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PIZZELLA Félix

  • Renaud Poulain-Argiolas
  • 14 janv. 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 juin

Né le 31 janvier 1925 à Marseille, mort le 21 juillet 2010 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ; artisan tailleur, restaurateur ; militant communiste d’Istres (Bouches-du-Rhône) ; militant associatif.


Félix Pizzella à vingt ans [archives familiales]
Félix Pizzella à vingt ans [archives familiales]

Félix Pizzella vécut ses premières années à Marseille au boulevard Gazzino (aujourd’hui boulevard André Aune), où ses grands-parents Pizzella habitaient déjà avant sa naissance. Ces derniers étaient originaires de la région de Naples en Italie. Son grand-père Gaëtan Pizzella était tailleur et sa grand-mère, Joséphine née Cristofano, éleva les neuf enfants du foyer. Elle reçut d’ailleurs une médaille d'argent du ministère de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales en août 1923. Le père de Félix, David Pizzella, né à Castellammare di Stabia, était tailleur lui aussi. Ce métier se transmit de père en fils dans la famille pendant plusieurs générations. Sa mère, Amélie Liperini, pantalonnière, était native de Livourne (Toscane, Italie). Félix était le benjamin de sa fratrie.


En 1931, les Pizzella s’étaient installés dans la ville d’Istres, boulevard Frédéric Mistral, dans les HBM (Habitations bon marché) construites l’année précédente. Ils vivaient avec les parents d'Amélie, Félix Liperini, journalier, et sa femme Cornélia.


Magasin de David Pizzella, 1929 [extrait d'Istres en images]
Magasin de David Pizzella, 1929 [extrait d'Istres en images]

Il semble que Félix Pizzella s’attardât peu sur les bancs de l’école. Il travailla assez vite

à la boutique de son père, sur l’avenue des Martigues. Bientôt il s’établira lui-même comme tailleur sur l’avenue Adam de Craponne. Amélie Pizzella travailla pour son fils, faisant chez elle les pantalons pour celui-ci. Après la guerre, elle était militante du PCF et de l’Union des Femmes françaises (UFF).


Le 1er décembre 1945, Félix Pizzella épousait Pétroline Martinez (voir Flora Pizzella). Ils emménagèrent dans une maison de la cité Craon, route de Miramas (devenue l’avenue Saint-Exupéry), et auront ensemble deux filles : Danielle en 1946 et Nicole en 1947. Ils vécurent avec Amélie Pizzella jusqu’à son décès.


Le couple milita au Parti communiste. Ils fréquentèrent notamment Raymond Blanc et Vincent Calatayud. Entre 1951 à 1953, ils hébergèrent dans un deux-pièces contigu à leur appartement un couple de camarades, Jean-Marie et Paulette Argiolas, jeunes parents, le temps pour eux de trouver un nouveau logement. Le PCF était activement engagé dans la lutte contre la guerre coloniale menée par la France en Indochine, dont la campagne pour la libération d'Henri Martin et Raymonde Dien, deux jeunes communistes emprisonnés pour leur opposition à la guerre.


En 1956, Félix Pizzella fut durement touché par la tuberculose, une affection qui était encore courante à cette époque. Sa femme envoya leurs enfants en Alsace pour les mettre à l’abri, afin que son époux fût soigné chez eux sans risque. Environ six mois plus tard il était tiré d’affaire. Après sa maladie, les propriétaires du café Le Commerce, dans lequel travaillait sa femme, proposèrent aux Pizzella de racheter leur fonds de commerce. D’après le journal La Provence, le couple en devint propriétaire en 1962. Ils gérèrent pendant des années le bar-restaurant avec Jeanine Berretti, une des sœurs de Félix, au 63 boulevard Jean-Jacques Prat. Ils accueillaient notamment les équipes de football et de rugby venues affronter les équipes locales. Féru de football, Félix Pizzella fit partie du bureau de la Section Sportive istréenne (SSI), l’équipe locale, au début des années 1960.


L'hôtel du Peyreguet en 1973 [archives familiales]
L'hôtel du Peyreguet en 1973 [archives familiales]

À partir de la seconde moitié des années 1960, les Pizzzella eurent un nombre grandissant de clients. D’abord suite à l’inauguration du port autonome de Marseille-Fos en 1966, puis en lien avec la construction du pôle sidérurgique de Fos-sur-Mer à partir de 1971. L’une et l’autre attiraient de plus en plus d’ouvriers dans le secteur de l’étang de Berre. Cette nouvelle clientèle permit aux Pizzella d’accéder à un niveau de vie plus confortable. En 1972, ils ouvrirent l’hôtel du Peyreguet, au 25 du boulevard Jean-Jacques Prat, dans le voisinage du bar.


Bulletin de vote des municipales de 1977
Bulletin de vote des municipales de 1977

Quoiqu’il eût moins de temps pour militer, Félix Pizzella resta membre du PCF. Lors des élections municipales de mars 1977, il fut présenté par le parti sur la "Liste d’Union de la gauche et des démocrates pour Istres", conduite par Yvette Bourdeau, première secrétaire de section. Raymond Blanc, ancien secrétaire de section, y figurait également. C’est Jacques Siffre (PS) qui devint le nouveau maire.


En 1990, Félix Pizzella et sa femme passèrent le relais de la gérance de leurs établissements à leurs filles. À la fin de la même décennie, il était toujours adhérent du Parti communiste.

Sur le plan associatif, il s’investit dans les Amis du Vieil Istres - société d’histoire, d’archéologie et de traditions - créée en 1947. Il en faisait encore partie en 2007.


Son frère Gaëtan Pizzella, participa à la Résistance au sein des Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF) de la Drôme et fut engagé dans le PCF des Hautes-Alpes.


Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, Recensement de la population de Marseille (2e canton - La préfecture), 1911, 6 M 428 ; Recensement de la population d'Istres, 1931, 6 M 469. — Bulletin de vote du 13 mars 1977. — Archives familiales. — Journal officiel de la République française. Lois et décrets (55e année, N°216), 11 août 1923, p. 7815. — René Giroussens, « Bar Le Commerce : 50 ans d’histoire du sport », La Provence, 13 novembre 2013 (en ligne). — Centre municipal d’informations, Istres en images : Un siècle d’images, Maury imprimeur, 1982. — Témoignage de sa fille Nicole (juin 2025). — Propos recueillis auprès de Christian Perrin (mai 2025). — Site Match ID, Acte n°398 N, Source INSEE : fichier 2010, ligne n°280144. — Site Généanet, Arbre généalogique de Maxime Labatut.


1ere version : 14 janvier 2024.

2e version : 28 mai 2025.

3e version : 8 juin 2024.

4e version : 23 juin 2025.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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