gouvernement de Léon Blum, dans l'affrontement entre la jeune République et les troupes putschistes fédérées autour du général Franco. Durant l'année 1937, elle rejoignit le Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme par l'intermédiaire de Mireille Dumont.
Son mari Lionel était délégué syndical chez Péchiney. Il fut licencié suite à la grève du 30 novembre 1938, qui défendait notamment la semaine de travail de 40 heures, conquête phare du Front populaire. Les Giovannini furent contraints de quitter leur logement appartenant à Péchiney. Ils emménagèrent en 1939 dans le quartier de L’Hauture à Fos-sur-Mer. Lionel avait été embauché par la Compagnie des Salins du Midi. Une deuxième enfant, Josette, arriva dans le foyer cette année-là.

En novembre 1939, Lionel Giovannini adressa une demande d’engagement et d’acquisition de la nationalité française au bureau de recrutement militaire de Marseille. Pour toute réponse, il reçut en 1940 un ordre d'expulsion motivé par son statut d'Italien et de communiste. Décidé à rester en France, il se cacha à Fos dans une manade du Cavaou, avec la complicité du propriétaire, M. Raoux, que le couple connaissait à peine. Le soir, Delphine apportait à manger à son homme et Raoux faisait l'intermédiaire. Elle dut faire face aux visites quotidiennes des gendarmes qui voulaient arrêter son mari. Dans son autobiographie, elle mentionne avoir été avertie par Charles Scarpelli d'une visite de la Gestapo. Il s’agirait donc d’après novembre 1942 (lorsque les troupes allemandes eurent franchi la ligne de démarcation). À son domicile, elle cacha toute trace d’activité militante (tracts, livres, cartes du parti). Devant les agents de la Gestapo, elle feignit l’innocence. Elle fut aidée dans ce sens par les réactions des gendarmes qui la firent passer pour une « pauvre femme », abandonnée par son mari avec ses deux enfants.
Lionel reçut de l’aide du curé de Fos-sur-Mer, M. de Blasy, qui lui procura de faux papiers, et s'engagea dans les Francs-Tireurs et Partisans français. Selon sa fille aînée, il combattit un an sur le front des Alpes. Afin de subvenir aux besoins de sa famille, Delphine Giovannini se fit embaucher comme ouvrière par la Compagnie des Salins du Midi. Elle réparait les sacs de jute destinés à stocker le sel. En son absence, sa fille aînée s’occupait de ses sœurs, Josette et Solange, la petite dernière, née en 1943.
Lionel Giovannini ayant été embauché aux Chantiers et Ateliers de Provence (CAP) de Port-de-Bouc, la famille emménagea dans la commune en février 1946, au n°79 de la rue Albert Rey. Elle s’agrandit avec la naissance d’une quatrième enfant, Marie-Thérèse.
Aux élections municipales de 1947, Delphine Giovannini fut candidate sur la liste menée par René Rieubon, le maire communiste sortant. Les premières femmes avaient été élues à peine deux ans plus tôt. Elle siégea avec trois autres femmes, Anna Santoru, Hélène Escavi et Colette Granon, sur un total de vingt-trois conseillers.
Sur le plan militant, elle participa aux ventes des premières années de La Marseillaise et des derniers numéros de Rouge-Midi. Elle aurait suivi une école élémentaire du PCF à Port-de-Bouc et fera partie du comité de section. Elle était également membre du comité de l'Union des Femmes Françaises (UFF).

En 1949, la gestion des CAP, assurée par les ouvriers du chantier naval depuis la fin de la guerre, retourna aux mains de l'ancienne direction. Celle-ci remit en question des avancées sociales importantes gagnées depuis la Libération, comme la prime au lancement des bateaux, qui représentait une bonne part du revenu des ouvriers. En réponse à la grève lancée par la CGT, la direction décida le lock-out. Des centaines de femmes d’ouvriers participèrent à la solidarité avec les travailleurs de l'entreprise, en organisant des collectes de fonds, de vivres et la soupe populaire. Delphine Giovannini était une des meneuses. Une « marche de la faim » jusqu'à Marseille rassembla environ 3000 personnes. Certaines et certains s’y rendirent à pied. Des affrontements avec la police eurent lieu à chaque étape du trajet. Un comité d'accueil féminin attendait tous les jours le directeur du chantier naval, M. Renvoisié, à la gare de Port-de-Bouc où il arrivait depuis Marseille. Elles lui faisaient une "conduite de Grenoble", le harcelant pour le pousser à céder. Cette lutte populaire dura quatre mois. Néanmoins l’échec de la grève entraîna le licenciement des membres de la direction du syndicat du chantier.

