DOMENECH Albert, Emmanuel
- Renaud Poulain-Argiolas
- 3 janv. 2024
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 heures
[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Jean-Pierre Besse et Jean-Claude Lahaxe. Je l'ai complété, en mettant en gras mes propres apports pour pouvoir les distinguer.]
Né le 11 février 1916 à Alger (Algérie), mort le 4 juillet 2009 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier du bâtiment puis ouvrier de raffinerie (électricien) ; militant des Jeunesses socialistes d’Alger, puis des Jeunesses communistes d’Alger ; membre du bureau politique du Parti communiste algérien (PCA), puis membre du bureau régional des JC de la région marseillaise (1937-1939) ; secrétaire du Comité départemental des journées du sacrifice pour l'Espagne républicaine en 1938 ; syndicaliste CGTU puis CGT ; secrétaire de la section du PCF de Martigues (1946-1954), secrétaire de la section de Port-de-Bouc, membre du comité fédéral du PCF des Bouches-du-Rhône (1957-1964) ; secrétaire du syndicat CGT des Métaux des Chantiers et Ateliers de Provence (CAP) de Port-de-Bouc (1955-1966) ; membre du Comité d’entreprise et du conseil d'administration des CAP ; conseiller municipal de Port-de-Bouc (1959-1971) ; résistant du Front national de lutte pour la libération ; membre du bataillon de la centrale d’Eysses ; déporté à Dachau (Allemagne).

Le père d’Albert Domenech, Jean-Baptiste Domenech, né à Alger, était menuisier et ébéniste. Il était de sensibilité anarcho-syndicaliste. Sa mère, Dolores Ramon, était elle aussi originaire d’Alger. Albert avait trois frères plus âgés que lui : Jean-Baptiste, né en 1907, Antoine, né en 1910, et Henri, né en 1912. Jean-Baptiste Domenech milita à la CFTC, Henri Domenech à la CGT et au Parti communiste. Quant à Antoine Domenech, engagé dans la Légion étrangère, il mourut de ses blessures à Thanvillé (Bas-Rhin), pendant la bataille de Colmar, le 27 janvier 1945 et fut reconnu "Mort pour la France".
Albert Domenech fit des études primaires jusqu’à l’âge de quinze ans et suivit ensuite les cours d’un centre d’apprentissage. En 1933, il était ouvrier du bâtiment. Le journal L’Écho d’Alger relatait en mars 1934 un affrontement entre jeunes socialistes et jeunes royalistes. Parmi les premiers, il y avait un Albert Domenech, domicilié dans la cité Climat de France à Alger. Toutefois, dans l’autobiographie qu’il rédigera en 1957 pour le Parti communiste, Domenech ne mentionnera pas être passé par les Jeunesses socialistes avant son engagement dans les Jeunesses communistes. Le 12 mars 1934 à Alger donc, une douzaine de Camelots du roi revenaient d’une conférence de l’avocat Paul Robain et du publiciste José Le Boucher, orateurs de l’Action française. Ils attaquèrent des membres des Jeunesses socialistes, rue Michelet, près des facultés. Un camarade d’Albert Domenech, Antoine Grouix, fut blessé par balle au bras. Leurs adversaires étaient en possession d'un revolver, d'un "casse-tête", d'un coup de poing américain et d'une canne plombée. Deux militants d’extrême-droite furent jugés le 13 mars. Jean Jarrige, qui avait reconnu avoir tiré en l’air, fut condamné à quinze jours de prison. Henri Hémen, le détenteur du "casse-tête", écopa d’une peine de huit jours avec sursis. D'abord inculpé pour outrage à agents, Domenech fut finalement relaxé.
L'histoire politique du Domenech communiste débute en 1935 : il adhéra au Parti communiste en janvier, aux Jeunesses communistes (JC) en juillet et au syndicat CGTU du bâtiment d’Alger en octobre. Il fut secrétaire général des JC d’Algérie et membre du bureau politique du Parti communiste algérien (PCA). À ce titre, il anima notamment un meeting intitulé « La jeunesse communiste devant les événements actuels » le 26 avril 1937 à l'Eldorado Cinéma de Maison-Carrée, aux côtés de Gaston Chevalier, secrétaire des JC des Bouches-du-Rhône.
En juillet 1937, Albert Domenech se maria à El Biar, près d’Alger, avec Joséphine Hamdani. Fifi Domenech sera une militante du PCF et de l’Union des femmes françaises (UFF). Ils eurent trois filles entre 1935 et 1940.
