LORENZI Vincent, Marius, Bruno
Dernière mise à jour : 25 avr.
Né le 7 octobre 1896 à Martigues (Bouches-du-Rhône), mort le 31 octobre 1983 à Martigues ; pêcheur ; militant communiste ; fondateur et secrétaire de la Jeunesse communiste de Martigues ; syndicaliste CGTU.
Vincent Lorenzi était le fils de Louis Lorenzi, marin, et de Marie Scotto-Dardino, journalière, tous deux natifs de Martigues. Il était l’aîné et le seul garçon d’une fratrie de quatre enfants. Ses sœurs s’appelaient Henriette, née en 1897, Julie, née en 1902, et Irène, née en 1903. Leur famille était domiciliée 1 rue de l’École vieille dans le quartier de L’Île.
D’après son état signalétique, Vincent Lorenzi fut exempté pendant la Première guerre mondiale. Dans les années 1920, le Parti communiste n’était représenté à Martigues que par un petit groupe de militants très isolés, dont il faisait partie avec Armand Gianetti et R. Lacamara (selon Jacky Rabatel). Le 24 mai 1922, le commissaire spécial de Marseille annonçait dans un rapport la création à Martigues d’un groupe de la Jeunesse communiste (JC), dont le siège était situé au café du Cours du 4 septembre à Jonquières. Dans le même rapport, le fonctionnaire nommait parfois indistinctement la JC « Jeunesse anarchiste », signe manifeste d’une incompréhension des milieux militants. Le fonctionnaire joignait à l’attention du ministère de l’Intérieur un courrier de Gabriel Peri, secrétaire du groupe de la JC de Marseille, qui félicitait Lorenzi pour « l’ardeur avec laquelle [il] s’étai[t] mis à la besogne » pour créer une JC dans le « centre industriel des Martigues ». Le leader marseillais annonçait que le groupe martégal serait bientôt l’un des plus puissants de la région. Il donnait des directives à Lorenzi, notamment en l’encourageant à rester en contact avec le Comité d’Entente des Jeunesses, sis Bar Bruno, marché des Capucins, à Marseille. Il incitait aussi à créer une section d’adultes et à se tenir en raport avec le secrétaire de la fédération, Flavien Veyren, 25 rue de l’Obélisque à Marseille.
De l’avis de la police, en plus d’être en relation avec Gabriel Peri, Vincent Lorenzi était « en relation avec les éléments révolutionnaires étrangers et, notamment les Espagnols, actuellement assez importants à Martigues et ses environs, à cause des travaux qui sont en cours, dans la région. » Dans la notice individuelle dont il fait l’objet, Lorenzi est présenté comme pêcheur, de taille moyenne, yeux clairs, cheveux châtain clair et de corpulence assez forte. En mai 1922, il habitait rue des Arlauds à Martigues, était père d’un enfant et marié avec Adolphine Sorrentino, martégale comme lui et fille de marin. Le nom de Vincent Lorenzi apparaît – déformé en « Lorenzy » – dans un autre rapport du 19 août 1927, adressé par le commissaire de police Tomasi de Martigues au Directeur de la Sûreté générale au sujet de la propagande communiste. Tomasi informait que les chefs des cellules de la région avaient recruté, suite aux ordres du rayon de Marseille, près de 140 membres en trois jours dans différentes usines. Il précisait que « tous ces membres, affiliés maintenant à la CGTU, [étaient] en partie des étrangers de nationalité italienne ou espagnole ». Certains de ces "étrangers propagandistes", membres de la cellule de Martigues, avaient été clairement identifiés. C’était le cas d’Armand Gianetti, Joseph Negro, Giuseppe Bastoni ou Vincenzo Alphonsi. En revanche, d’autres comme Lorenzi, n’avaient pas encore été identifiés par la police.
Il fallut attendre les années 1930 pour que des militants venus travailler dans les grandes entreprises et des réfugiés politiques italiens viennent élargir les rangs du Parti communiste à Martigues, comme Filippo Pappatico, Jacques et Rina Meli, Paolo Mudadu... Le groupe, alors rattaché à la section de Port-de-Bouc, se réunissait dans des lieux divers, dont un local situé dans la rue de l’École vieille.
On perd par la suite la trace des engagements militants de Vincent Lorenzi.
Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, État civil de Martigues, Registre des naissances, 1896, Acte n°94, 202 E 1027 ; Recensement de la population, Martigues, 1906, 6 M 413. — Arch. Nat., Fichier central de la Sûreté nationale, Dossier LORENZI Vincent Mario Bruno, 19940459/364, Dossier 32690 ; Dossier GIANETTI Armando, 19940448/177, Dossier 15105. — Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’Occupation : Martigues, 1939-1945, Centre de Développement Artistique et Culturel, 1986 (p. 35). — "Hommage à Philippe Papatico : une vie au service des autres", La Marseillaise, 1995 (année estimée, car date découpée). — Grand Mémorial, État signalétique et militaire, Classe 1916, Matricule 3174, 1 R 1408. — Site Généanet.
1ere version par moi pour Le Maitron : 5 février 2021.
2e version : 10 septembre 2024.
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