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Renaud Poulain-Argiolas

TURCAN Francis

[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Gérard Leidet. Je l'ai complété, en mettant en gras mes propres apports pour pouvoir les distinguer.]


Né le 23 février 1912 à Martigues (Bouches-du-Rhône), mort le 8 décembre 1968 à Martigues ; camionneur puis employé de bureau ; militant communiste ; syndicaliste CGT ; maire de Martigues en 1946-1947 puis de 1959 à 1968.


Francis Turcan à son bureau de travail [extrait du livret Mémoire de maires]

D’après le recensement de la population, Francis Turcan vivait en 1931 avec son père et son frère, place Nationale, dans le quartier de L’Île à Martigues. Le père, Joseph, Simplice Turcan, né en 1868, était commerçant à son compte. Le frère, Romuald, né en 1913, était boulanger. Francis Turcan était alors camionneur. Sa mère s’appelait Rosa, Baptistine Coulet, née en 1873. Tous les membres de la famille étaient nés à Martigues.


Francis Turcan épousa Marcelle, Madeleine Bouc.


D’après Jacky Rabatel, il participa aux combats de la Libération dans un maquis du Luberon. Le nom de Francis Turcan figurait sur la "Liste d’union patriotique républicaine et antifasciste" lancée par le Front national lors des élections municipales du 29 avril 1945 à Martigues. Cette liste se voulait « liste unique », le mode d’action qui avait été choisi à Marseille. Mais les socialistes, ne l’entendant pas de cette oreille, montèrent une liste concurrente. Turcan était présenté comme membre de la CGT, aux côtés d’Antoine Blanc, trésorier de l’Union locale. Sur la « liste unique » étaient présents des membres du Front national, de l’UFF, du PCF, des FUJP, du syndicat régional agricole et de celui des pêcheurs, des représentants de la Chambre des métiers et des artisans, de l’Association des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, un socialiste indépendant (Honoré Orlandini) et deux représentants des prisonniers et déportés, qui, refusant de choisir, se présentèrent également sur la liste de la SFIO. La « liste unique » l’emporta dès le premier tour.


Le 18 mai, au cours de sa première réunion, le conseil municipal de la ville libérée désigna comme premier maire Jean Toulmond, ancien directeur de cinéma et père du résistant fusillé Lucien Toulmond. Lorsque Toulmond démissionna un an plus tard, Turcan fut élu à la majorité absolue par le conseil municipal pour lui succéder.


Inauguration du CES Henri Wallon en 1962

Maire de 1946 à 1947, Francis Turcan fut élu à nouveau en 1959 face au maire sortant Paul Pascal (SFIO) sur un programme qui prévoyait la modernisation de la ville. La cité martégale ne possédait alors pas de tout-à-l’égout et disposait d’un approvisionnement en eau défectueux. Il dut de plus faire face à la croissance marquée de la population de la ville qui passa de 11 300 habitants en 1946 à 15 000 habitants en 1954, 21 000 en 1962 et 28 000 en 1968.


Sous les deuxième et troisième mandats de Francis Turcan, Martigues amorça sa modernisation et de nombreuses constructions d’équipement virent le jour pour loger l’afflux d’habitants consécutif à l’essor des industries voisines : ouverture du cimetière de Canto-Perdrix, construction du lycée Paul-Langevin, projet d’habitat social des Capucins (1960-1964), pont levant du canal Gallifet (1961-1962) à l’embouchure du canal de Caronte et surtout organisation des services de la Régie des Eaux de Martigues.


Réélu en 1965 avec 57 % des voix, Francis Turcan décéda en 1968 à son domicile, Place de la Libération, à Martigues. Paul Lombard, 1er adjoint lui succéda à la mairie.


Le nom de Francis Turcan a été donné au stade municipal, construit en 1965, et à la principale avenue de la ville, percée au début des années 1970. Il est enterré dans la commune au cimetière Saint-Joseph.


Inauguration de l’avenue Francis Turcan par Marcelle Turcan

Sources : Arch. mun. de Martigues. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, Recensement de la population, Martigues, 1931, 6 M 510. — Office municipal socio-culturel, Un siècle d’images martégales, Martigues, 1977 [photographies]. — Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’Occupation : Martigues, 1939-1945, Centre de Développement Artistique et Culturel, Martigues, 1986 (pp. 298, 348-349, 352-353). — Mémoire de maires : Martigues de 1790 à nos jours, livret édité par la ville de Martigues, 2018 [photographie]. — Témoignage de Paul Lombard. — Cimetière Saint-Joseph.


1ere version pour Le Maitron par Gérard Leidet : 9 février 2021.


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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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