![Albert Domenech vers 1939 [photo extraite de l’ouvrage de Jacky Rabatel]](https://static.wixstatic.com/media/080998_1834b525f2ab49c48b82461873c8c1bc~mv2.jpg/v1/fill/w_434,h_550,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/080998_1834b525f2ab49c48b82461873c8c1bc~mv2.jpg)
Venu à Marseille, avec sa femme et ses enfants pour des raisons économiques, il milita au cercle de la Plaine. Le congrès de l’Alhambra de décembre 1937 l’élut au bureau régional des JC aux côtés de Victor Joannès et Robert Giudicelli. Il avait participé au congrès communiste de Villeurbanne (Rhône) en janvier 1936. Il travailla aux Aciéries du Nord, puis à la Compagnie française de raffinage (CFR) de La Mède, sur la commune de Châteauneuf-les-Martigues, en tant qu’électricien. En février-mars 1938, alors que la guerre civile espagnole faisait rage, il signa dans Rouge-Midi plusieurs appels à participer aux collectes de lait pour les enfants espagnols. Il était secrétaire du "Comité départemental des journées du sacrifice pour l’Espagne républicaine". Il témoignera de l’hostilité envers les militants communistes suite au pacte germano-soviétique d’août 1939 : "Il y a eu une baisse du militantisme après le pacte. C’est sûr. Il a fallu beaucoup discuter avec des camarades. Nous étions peu nombreux à lire l’Humanité régulièrement et à pouvoir donner des explication. L’opinion était montée contre nous. Le dernier Rouge-Midi que nous avons vendu sur le pont de Jonquières [à Martigues] parlait du pacte. Les gens qui passaient nous insultaient." (extrait de 1938-1945 : Les communistes face à la tourmente). Il quitta Martigues pour habiter campagne Bricard à Marignane. Après l’interdiction du PCF, il perdit le contact avec celui-ci, mais organisa néanmoins une cellule de trois à la CFR.
Appartenant à la classe 1936, Albert Domenech fut réformé définitivement en 1940. Au mois de juin, il entra en contact avec Paul-Baptistin Lombard dit "Titin" pour reconstituer le Parti communiste. Il fabriqua des journaux et des tracts contre Vichy et l’occupant et distribua l’Humanité dans son entreprise, à Châteauneuf et à Marignane. Dans la clandestinité il côtoya également Gabriel Mouttet dit "Biel". Il fut arrêté le 10 octobre 1941 par la police spéciale dans la campagne Bricard en possession de tracts clandestins du Front national. Lors d’une perquisition à son domicile, on avait trouvé des tracts d’avant-guerre, des journaux clandestins et une machine à ronéotyper (ce point sera évoqué dans une attestation signée par Marcel Mugnier en octobre 1953) et une lettre en espagnol qu’un camarade d’Alger – Jean Farrugia (qu’il définit comme son frère de lait) – devait venir prendre pour l’apporter à un bar dont l’adresse figurait sur l’enveloppe. Une souricière, organisée par la police audit bar, permit d’arrêter Farrugia, Joseph Gabalda et Carmen Boatell (ou Boateil).
Pendant 48 heures, Domenech fut soumis à Marseille à de violents interrogatoires : gifles, coups de poing et coups de pied au visage, menaces de le déchoir de ses droits paternels et de placer ses enfants dans un orphelinat. La police, qui avait son fichier, l’accusait d’être un dirigeant de l’étang de Berre. Il nia et prétendit ne pas connaître le nom de celui qui lui remettait les tracts, pas plus que le contenu de la lettre en espagnol ni les personnes arrêtées avec lui. Il fut détenu la semaine suivante dans les caves de l’Évêché, siège de la police, puis au fort Saint-Nicolas. Selon le récit qu’il fit de son emprisonnement, ils étaient trois par cellule, crânes rasés, couchant sur des paillasses. Les prisonniers avaient le droit d’écrire à leur famille une fois par semaine. Par la suite on les regroupa dans la salle du haut : une centaine de camarades venant de toute la région, soudés par une forte solidarité. Ils discutaient de politique, certains donnant des cours de diverses disciplines, et se partageaient les colis. Le repas officiel était composé de feuilles de choux, de queues de poireaux et de courges, ainsi qu’une boule de pain de 250 grammes par jour et pour deux. Parmi les prisonniers, Domenech retrouva Paul-Baptistin Lombard. Ils s’entendirent pour cacher que ce dernier était membre du Parti communiste, car, à la différence de Domenech, il n’avait pas été fiché comme tel avant la guerre et la police n’avait rien trouvé chez lui.

