HERMITE Adrien, Séraphin

Né le 5 août 1884 à Istres (Bouches-du-Rhône), mort le 25 octobre 1960 à Martigues (Bouches-du-Rhône) ; maçon ; syndicaliste CGT ; militant communiste d’Istres.

Adrien Hermite

Adrien Hermite était le fils de Jean Baptiste Hermitte, cultivateur de cinquante-huit ans, né à Istres, et de Marie Joséphine Dalbera, quarante ans, sans profession, née à Nice (qui appartenait au Royaume de Piémont-Sardaigne). Son nom de famille est orthographié tantôt avec un seul T (sur son acte de naissance) tantôt avec deux (sur sa fiche de matricule militaire et son acte de décès), alors que celui de son père est écrit avec deux T par l’état civil. Il avait un frère, Léon, son aîné de deux ans.

D’octobre 1905 à septembre 1907, Adrien Hermite fit son service militaire dans le 19e régiment d’artillerie des Basses-Alpes en tant qu’artificier. Selon son état signalétique, c’était un homme mesurant 1,70 m, aux cheveux châtains, aux les yeux bleus, ayant un visage ovale et une forte corpulence. En avril 1914, il était domicilié rue de la gare à Saint-Chamas. Après la déclaration de guerre avec l’Allemagne, on l’affecta au service auxiliaire en raison de problèmes de santé. Il fut détaché à la poudrerie de Saint-Chamas et démobilisé en mars 1919.

C’était une figure politique connue parmi la population d’Istres. Maçon à la poudrerie, il était membre de la CGT et du Parti communiste dans les années 1930. En 1931, il habitait au lieu-dit Le Raganas avec son neveu Louis Chiousse, maçon comme lui, sa femme et leurs deux enfants. Il fut gravement blessé lors de l’explosion du 16 novembre 1936 qui fit 53 morts et 150 blessés. Hermite perdit l’audition. En décembre de l’année suivante, on le décora de la médaille d’honneur militaire, récompensant les actes de bravoure.

Sans enfants, il proposa en 1943 à sa nièce Lucienne Hermite et son mari Raymond Blanc de venir vivre avec lui dans sa maison du quartier Saint-Jean. Il bénéficiait d’une pension d’invalidité et réalisait encore de petits travaux de maçonnerie. Ils établirent devant notaire que la maison appartiendrait au couple après le décès d’Adrien, à condition qu’ils entretiennent les lieux. Raymond fit le jardin avec lui, tandis que Lucienne faisait les repas et s’occupait avec son oncle du poulailler, des lapins et du cochon. Ils faisaient leur vin eux-mêmes. Pendant l’Occupation, ils auraient hébergé Georges Lazzarino qui était recherché par les autorités.

Après la guerre, Hermite était proche du maire SFIO Félix Gouin. Peut-être avait-il siégé dans une des municipalités socialistes dirigées successivement par ce dernier à partir de 1922 ? En raison de sa surdité, on le surnommait "Toupinet".

Bulletin de vote de 1953

Lors des élections municipales de 1953, il était présenté sur la "Liste d’Union ouvrière et démocratique pour la Défense des Libertés républicaines, la Paix, le Pain et l’Indépendance nationale", conduite par Raymond Blanc et présentée par le PCF. Elle faisait face à la municipalité sortante de Félix Gouin. À leurs côtés figuraient surtout des ouvriers : quatre employés de l’aviation, un autre travailleur du bâtiment, Trifon Nentcheff (ancien secrétaire de la section), Vincent Calatayud (secrétaire de l’Union locale CGT), et quatre femmes, parmi lesquelles Amélie Pizzella et Pauline Casanova (secrétaire du comité de l’UFF). Félix Gouin gagna la mairie une fois de plus.

Adrien Hermite mourut sept ans plus tard à l’Hôpital Hospice de Martigues.

Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, État civil d’Istres, Naissances 1884, Acte n°73, 202 E 896 ; État signalétique et militaire, classe 1904, matricule 330, 1 R 1224 ; Recensement de la population d'Istres, 1931 (2e série), 6 M 469. — Arch. mun. Martigues, Décès 1960, Acte n°168. — Bulletin de vote du 26 avril 1953. — Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 8 décembre 1937 (69e année, N°284), p. 13328. — Propos recueillis auprès de sa petite-nièce Nicole Blanc (juin 2025).

1ere version : 12 juin 2025.

2e version : 24 juin 2025.

3e version : 26 juin 2025.