BAUDET Michel

Né le 10 juin 1955 à Gourin (Morbihan), mort le 8 septembre 2017 à Châteaubernard (Charente) ; instituteur ; syndicaliste SNUDI-FO, secrétaire départemental de la Charente-Maritime ; militant du MPPT (Mouvement pour un parti des travailleurs) puis du POI (Parti ouvrier indépendant).

Michel Baudet sur la profession de foi des législatives de 1986

Né d’un père auvergnat et d’une mère bretonne, Michel Baudet était l’aîné d’une fratrie de quatre enfants. Du fait du métier de radionavigateur de son père, il passa ses cinq premières années à Bamako (Mali) et à Dakar (Sénégal). Il envisagea un temps de devenir ingénieur agronome puis parachutiste, mais suivit finalement la formation de l’école normale à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il pratiqua le rugby au sein de l’ASPTT Clermont et restera un fervent supporter du club AS Montferrand (devenu l’ASM Clermont). À partir de 1975, il fut instituteur à Clermont-Ferrand et s’engagea sur le plan syndical.

Après s’être marié avec une Charentaise, il s’installa dans le département de sa femme et enseigna à Bourcefranc-le-Chapus (Charente-Maritime). Le couple aura trois enfants.

Il fut délégué syndical, puis secrétaire départemental du Syndical national unifié des instituteurs-Force ouvrière, tout en travaillant comme titulaire remplaçant.

Michel Baudet mena la liste du MPPT (Mouvement pour un parti des travailleurs) en Charente-Maritime lors des élections législatives du 16 mars 1986. Il était âgé de trente ans. Sur sa liste figuraient Hélène Montzamir, 45 ans, sans profession ; Jean-Paul Michel, 40 ans, peintre dans le carénage ; Jean-François Malterre, 37 ans, enseignant ; Gérard Morin, 42 ans, instituteur spécialisé ; Josette Pennetier, 40 ans, infirmière ; Bluette Péraudeau, 43 ans, agent municipal. Leur profession de foi pointait du doigt les conséquences de la politique d’austérité mise en place depuis la victoire de la gauche en 1981 : doublement du nombre de chômeurs (qui avait dépassé les trois millions), baisse du pouvoir d’achat des salariés et des revenus des petits agriculteurs, mises en liquidation frappant artisans et petits commerçants, qui faisaient indirectement les frais des restructurations et redéploiements. Le PCF était également critiqué pour le soutien qu’il avait apporté à la politique néolibérale du gouvernement avant de le quitter en juillet 1984.

Dénonçant l’existence de 27 000 chômeurs en Charente, l’autorisation par le gouvernement de 434 licenciements à l’usine Peugeot de Périgny et de près de 200 autres à la SSCM (Société surgérienne de constructions mécaniques), Michel Baudet réclamait le vote d’une loi d’interdiction des licenciements. Face à la fermeture de 65 classes, il exigeait l’abrogation des « lois anti-laïques » prises par Alain Savary et Jean-Pierre Chevènement. Le scrutin proportionnel avait été établi juste avant l’élection. Ce furent l’UDF (2 sièges), le RPR (1 siège) et le PS (2 sièges) [dont Michel Crépeau – alors apparenté socialiste] qui gagnèrent les cinq sièges de députés du département.

Divorcé, Michel Baudet s’établit en 2009 à Matha avec sa nouvelle compagne, mère de deux enfants, qu’il épousa en 2013. Cette même année (celle de sa retraite) il devint correspondant local de L’Angérien libre pour Matha et son ancien canton. Il disparut au terme d’une longue maladie. Le journal rendit un hommage élogieux à un « homme de tempérament, aux convictions bien arrêtées ». On le décrivait comme très respectueux de l’opinion des autres, capable de relever avec humour les travers de la vie locale et, parce qu’il était modeste et méticuleux, faisant toujours relire ses acticles par son épouse.

Sources : Sciences PO, Fonds CEVIPOF. — « Hommage à Michel Baudet, notre correspondant de Matha », L’Angérien libre, 18 septembre 2017 (en ligne). — Site Match ID, Acte n°227, source INSEE : fichier 2017, ligne n°417861.

Version au 7 juillet 2025.