Les 10 et 11 décembre 1941 Albert Domenech et dix autres militants communistes passaient devant le Tribunal militaire de la XVe division militaire (section spéciale), qui siégeait en face du fort Saint-Nicolas. Selon le récit qu’il en fit, le procès se déroula à huis clos, avec trois juges, un procureur et un avocat commis d’office. Le procureur le décrivit comme un individu dangereux, agent de la IIIe Internationale, coupable de "reconstitution de ligue dissoute et d’intelligence avec l’ennemi". Il fut condamné à dix ans de travaux forcés, dix ans d’interdiction de séjour ainsi qu’à la déchéance de ses droits paternels et civiques. Son avocat tenta de le rassurer en lui disant que la guerre passerait vite. Parmi ses co-inculpés plusieurs comparaissaient pour activité illégale et liaison entre le Parti communiste d’Algérie et la métropole : Jean Devaux, condamné à la peine de mort par contumace, Joseph Gabalda à vingt ans de travaux forcés, Jean Farrugia et Carmen Boatell (ou Boateil) à dix ans de travaux forcés. D’autres étaient jugés pour confection et distribution de tracts communistes à Marseille : Joseph Pastor, condamné à mort par contumace, Adolphe Folignani aux travaux forcés à perpétuité par contumace et Antoine Ballari à quinze ans de travaux forcés.
Domenech fut transféré à la prison Saint-Pierre à Marseille puis à la prison de Nice. Dans les lieux de détention qu’il traversa il contribua à former des comités patriotiques. Interné à la centrale d’Eysses, située sur la commune de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), le 13 octobre 1943, il y assuma, suite à un contact avec Henri Auzias, la responsabilité d’un groupe du Front national de lutte pour la libération, distribuant journaux et tracts clandestins. Il participa à la formation du Bataillon d’Eysses et à la lutte armée des 19 et 20 février contre les forces de Vichy, soutenues par l’artillerie allemande, pour s’évader et rejoindre le maquis. Ce point fut confirmé par le Docteur Stéphane Fuchs, capitaine FFC (Forces françaises combattantes), et Raymond Prunières, lieutenant FFI (Forces françaises de l’intérieur), commissaires liquidateurs du Bataillon FFI de la centrale d’Eysses, en décembre 1951, qui établirent son appartenance au bataillon en qualité de soldat de la 1ere compagnie matricule 497. La répression frappa douze prisonniers qui furent exécutés par la police de Vichy, dont Henri Auzias. Livré aux SS le 30 mai 1944, Domenech fut conduit au camp de Compiègne-Royallieu (Oise), Frontstalag 122, et déporté le 18 juin 1944 vers Dachau sous l’autorité de la « Sipo Paris » (abréviation de Sicherheitspolizei, « Police de sûreté »). Peut-être fut-il molesté par les Allemands pendant le trajet car il était considéré comme blessé ce jour-là. À Dachau il porta le numéro de matricule 73375. Le document administratif enregistrant son arrivée au camp précise qu’il déclarait habiter à Marignane tandis que sa femme était domiciliée à Port-de-Bouc. Il fut détenu au Block 19.

On l'affecta au Kommando d’Allach, qui utilisait des déportés pour une manufacture de porcelaine, pour la firme BMW et pour différents chantiers de l’organisation Todt. On l’envoya aussi au Kommando de Blaichach, qui travaillait pour l’usine BMW de Sonthofen. Pendant sa déportation, il fut "responsable d’un trio pour le Comité de solidarité", sous le contrôle de l'organisation du parti. Il croisa à plusieurs reprises le chemin de résistants communistes tels que Philippe Demaurizi à la prison à Nice, à la centrale d’Eysses, à Dachau et Allach ; Joseph Gabalda, qu’il côtoya à Eysses, Dachau et Allach ; ou encore Victor Michaut à Eysses, Dachau et Blaichach. C’est d’ailleurs de Blaichach que Domenech fut libéré le 30 avril 1945 par l'armée française, avant d’être rapatrié le 13 mai par Strasbourg-Revigny.
En septembre 1948, il fut homologué Résistance intérieure française (RIF) au titre du Front national avec le grade d’assimilation de sergent. Il était alors domicilié 9 rue Brescon à Martigues.
En octobre 1953, une attestation de Marcel Mugnier, liquidateur national du Front national, venait appuyer cette reconnaissance.
La famille Domenech s'agrandit de deux filles et d'un fils entre 1940 et 1948. En 1946, Albert entra comme électricien aux Chantiers et Ateliers de Provence (CAP) de Port-de-Bouc. Cette année-là, il devint secrétaire de la section communiste de Martigues (il le restera jusqu’en 1954). Au mois d’avril, il suivit les cours de l’école fédérale du PCF à Marseille. Après le lock-out de 1949, il joua un rôle important dans la reconstitution de la section syndicale CGT. En mars 1953, il assista au congrès départemental du Secours Populaire Français. Suite au licenciement de Marius Fournier en 1954, Domenech devint le nouveau secrétaire du syndicat des Métaux des CAP en janvier 1955, fonction qu’il allait exercer jusqu’en 1966. Toujours en 1955, il fut élu au comité d’entreprise et délégué au conseil d’administration de l’entreprise.
