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BABIEROWSKI Edmond [né BABIEROWSKI Helmut, Kurt, dit Edmond]

  • Renaud Poulain-Argiolas
  • il y a 14 heures
  • 12 min de lecture

Né le 26 juin 1922 à Poznań (Pologne), mort le 10 mai 2015 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) ; ajusteur-mécanicien puis dessinateur-projeteur ; musicien ; créateur du conservatoire de musique de Port-de-Bouc ; syndicaliste CGT, délégué du personnel à l’usine Kuhlmann de Port-de-Bouc, membre du comité d’entreprise ; compagnon de route du PCF ; conseiller municipal de Port-de-Bouc (1959-1977) ; militant associatif ; résistant.


Edmond Babierowski à 17 ans (1939)
Edmond Babierowski à 17 ans (1939)

D’après plusieurs documents de l’administration française, Helmut Babierowski – prénommé Edmond par les Français – vit le jour à Posen, le nom allemand de Poznań, bien que la ville eût gagné son indépendance sur l’Allemagne à la fin de la Première guerre mondiale. Ses parents étaient des protestants polonais : André Babierowski, né à Baluty (district de Łódź), et Anna Fiedler, native d’Ozorków, également dans le district de Łódź, qui appartenait à la Russie au moment de leurs naissances. Le couple avait deux enfants plus âgés qu’Helmut : Richard né en 1915, Irma née en 1917. Auparavant morcelée entre les empires allemand, russe et austro-hongrois, la Pologne n’accéda pas pour autant à la stabilité avec l’armistice du 11 novembre 1918. Dans la région germanisée de Poznań, l’insurrection de Grande-Pologne de 1918-1919 contre l’Allemagne aboutit au rattachement du territoire à l’État polonais en formation. La guerre russo-polonaise dura de 1919 à 1921 et la guerre polono-lituanienne pendant plusieurs mois en 1920. En décembre 1922, l’élection d’un premier président de la Pologne, Gabriel Narutowicz, tournait court avec son assassinat par un militant nationaliste cinq jours après son élection. C’est pour échapper à ce climat de conflits territoriaux constants et d’instabilité politique qu’André Babierowski, sa femme et leurs trois enfants émigrèrent en France. Leur nom de famille fut régulièrement déformé par l’administration française, de sorte que le E de Babierowski peut se perdre d’une personne à l’autre, voire pour une même personne en fonction des documents. En 1923, ils s’installaient en Moselle, où Louis Babierowski, jeune frère d’André, les avait précédés un an plus tôt.


Trois musiciens de la famille : André Babierowski (en uniforme de musicien), son beau-frère Auguste, Louis Babierowski, Hayange, 1923
Trois musiciens de la famille : André Babierowski (en uniforme de musicien), son beau-frère Auguste, Louis Babierowski, Hayange, 1923

Les Babierowski à Port-de-Bouc. De gauche à droite : André, Richard, Edmond, Irma et Anna.
Les Babierowski à Port-de-Bouc. De gauche à droite : André, Richard, Edmond, Irma et Anna.

De mémoire familiale, André Babierowski travailla un temps comme mineur, puis dans la sidérurgie à Forbach. Edmond dépeindra plus tard à ses enfants les colonnes de fumée du décor industriel lorrain qui ressemblaient à ses yeux à une image de l’enfer. Un document tamponné par les autorités locales lors de ses arrivées et de ses départs dans ses communes de résidence successives suggère qu’il enchaîna des contrats de travail courts d’octobre 1924 à octobre 1928 – d’abord à Firminy (Loire), où l’immigration ouvrière polonaise était importante – puis en Moselle : Metz, Thionville, Algrange, Hayange, Knutange, à nouveau Metz. La famille vécut par la suite dans le Var à Bormes-les-Mimosas, La Londe-les-Maures et La Seyne-sur-Mer. André fut embauché un temps à l’usine de torpilles de Gassin, près de Cogolin. Entre bains de mer et pêche, leur nouveau cadre de vie avait cette fois des airs paradisiaques. Les Babierowski allaient rester dans la région provençale. Peu de temps après, ils emménageaient à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), où le père était embauché comme ajusteur aux Chantiers et Ateliers de Provence.