Le 7 février 1950, Delphine Giovannini fut frappée par une terrible tragédie. Dans le quartier de la Lèque, un réservoir d'acide de l'usine Saint-Gobain céda. La rue Albert Rey fut engloutie sous une vague corrosive, emportant les trois plus jeunes filles de la conseillère municipale : Marie-Thérèse, quatre ans ; Solange, sept ans ; Josette, onze ans ; ainsi qu'une femme âgée, Mme Baretta. Alertée par le vacarme, la mère se jeta dans l'acide pour tenter de sauver ses enfants. Les fillettes moururent le lendemain. Environ 15 000 personnes venant de toute la région se rassemblèrent le 9 février pour l’enterrement des victimes de la catastrophe. Ici encore, la mémoire familiale – comme celle des vieux militants – a retenu la mésaventure qu'aurait vécue ce jour-là Gaston Defferre, député socialiste des Bouches-du-Rhône. Il serait sorti d'un banquet avec Irma Rapuzzi, conseillère municipale socialiste de Marseille. Présents dans une voiture à proximité du cimetière quand ils croisèrent le cortège, ils furent pris à partie par la foule. Avaient-ils l'intention de se mêler au défilé ou étaient-ils là par hasard ? Defferre était réputé pour ses positions anticommunistes et l'atmosphère était électrique depuis l'accident. Une fois le député reconnu, on aurait voulu le lyncher. Il aurait fallu l'intervention de René Rieubon, hissé sur une voiture, pour éviter l'irréparable.
Un autre incident, survenu pendant les funérailles et dont les conséquences se prolongèrent durant le mois de mars, met davantage en lumière les lignes de front politiques en jeu dans l'affaire. Il montre à quel point les tensions de la Guerre froide furent poussées à leur paroxysme. Un homme, identifié plus tard par la police comme étant Paul Argiolas, conseiller municipal communiste de Port-de-Bouc, aurait demandé au commissaire Emmanuelli de sortir du cortège funèbre, au motif qu'il n’y était pas le bienvenu. Plusieurs représentants des autorités s’en plaignirent à René Rieubon. Cela donna lieu le 3 mars à une séance extraordinaire du conseil municipal. Le directeur de la Police et le sous-préfet d’Aix-en-Provence exigeaient qu’Argiolas adressât une lettre d’excuses au commissaire Emmanuelli. Par ailleurs, on demanda à la municipalité d’intervenir auprès du journal La Marseillaise pour stopper la campagne de presse autour de l’accident de la rue Albert Rey.
Les élus défendirent leur collègue à l’unanimité, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve que Paul Argiolas fût le responsable et que "quelle que soit l’identité de celui que vous estimez coupable, nous pensons qu’il a eu raison." L’argumentaire des élus dénonçait l’anticommunisme à l’œuvre dans l’affaire : "Le soir même de la catastrophe, M. le commissaire Emmanuelli faisait téléphoner à la préfecture un compte-rendu où il spécifiait que les décès touchaient principalement des familles de militants communistes. Nous nous en voudrions d’insister sur cette façon de mettre sur de petits cadavres une étiquette qui, dans de telles circonstances, tend à les différencier, dans l’esprit de ce fonctionnaire, du reste de l’humanité." La municipalité accusait le commissaire de persécuter Delphine Giovannini, alors hospitalisée, attribuant au policier "un ressentiment certain motivé par l’action qu’elle mène au sein des organisations démocratiques (ne l’avait-il pas arrêtée le 25 novembre et relâchée que sur l’intervention des adjoints au maire de Port-de-Bouc ?)". Le dernier point pointe du doigt l'anticommunisme décomplexé qui s'exprimait dans la presse : "Le lendemain de la catastrophe, des journaux qui ont pour habitude de publier fidèlement les communiqués des commissariats ou de la Préfecture, donnaient de la catastrophe, des interprétations qui pouvaient, soit atténuer la responsabilité de l’usine, soit même faire croire à un attentat communiste." L’assemblée conclut que le commissaire n’avait pas sa place dans ce cortège et que l’usine Saint-Gobain était entièrement responsable du drame. Elle dénonçait aussi le fait "que les premières poursuites engagées par le gouvernement le [soient] contre une personne qui [avait] agi au nom des victimes."