En 1957, Albert, Fifi Domenech et leurs six enfants s’installèrent à Port-de-Bouc, dans le quartier Tassy, au bloc 1 du groupe Paul Langevin. Dans un questionnaire autobiographique qu’il remplit alors, Albert précisait être membre de la cellule communiste d’entreprise des CAP, du bureau de section de Port-de-Bouc, mais aussi secrétaire général de son syndicat, membre du conseil fédéral de la Fédération des Métaux CGT et président de l’association des déportés et internés de Martigues (FNDIRP). Concernant ses lectures politiques, il ajoutait avoir lu une partie des œuvres de Maurice Thorez, Que faire ? de Lénine et plusieurs ouvrages de Karl Marx : Manifeste du parti communiste, Salaire, prix et profit et La Guerre civile en France (1871). Georges Lazzarino, membre du comité central et secrétaire fédéral, commentait à son propos : « Solide esprit de parti. Fait montre à la direction des métallos de Port-de-Bouc de beaucoup d’initiative et d’autorité. »
![Manifestation en 1963. À droite : Albert Domenech. Au centre, derrière le mot "Pour" de la banderole : Antoine Ros. À gauche : René Rieubon, maire de Port-de-Bouc [photo fournie par Cathy Borios]](https://static.wixstatic.com/media/080998_1a7162198ff2480fad7ebb809f3bc095~mv2.jpg/v1/fill/w_550,h_363,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/080998_1a7162198ff2480fad7ebb809f3bc095~mv2.jpg)
Continuellement réélu au comité fédéral du PCF de juin 1957 à juillet 1962, il ne fut pas réélu en mai 1964. Durant cette période, après avoir milité à Istres, il devint secrétaire de la section de Port-de-Bouc et entra au conseil municipal dans l’équipe de René Rieubon. Élu en mars 1959 sur la "Liste d’Union ouvrière et démocratique de lutte pour la paix, pour la défense des libertés républicaines" présentée par le PCF, il fut réélu lors du scrutin de mars 1965 et siégea jusqu’en 1971.
En 1966, l’annonce de la fermeture des CAP, poumon industriel de la ville, provoqua une multitude d’actions de résistance. Du 15 janvier au 4 mars, les distributions de tracts furent quotidiennes et les manifestations organisées chaque semaine, dépassant le strict cadre de la commune pour mobiliser dans tout le département. La CGT et le PCF étaient littéralement vissés à cette lutte. Des trains et des routes furent bloquées, des marches de protestation menées à Marseille et à Martigues, un comité de femmes assura une présence permanente, une journée de solidarité de la classe ouvrière du département et de l’ensemble de la construction navale eut lieu, ainsi qu’une consultation continue du personnel des chantiers. À deux reprises, Le Provence, dernier bateau construit aux CAP, fut pris par les ouvriers avant son départ. De son côté, la direction tenta plusieurs fois de réaliser un lock-out. Lors des meetings, il y avait toujours une présence du Parti communiste. Mis à part René Rieubon, maire de Port-de-Bouc, et Georges Lazzarino, secrétaire de la Fédération du PCF des Bouches-du-Rhône et licencié des CAP en 1949, un certain nombre de figures communistes régionales ou nationales se rendirent sur place. Parmi elles on peut citer Marie-Claude Vaillant-Couturier, membre du Comité central, Maurice Garenq, du comité fédéral, Léon David, sénateur, Roger Donadio, conseiller général, Pierre Doize et Edmond Garcin, députés, Francis Turcan, maire de Martigues, et Marius Fournier, maire de Saint-Mitre-les-Remparts. Le 7 mars, lors du départ du Provence, ce fut grâce aux interventions de René Rieubon et d’Albert Domenech que M. Vicaire, le "liquidateur" de l’entreprise, venu assister à l’événement, ne fut pas jeté à la mer par les ouvriers. Ce dernier dut toutefois quitter le quai en urgence, sous les insultes et les huées.