Répétition d'Edmond, Irma et Richard. Hayange, 1924.
Répétition d'Edmond, Irma et Richard. Hayange, 1924.

Chez les Babierowski tout le monde maîtrisait un ou plusieurs instruments de musique : André jouait du violoncelle, Anna du piano et de la cithare, Richard du piano, Irma du violon et de la cithare. Edmond se serait essayé une fois au violon, mais sans succès : il choisira finalement l’accordéon et la clarinette. C’est néanmoins à la contrebasse qu’André accompagna les films muets en duo avec un collègue pianiste. À la maison, les parents parlaient allemand avec leurs enfants, la langue qu’ils avaient apprise à l’école. Quoique de culture protestante, Edmond Babierowski ne sera pas pratiquant, à la différence de ses aînés. Sa mère jouait de l’harmonium chez eux le dimanche pour célébrer le culte pour les protestants de Port-de-Bouc.


La famille Babierowski bénéficia d’une naturalisation collective le 24 mai 1935 (publication au JO le 2 juin 1935). Edmond alla à l’école du Canal, dirigée côté garçons par M. Michel. Il obtint son certificat d’études en juin 1938, avant de passer un CAP d’ajusteur. Vers 1938-1939, les enfants et les parents Babierowski faisaient des animations musicales tous les dimanches matins sur la place de la Lèque.


École du Canal en 1935
École du Canal en 1935
Edmond Babierowski avec d'autres coureurs de l'Athlétic Club Port-de-Bouc, 26 avril 1941
Edmond Babierowski avec d'autres coureurs de l'Athlétic Club Port-de-Bouc, 26 avril 1941

En plus de la musique, Edmond Babierowski, que ses camarades appelaient « Baby », pratiquait plusieurs activités sportives avec l’Athlétic Club Port-de-Bouc (ACPB) [créé dans les années 1920 à l’initiative de la direction de l’entreprise de produits chimiques Kuhlmann]. Comme son père – qu’il craignait pour sa dureté et son rapport à l’alcool – s’opposait à son goût pour la course à pied, il se cachait pour aller courir avec la complicité bienveillante de sa mère. Le 1er décembre 1940, il participa aux Cross du « Petit Provençal » dans le cadre de la Journée Jean Bouin, une manifestation athlétique qui rassemblait à Marseille 628 concurrents. Le départ et l’arrivée se faisaient devant la statue de Bouin, sous les auspices du grand athlète marseillais. Babierowski avait dix-huit ans et représentait l’ACPB avec trois autres concurrents : Marcel Duion, Sarlin et Paul Vicotria. Le 11 mai 1941, il disputa « Les Challenges du kilomètre » au stade Jean Bouin. Il était inscrit à l’épreuve du kilomètre junior sous les couleurs de l’ACPB, tout comme huit autres coureurs : P. et C. Couture, Musso, Rodriguez, Sarlin, Diom, Gertosio et Galonnier. D’autre part, avec l’ACPB il pratiquait le football. Les modèles réduits d’avions comptaient aussi au nombre de ses passions.


En 1942, Edmond Babierowski était ajusteur-mécanicien, probablement déjà aux Chantiers et Ateliers de Provence. Il y travailla avec René Rieubon, lui-même ajusteur et futur maire de Port-de-Bouc. Du 7 juillet 1942 au 28 février 1943, il fut appelé au groupement n°46 « Suffren » des Chantiers de la jeunesse, basé au Cannet-des-Maures (Var). Il y donna des concerts et devint chef de musique. En février 1943 il recevait comme appréciation finale : « Excellente moralité. Bon meneur d’hommes. Possédant toutes les qualités d’un chef. A su commander et guider son équipe. Excellent musicien. » Il retourna alors vivre avec ses parents à Port-de-Bouc au n°51 (ou 53) de la rue Albert Rey.


