PIZZELLA Flora [née MARTINEZ Pétroline, dite Flora, épouse PIZZELLA]

Née le 24 mai 1925 à Martigues (Bouches-du-Rhône), morte le 3 décembre 2021 à Istres (Bouches-du-Rhône) ; ouvrière, femme de ménage, employée de la restauration, puis restauratrice ; militante communiste d’Istres ; membre de l’Union des Femmes françaises (UFF).

Flora Martinez en 1945 [archives familiales]

Pétroline Martinez, surnommée Flora, était la fille d’un couple d’Espagnols installés à Plan Fossan, sur la commune de Martigues, dans la campagne Martini. Son père, Juan Emiliano (Jean Émilien) Martinez, était natif d’Algar (Andalousie), au sud de la péninsule ibérique. Il était charretier. Sa mère, Geronima (Germaine) Cotes, était originaire de Lumbreras (communauté autonome de La Rioja), au nord du pays. Flora avait quatre frères et sœurs : Pierre, Alphonse, Jean Émilien et Marie Thérèse.

Sa scolarité fut quelque peu écourtée par son entrée rapide dans le monde du travail. À dix ans, elle gardait des enfants et à quatorze elle était ouvrière à l’huilerie-savonnerie Verminck de Croix-Sainte. Pendant son temps libre, elle participait à des radio-crochets (concours de chant) organisés à son usine. En 1941, elle était élève de l’Institut lyonnais de coupe et de couture de la Villa Saint-Joseph, situé Cros de la Carrière à Istres.

École de coupe et de couture, 1941. Flora Pizzella se tient au dernier rang, au niveau du milieu de l'ardoise. Elle porte un haut à frou-frous. Angèle Pizzella se trouve sur le même rang, c'est la 3e à partir de la gauche [photo extraite du livre Istres en images]

C’est probablement à Istres, au café tenu par Angèle Pizzella qu’elle rencontra son futur mari, Félix Pizzella, le frère de celle-ci. Il était tailleur et militant communiste, Elle l’épousa le 1er décembre 1945. Le couple emménagea avec Amélie Pizzella, mère de Félix, dans une maison de la cité Craon, route de Miramas (qui deviendra plus tard l’avenue de Saint-Exupéry). Ils auront deux filles : Danielle en 1946, Nicole en 1947. Par la suite, Flora Pizzella fit des ménages chez ses belles-sœurs.

Rassemblement à Arles contre la présence américaine à la base d’Istres, 1952. Flora Pizzella est devant, accroupie entre les enfants. Plus à droite : Raphaël Del Innocenti et Suzanne Bourrillon (orthographe incertaine). Debout à l'extrême-gauche : Paulette Argiolas. À sa gauche : Marie Anton. Trois personnes plus loin (au-dessus de Flora PIzzella) : Amélie Pizzella. Au-dessus de Suzanne Bourrillon : Fifine Martinez [Archives Argiolas]

Elle rejoignit le PCF istréen à une date indéterminée. Elle adhéra également à l’Union des Femmes françaises (UFF). Les Pizzella hébergèrent entre 1951 et 1953, dans un deux-pièces attenant à leur domicile, un couple de camarades, Jean-Marie et Paulette Argiolas, le temps pour ces derniers de trouver un nouveau logement à Port-de-Bouc.

À cette époque, le PCF et l’UFF étaient engagés contre la guerre d’Indochine, ainsi que pour la libération d’Henri Martin et Raymonde Dien. Cette campagne était largement relayée dans la jeunesse et parmi les intellectuels progressistes. Dans le cadre de la lutte contre la présence militaire américaine en France menée par le parti, Flora Pizzella prit part – avec sa belle-mère Amélie Pizzella et Paulette Argiolas – à une manifestation à Arles contre la création d’une "Base atomic bomb" à Istres.

En 1956, Félix Pizzela, touché par la tuberculose, dut cesser son activité professionnelle. Sa femme lui prodigua des soins à la maison, tout en travaillant à la plonge et au service du café Le Commerce, situé 63 boulevard Jean-Jacques Prat. Les propriétaires, qui ne s’entendaient pas, finirent par proposer aux Pizzella de leur céder leur fonds de commerce. D’après un article de La Provence, Félix et Flora Pizzella en devinrent propriétaires en 1962. Durant des années, ils gérèrent le bar-restaurant avec Jeanine Berretti, une des sœurs de Félix. Ils accueillaient notamment les équipes de football et de rugby venues affronter les équipes locales.

L'hôtel du Peyreguet en 1973 [archives familiales]

L’inauguration du port autonome de Marseille-Fos en 1966 puis la construction du pôle sidérurgique de Fos-sur-Mer à partir de 1971 attirèrent un nombre croissant de travailleurs autour de l'étang de Berre. Cette nouvelle clientèle permit aux Pizzella d’accéder à une vie plus aisée. En 1972, ils ouvrirent l’hôtel du Peyreguet, au n°25 du boulevard Jean-Jacques Prat. Leur activité professionnelle ne leur laissa plus guère de temps pour militer. Ils restèrent toutefois adhérents du Parti communiste.

En 1990, les Pizzella confièrent à leurs filles la gérance de leurs deux établissements.

À la fin de la même décennie, Flora Pizzella était toujours membre du PCF.

Sources : Archives familiales. — Archives Argiolas. — René Giroussens, « Bar Le Commerce : 50 ans d’histoire du sport », La Provence, 13 novembre 2013 (en ligne). — Centre municipal d’informations, Istres en images : Un siècle d’images, Maury imprimeur, 1982. — Témoignage de sa fille Nicole (juin 2025). — Propos recueillis auprès de Christian Perrin (mai 2025). — Site Généanet, Arbre généalogique de Maxime Labatut. — Site Match ID, Acte n°321, Source INSEE : fichier 2021, ligne n°606371.

1ere version : 14 janvier 2024.

2e version : 28 mai 2025.

3e version : 8 juin 2025.

4e version : 23 juin 2025.