Hospitalisée à la clinique Gilly de Martigues, Delphine Giovannini reçut la visite de Jeannette Vermeersch, membre du comité central du PCF et du comité national de l'UFF, qui se rendit ensuite à Port-de-Bouc. La Marseillaise, relatant leur rencontre, attribuait ces mots à la militante alitée [la rédaction du journal aurait-elle pu forcer un peu le trait pour coller à l'ambiance de guerre de classes entretenue par la presse ?] : « Je ne pleure pas mes enfants, car je sais qu’avec tous les travailleurs je les vengerai ». Et rappelant le contexte dans lequel avait eu lieu le drame, elle ajoutait : « Je souffre plus encore en pensant à tous ces pauvres gosses du quartier de l’usine qui respirent chaque jour les émanations meurtrières. Oui, nous n’avons pas assez agi avant la catastrophe. Démarches et pétitions pour écarter le danger, ce n’était pas assez. Il fallait être encore plus énergiques. » Le 17 février, Claudine Chomat, secrétaire générale de l’UFF, lui exprimait par courrier la solidarité de l’organisation.
D’après Fernande Giovannini, Saint-Gobain proposa un arrangement amiable que Lionel Giovannini refusa, opposé à toute idée d’entente avec les meurtriers de leurs enfants. Une collecte fut organisée aux CAP, dont le fruit fut lui aussi refusé par le père. Le tribunal d'Aix-en-Provence reconnut plus tard la responsabilité de la direction de l'entreprise, qui fut contrainte à raser l'usine. Le maire voulut épargner à Delphine Giovannini de devoir revenir habiter la rue Albert Rey. Il fit loger la famille pour un temps au 22 rue Marceau. Elle y restera jusqu’en décembre 1951, avant de gagner le n°2 du boulevard Voltaire, dans le quartier Tassy. La conseillère municipale suivit deux mois de lourds traitements et passera un an et demi dans un fauteuil roulant. À l’invitation de syndicats ouvriers hongrois, elle fit une cure au bord du Lac Balaton, fameux pour ses propriétés curatives, et retrouvera en partie l'usage de ses jambes.
Elle fit son premier voyage en avion – du Bourget à Prague, puis de Prague à Budapest. Dans un petit carnet elle prenait toutes sortes de notes. Elle mentionnait les événements officiels auxquels on la conviait, consignait des impressions sur les locaux qu’elle croisait, se faisait un lexique français-hongrois et évoquait l’ennui induit par son immobilité forcée. En Hongrie, elle croisa André Stil et, au retour, Yves Kléniec à Prague. Elle serait restée encore un mois à l'hôpital de jour, gardant le détail manuscrit des visites de camarades qu'elle recevait : Pierre Emmanuelli, Josette Reibaut, Paul Argiolas, sa femme Catherine Argiolas, Lucienne Durbec, Catherine Lauze (la mère de Mireille Lauze), Yvonne Estachy, Simone Eynard.
C'est en s'engageant contre la guerre d'Indochine, cheval de bataille du PCF, qu'elle reprit ses activités militantes. Il est d'ailleurs possible qu'elle fût membre du Mouvement de la Paix. Responsable à l'organisation de l'UFF, elle y attira de nombreuses nouvelles recrues, certaines connues pour leurs idées conservatrices. Elle aurait par exemple fait adhérer Mme Sutra, la femme du directeur adjoint du chantier naval. Suite aux élections municipales de 1953, elle fit un deuxième mandat au sein de la municipalité Rieubon. Cette fois encore, elles étaient quatre femmes, les autres étant Paulette Rambaldi, Marcelle Legal et Julie Liénert.
En 1954, Delphine et Lionel Giovannini eurent une nouvelle fille, Danièle. Entre les années 1950 et 1960, le domicile familial vit passer des personnalités communistes d’envergure nationale, telles que François Billoux, Pierre Gamarra, Jacques Duclos et Charles Tillon.
![Délégations de femmes contre la guerre. Delphine Giovannini est la plus grande à l'arrière-plan [extrait de La Marseillaise]](https://static.wixstatic.com/media/080998_40566fbee53c49a7a3a1bff2b9a89cf8~mv2.jpg/v1/fill/w_593,h_622,al_c,q_85,enc_avif,quality_auto/080998_40566fbee53c49a7a3a1bff2b9a89cf8~mv2.jpg)
Plusieurs articles de La Marseillaise montrent la militante entourée d'autres femmes lors d'actions contre la guerre d’Algérie destinées à sensibiliser la population et les autorités locales. Durant l’hiver 1957, par exemple, des épouses et des mères de soldats de Port-de-Bouc et de Martigues furent reçues par le conseiller général communiste, M. Pagès, puis au cabinet du préfet des Bouches-du-Rhône, apportant une liste de résolutions pour la paix signée par quatre-vingt-quatre mères port-de-boucaines et vingt-cinq martégales. Parmi elles : Delphine Giovannini, Paulette Argiolas et Fifi Domenech (femme d’Albert Domenech), ainsi que Rina Meli de Martigues.