Edmond Babierowski (assis au centre) avec ses camarades de chambrée aux Chantiers de Jeunesse
Edmond Babierowski (assis au centre) avec ses camarades de chambrée aux Chantiers de Jeunesse

Le 15 mars 1943, Edmond Babierowski fut requis par les autorités allemandes en tant qu’ouvrier ajusteur pour les besoins de la Kriegsmarine. On le garda aux CAP de Port-de-Bouc au lieu de l’envoyer en Allemagne pour le STO (Service du travail obligatoire). Il était responsable des lignes d’arbre des bateaux (système de propulsion dans lequel le moteur est directement lié à l’hélice). Attendu qu’il parlait allemand, il fut chargé de faire la traduction entre le directeur du chantier naval et le chef de la Kommandantur. La fonction était d’autant plus délicate à assumer qu’il faisait des compte-rendus à la Résistance de ce qu’il voyait et entendait. D’après les souvenirs du résistant Joseph Brando, un groupe se forma au début du printemps 1944, à l’usine Kuhlmann autour de Gabriel Balme, chef du personnel, qui prit la tête d’un groupe de travailleurs pour diffuser tracts et journaux clandestins. Antoine Gallardo réalisa lui des actions de sabotage dans l'entreprise, comme les coupes de raccords en caoutchouc des trains, avec à ses côtés Edmond Babierowski, Pierre Alarcon, Jaujeon, Manuel Mateu, Rubio et Charles Turrel. On peut donc se demander si Babierowski travaillait à cette époque chez Kuhlmann ou si Brando se trompe. Était-il affilié aux FTPF (Francs-Tireurs et Partisans français) comme Brando ou aux FUJP (Forces unies de la jeunesse patriotique) comme Mateu ? Les archives du Service historique de la Défense ne possèdent pas de dossier à son nom. Il ne semble pas avoir effectué de demande d’homologation pour faire reconnaître ses services dans la Résistance après la guerre. Toujours selon Joseph Brando, Babierowski possédait un revolver 9,35 mm, qu’il s’était procuré grâce à un Polonais enrôlé de force dans la Wehrmacht – et qui fut finalement abattu par elle. Le 14 juin, un groupe mené par Brando et rassemblant Babierowski, Mateu et Tourrel, sectionna le câble qui reliait les fortifications d’une grande partie de la côte au nord de l’étang du Pourra. Les Allemands perdirent un temps précieux à le réparer. Le 25 juin 1944, Brando et ses camarades mirent le feu à la pinède dans laquelle était installée la batterie antiaérienne de 75 qui dominait la route de Port-de-Bouc. Toutes les semaines, des fils électriques étaient coupés, des tracts et des affiches placardés sur les murs. La fin de la guerre était proche : les troupes allemandes traversaient la ville en ne sachant plus où donner de la tête. Les résistants garnissaient de sable les coussinets des wagons de chemin de fer afin d’en bloquer les roues. Ils fabriquaient des grenades et des clous pour immobiliser les convois. Le 20 août au soir, un comité local de Libération, présidé par René Rieubon, prenait la direction de la commune.

Dans le 10e dragons en 1945
Dans le 10e dragons en 1945

Edmond Babierowski fut classé bon au service armé le 28 mai 1945 par le conseil de révision de Marseille, incorporé au 10e régiment de dragons et nommé brigadier chef. On le démobilisa le 27 octobre 1945. Pendant plusieurs décennies il sera un compagnon de route du PCF et un soutien indéfectible de son camarade ajusteur du chantier naval, continuellement réélu maire jusqu’en 1990.


Le 18 novembre 1944, il se maria à Port-de-Bouc avec Jeanne Roux, vendeuse au magasin de M. Charlie Languedoc pour qui elle faisait des relevés électriques. Le père de cette dernière aidait le grand-père Roux, Esprit, à tenir sa boulangerie – au croisement du cours Landrivon et de la rue Denis Papin. Ils faisaient encore le pain aux fagots de bois et offraient pour Noël une fougasse à l’anis à chacun de leurs clients. Ayant perdu son père en 1942 et sa mère en 1944, Edmond Babierowski s’installa avec son épouse dans le logement familial de la rue Albert Rey. Dans une soupente de la maison ils trouvèrent une collection d’instruments de musique constituée par André Babierowski et de violons qu’il avait fabriqués. Jeanne demanda à son mari de faire du vide. Il chargea les instruments dans une camionnette et alla les vendre à Marseille.

Ils auront deux filles et deux garçons : Simone en 1946, Solange en 1953, Luc en 1954 et Martial en 1956. Sur leur état civil, les enfants se virent retirer le E de Babierowski. Ils devront tous accomplir une démarche individuelle pour rendre à leur nom de famille son orthographe d’origine.


