BASTONI Joseph [né BASTONI Giuseppe, Giacomo, Francesco]
Né le 18 août 1901 à Filattiera (province de Massa-Carrara) dans la région Toscane (Italie), mort le 2 octobre 1991 à Martigues (Bouches-du-Rhône) ; journalier et manœuvre ; militant communiste de Martigues (Bouches-du-Rhône) ; syndicaliste CGTU.
Joseph Bastoni était le fils d’un couple de paysans toscans, Antonio Bastoni et Maria Cassiari. Il pourrait être cousin avec Luigi Bastoni, né à Villafranca in Lunigiana, commune voisine de Filattiera. Maçon antifasciste, ce dernier fut victime d’une intrigue politique menée par les gouvernements français et italien dans les années 1930 et soutenu par le Secours rouge international, le PCF et la Ligue des droits de l'Homme.
D’après la police française, Giuseppe Bastoni était arrivé en France depuis sa commune natale le 6 juin 1926. En 1927, il était célibataire, journalier et domicilié 15 rue de la Chaîne à Martigues. Il se maria le 20 janvier 1928 à Filattiera avec Emilia Leuchi (ou Leucchi), issue de la paysannerie de la même localité. Ils auront ensemble quatre enfants : Marcel en 1929 ; Albert en 1931 ; Lucie en 1933 et Marie en 1936. Le couple fut naturalisé français le 5 octobre 1939 (annonce au JO le 8 octobre). Joseph était alors manœuvre.
Durant la période 1928-1943, Giuseppe Bastoni était fiché par la police italienne en tant que communiste. Son nom figure également dans un rapport sur la propagande communiste du commissaire de police Tomasi de Martigues (Bouches-du-Rhône) adressé le 19 août 1927 au Directeur de la Sûreté générale. Selon le fonctionnaire, les chefs des cellules de la région avaient recruté près de 140 membres en trois jours dans différentes usines, suite aux ordres du rayon de Marseille. Il ajoutait que « tous ces membres, affiliés maintenant à la CGTU, [étaient] en partie des étrangers de nationalité italienne ou espagnole ». Parmi les "étrangers propagandistes" membres de la cellule de Martigues, la police avait identifié Giuseppe Bastoni, "Armando" Gianetti (voir Armand Gianetti), Joseph Negro et Vincenzo Alphonsi.
Toujours aux dires du commissaire, les militants avaient intensifié leur propagande près du secteur industriel stratégique de Caronte. L’usine Verminck y employait 900 ouvriers et les Etablissements maritimes de Caronte voyaient leur production s’envoler. De 30 à 40.000 tonnes quatre mois plus tôt, celle-ci devait passer à environ 700.000 tonnes en janvier 1928, faisant du port maritime le 7e de France pour son trafic. Les dockers CGTU de Marseille comme les communistes entendaient profiter de cette évolution pour y recruter de nouveaux adhérents. Une cellule communiste était d’ailleurs en formation dans le secteur de Croix-Sainte.
Parmi les enfants de Joseph Bastoni, Albert Bastoni eut des responsabilités politiques importantes. Il fut secrétaire de la section communiste de Martigues dans les années 1960, siégea au conseil municipal et dans les instances la fédération PCF des Bouches-du-Rhône. Militant du sport ouvrier, il était membre de la CGT. Marie Bastoni, la benjamine de la fratrie, fut elle aussi militante du Parti communiste et de la CGT.
Sources : Registro degli atti di nascita del comune de Filattiera, 1901, N. 103 (archives du site Family Search). — Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 8 octobre 1939 (71e année, N°243), p. 12185. — Arch. Nat., Dossier nominatif concernant GIANETTI Armando dans le fichier central de la Sûreté nationale (1870-1940), 19940448/177, Dossier 15105. — Site « Archivio Centrale dello Stato, Casellario Politico Centrale », busta 400, estremi cronologici 1928-1943.
Version au 9 septembre 2024.
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