![Rallye de ballons pour la paix en Algérie. Port-de-Bouc, hiver 1958. Delphine Giovannini est en haut au milieu [extrait de La Marseillaise]](https://static.wixstatic.com/media/080998_3e990eb509074b08b0ceffc5b255fa46~mv2.jpg/v1/fill/w_523,h_550,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/080998_3e990eb509074b08b0ceffc5b255fa46~mv2.jpg)
L’UFF organisa à Port-de-Bouc un rallye de ballons pour la paix en Algérie en 1958. Outre Delphine Giovannini, d'autres participantes appartenaient à des familles communistes connues localement : Paulette Argiolas et Fifi Domenech encore, Yvette Domenech (fille de la précédente), Marie Melias, Fifi Santoru, Mme Fancello...
En 1959, Delphine Giovannini effectua un troisième mandat municipal dans l’équipe de René Rieubon. Paulette Rambaldi et elle étaient cette fois les seules femmes élues. Elle milita dans la cellule communiste Fanny Dewerpe, qui se serait réunie dans le garage où Emma Belleguic confectionnait ses matelas, près du bloc 1 du groupe Paul Langevin [à cet emplacement se trouve l’actuelle rue Emma Belleguic]. Delphine Giovannini était affaiblie par les conséquences des blessures dues à l'acide. Elle limita par conséquent ses activités politiques à partir de 1965. Sa présence fut cependant remarquée en 1966, au premier plan des rassemblements contre la fermeture des CAP. Son mari était personnellement concerné.

En 1975, les Giovannini vécurent avec leur plus jeune fille au 10 (ou 12) boulevard Voltaire, dans un logement qui disposait d’une chambre de plus. Après la disparition de son époux, Delphine emménagea au 1er étage du 6 boulevard Voltaire, plus facile d’accès pour elle compte tenu de ses problèmes pour marcher.
Décédée en 1991, elle fut enterrée avec son mari et leurs trois filles au cimetière communal.
La ville de Port-de-Bouc inaugura le 19 mars 2016 la "Maison des femmes Delphine Giovannini", consacrée aux femmes victimes de violences conjugales, en présence de Patricia Fernandez-Pédinielli, maire de la commune, Évelyne Santoru, conseillère départementale, et de Fernande et Danièle, les filles de la militante. Une plaque fut dévoilée saluant "son dévouement en faveur des femmes".
Sources : Arch. mun. Port-de-Bouc (municipalités de Port-de-Bouc). — Archives familiales. — Roland Joly, Antoine ou La passion d'une vie : Une histoire de Port-de-Bouc, ville mosaïque, auto-édition, 2005. — Charles Crétinon, Esteban Morata et Joseph Ros, Port-de-Bouc, Éditions Alan Sutton, 2002. — Jean Scarulli, Une vie bien remplie : Je suis un émigré, auto-édition, 2010 (p. 138). — "Jeannette Vermeersch s’est rendue au chevet de Mme Giovanini victime de la tragédie de Port-de-Bouc", La Marseillaise [date coupée, 1950]. — "Magnifique succès du rallye de ballons pour la paix en Algérie", La Marseillaise, hiver 1958. — « Port-de-Bouc : une maison pour les femmes victimes de violences », Maritima Info, 21 mars 2016. — « La Maison des Femmes Delphine Giovannini », site de la mairie de Port-de-Bouc, mars 2016. — Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 15 novembre 1931 (63e année, N°267), p. 11839 ; 26 juillet 1933 (65e année, N°173), p. 7817 ; 28 juillet 1933 (65e année, N°175), p. 7970. — Site Filae. — Cimetière de Port-de-Bouc. — Témoignages de Danièle Giovannini (décembre 2023) et de Fernande Ruiz (décembre 2023-mai 2025).
1ere version pour Le Maitron : 18 novembre 2021.
2e version : 31 décembre 2023.
3e version : 24 mai 2025.
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