![Albert Domenech (à gauche) avec Michel Vaxès, maire de Port-de-Bouc (au micro) [Arch. mun. Port-de-Bouc]](https://static.wixstatic.com/media/080998_78aa50d9e04d4e109a1c1efff339e15a~mv2.jpg/v1/fill/w_550,h_378,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/080998_78aa50d9e04d4e109a1c1efff339e15a~mv2.jpg)
Dans les années 1970, il travailla quelques mois comme employé à la bibliothèque de Martigues, dans l’équipe menée par Marie-Hélène Bastiannelli, avant de prendre sa retraite.
En janvier 1984, il fut homologué Déporté et interné de la Résistance (DIR). Depuis 1956 il avait droit à une pension de victime de guerre. L’obtention du statut DIR lui donna droit à une pension militaire d’invalidité de 100 % définitive.
Albert Domenech participa en 1995 à la rédaction de la brochure intitulée 1938-1945 : Les communistes face à la tourmente dans les Bouches-du-Rhône.
Avec la FNDIRP, il prit part aux activités des anciens internés et déportés, faisant notamment avec Armand Guigue, rescapé de Buchenwald, des interventions dans les écoles pour témoigner auprès des jeunes générations de leur vécu des camps et rappeler les valeurs de résistance et de solidarité qui les avaient animés. En 2004, il était encore actif au sein de l’Amicale d’Eysses de la région PACA.
En octobre 2016, le maire communiste de la commune, Patricia Fernandez-Pédinielli rendit hommage à Albert Domenech, ainsi qu’à trois autres résistants de la commune, Joseph Brando, François Caparros et Armand Guigue, en donnant leurs noms à des rues du quartier des Résidences de la Paix.
Sources : Arch. de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône, listes des instances dirigeantes établies de 1957 à 1962 ; liste interne établie le 26 mai 1964 ; biographie, 1 AU 0131. — Arch. mun. Port-de-Bouc. — SHD Vincennes, GR 16 P 188537. — SHD Caen, AC 21 P 627458 (nc). — Mémorial annuaire des Français de Dachau, 1987. — Articles de L’Écho d’Alger : « La bagarre entre "Camelots du roi" et Jeunesses socialistes », 14 mars 1934 ; « Tribunal correctionnel d’Alger – Sixième chambre : Manifestants devant leurs juges - Deux sont condamnés », 15 mars 1934 ; « Jeunesses communistes », 24 avril 1937 ; « Onze communistes condamnés à Marseille », 13 décembre 1941. — Articles de Rouge-Midi, « Le Comité départemental des journées du sacrifice se réunira lundi », 18 février 1938 ; « Au secours des populations d’Espagne », 22 février 1938 ; 1er mars 1938 ; « Compte-rendu du Comité régional des Jeunesses communistes », 11 mars 1938. — « Au Tribunal militaire : Condamnation de communistes », Le Petit Provençal, 13 décembre 1941. — La Marseillaise, 16 mars 1953. — Bulletin d’ information et de liaison de l’Association Nationale pour la Mémoire des Résistants et Patriotes emprisonnés à Eysses, septembre 2004, n°230 (en ligne). — Article de Maritima Info, « Port-de-Bouc, les rues de l’histoire », 13 octobre 2016 (en ligne). — Jean Domenichino, Une ville en chantiers : La construction navale à Port-de-Bouc, 1900-1966, Edisud, 1989 (pp. 285-286, 290-291, 337). — Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’occupation : Martigues, 1939-1945, Centre de Développement Artistique et Culturel, Martigues, 1986 (pp. 154-155, 223 [photographie]). — Pascal Posado et Léo Lorenzi et 150 témoins, 1938-1945 : Les communistes face à la tourmente dans les Bouches-du-Rhône, édité par la Fédération communiste des Bouches-du-Rhône et l’Amicale des vétérans, 1995, p. 20. — Joseph Brando, "Notes d’histoire vécue à Port-de-Bouc durant l’occupation allemande de 1940 à 1945" (non publié, sans date). — Fragments d’Histoire, Section du PCF de Martigues (brochure), 2021. — Renseignements fournis par l’intéressé à Georges Righetti en 1982. — Sources familiales. — Propos recueillis auprès de Marie-Hélène Bastianelli (janvier 2023). — Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Archives Arolsen. — Site Filae. — Site Généanet, Arbre généalogique de Bernard Costa-Perez. — Mémoire des Hommes (concernant Antoine Domenech). — Notice DOMENECH Henri par René Gallissot dans le Maitron en ligne. — Site Match ID, Acte N°973 N, Source INSEE : fichier 2009, ligne n°300278.
1ere version dans Le Maitron par Jean-Pierre Besse et Jean-Claude Lahaxe : 15 mars 2021.
2e version complétée par moi dans Le Maitron : 25 octobre 2022.
3e version : 3 janvier 2024.
4e version : 18 juillet 2025.
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