LAUZE Mireille
- Renaud Poulain-Argiolas
- 21 mai
- 3 min de lecture
Née le 29 mars 1920 à Aubagne (Bouches-du-Rhône), morte le 8 mars 1945 à Ravensbrück (Allemagne) ; sténo-dactylo ; militante communiste ; membre de l’UJFF ; résistante ; déportée.

Mireille Lauze était la fille de Louis Lauze, cordonnier et militant communiste, et de Catherine Filippi, qui fut militante du PCF et de l’UFF. Elle aurait également été parente avec la syndicaliste Rose Lauze.
Mireille Lauze fit ses études à Marseille, malgré des déplacements fatigants, et obtint le diplôme de sténo-dactylographie. En 1936, elle adhéra à l’Union des jeunes filles de France avant de rejoindre les rangs du Parti communiste. Elle participa au mouvement d’aide aux républicains espagnols, effectuant notamment des travaux pour la compagnie maritime France-Navigation, créée en 1937 pour envoyer des armes et des denrées pour résister aux troupes franquistes.
Jusqu’à la déclaration de guerre elle était la secrétaire du député Jean Cristofol, qui fut incarcéré après l’interdiction du Parti communiste. Elle travailla par la suite aux Forges et chantiers de la Méditerranée, une entreprise de construction navale de La Seyne (Var) qui avait un atelier à Marseille.
En 1940, alors qu’elle vivait entre Aubagne et Marseille, elle s’engagea dans la Résistance, rédigeant et publiant des tracts qu’elle faisait circuler autour d’elle. Elle milita également pour réorganiser l’UJFF, dissoute en même temps que le PCF. Dans les derniers mois de 1940, elle travailla dans la clandestinité avec Pierre Georges, qui n’était pas encore connu sous le nom de Colonel Fabien. Celui-ci, évadé et réfugié à Marseille, dirigea la Jeunesse communiste du Sud-Est et créa les bases de l’Organisation spéciale (OS) à laquelle Mireille Lauze participa.

Elle fut arrêtée le 17 février 1941 en même temps que d’autres adolescents et incarcérée à la prison des Présentines. Après neuf mois d’emprisonnement, la section spéciale de Marseille la condamna le 17 novembre de la même année à 15 ans de travaux forcés, à la dégradation civique et à 25 ans d’interdiction de séjour. On la transféra à Lyon, puis à Chalons-sur-Marne. Le 13 mai 1944, elle était déportée de Paris à Ravensbrück (Allemagne) à bord du convoi I. 212 transportant plus de 550 femmes. Au camp elle reçut le matricule 39112. Elle y mourut de maladie et d’épuisement le 8 mars 1945.
Mireille Lauze fut reconnue parmi les déportés et internés de la résistance (DIR) et comme membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Son pseudonyme dans la clandestinité était Monique. Le 3 juin 1960, elle fut médaillée de la Résistance à titre posthume (publication au Journal officiel le 10 juin 1960). Les archives du Service historique de la Défense possèdent des éléments la concernant à Caen et à Vincennes.
Un boulevard de Marseille porte son nom ainsi qu’une rue à Aubagne.

Sources : SHD Caen, AC 21 P 590718 (nc) ; AC 21 P 473 458 (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 343589 (nc). — Arch. Dép. Rhône, II M 3/54, VM 2/245, M 6/8340, M 6/10803. — Arch. com. Marseille, listes électorales de 1935. — D. Moulinard, Mémoire de Maîtrise, op. cit. — E. Sargès, Aubagne sous la IIIe République, op. cit.. — L’Écho d’Alger, 9 novembre 1941. — Rouge-Midi, 11 et 12 mai 1947 (photo). — Provence nouvelle, mai 1953 (photo). — Délibérations du conseil municipal de Marseille, 1946. — État civil d’Aubagne. — Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Frédéric Guilledoux, "Aubagne : Mireille Lauze, engagée pour les femmes et la liberté", La Provence, 7 mars 2021 (en ligne). — Renseignements communiquées par Paulette Laugery et Georges Righetti.
1ere version pour Le Maitron par Antoine Olivesi : 24 novembre 2010.
2e version complétée par moi pour Le Maitron : 9 mars 2022.
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