Le 7 février 1950, Simone Babierowski échappa à un sort tragique. Elle jouait dans la rue Albert Rey avec les fillettes de Delphine Giovannini. Sa mère l’appela pour goûter, ce qui la fit rentrer juste avant que la cuve d’acide de l’usine Saint-Gobain ne se déverse dans la rue. La catastrophe industrielle, qui fauchait en pleine Guerre froide la vie de trois fillettes et d’une vieille dame, déclencha une violente polémique entre la presse de droite et la presse communiste. Elle mobilisa une foule de quinze mille personnes pour l’enterrement des victimes.

En 1952, la famille Babierowski déménagea dans le quartier des Combattants.


Au début des années 1950, Edmond Babierowski fut employé chez Kuhlmann en tant que dessinateur-projeteur industriel. Syndiqué à la CGT, il fut délégué du personnel. De mémoire familiale, il le serait resté plus d’une dizaine d’années. Il siégea également au comité d’entreprise, s’occupant entre autres des colonies de vacances à Sollières l'Envers, Modane (Savoie) et Saint-Pierre-de-Méaroz (Isère) à partir de 1958.


Inauguration de la cité des Castors dans La Marseillaise
Inauguration de la cité des Castors dans La Marseillaise

Le 22 novembre 1952, il prit part à la création de l’association des Castors. Elle regroupait douze employés de Kuhlmann dans l’objectif de bâtir un lotissement de douze maisons dans le quartier des Comtes. Le projet, soutenu par l’usine Kuhlmann, plusieurs entreprises locales et la municipalité, avait débuté le 17 mai. La première pierre avait été posée le 1er novembre. C’est Babierowski qui avait fait les plans. Il avait fallu deux mois et demi aux « Castors » pour fabriquer les moules à parpaing, la table vibrante et les tréteaux nécessaires à piqueter et échafauder les maisons et la route. Ils transportèrent des galets de la Crau pour réaliser les fondations et fabriquèrent 24 000 parpaings. Un article de La Marseillaise précise qu’il leur fallut 30 000 heures de travail, 27 000 tuiles, 175 tonnes de ciment, 800 tonnes de pierre et 68 tonnes de plâtre avant de pouvoir inaugurer le lotissement le 30 janvier 1955, soit un peu plus de deux ans après. Le dessinateur fit un discours inaugural en présence notamment de M. Possoz, directeur de l’usine Kuhlmann de Port-de-Bouc ; M. Delaporte, directeur des Usines de La Vieille-Montagne ; M. Besnard, sous-directeur des Établissements Kuhlmann ; Armand Audibert, conseiller général ; René Rieubon, maire de Port-de-Bouc ; Gabriel Laforest, ingénieur adjoint au maire ; Me Balique, notaire à Martigues ; M. Rebagly, architecte ; Pierre Rubio, représentant du comité d’entreprise de Kuhlmann ; M. Suppo, maître maçon, et des onze autre « Castors » : Antoine Anton, Louis Anton, Henri Barberis, François Bernabeu, Lucien Bouc, Paul Cadoux, Jean Casabona, André Cheylan, Jean Grech, Mathieu Nunez et René Wurbel. La famille Babierowski vécut au n°8 de la cité Castors.


1ere réunion du conseil municipal pour Bobierowski, 1960
1ere réunion du conseil municipal pour Bobierowski, 1960

En 1959, Edmond Babierowski fut élu conseiller municipal sur la « Liste d’Union ouvrière et démocratique de Lutte pour la Paix, pour la Défense des Libertés républicaines », présentée par le PCF et menée par René Rieubon. Apparenté communiste sans pour autant être membre du parti, il s’occupa de questions culturelles : l’organisation des fêtes votives, des bals, des concerts de chanson à la salle Gagarine et au stade François Baudillon. Il fut réélu à deux reprises, en 1965 et en 1971, siégeant dans la municipalité jusqu’en 1977. Au sein du conseil municipal, il se rapprocha de Charles Mongrand, directeur de l’école du Canal.


Le 27 septembre 1967, Babierowski était présent pour l’inauguration de la salle Youri Gagarine en présence de Gagarine en personne. Malgré son existence depuis 1960, année du premier voyage humain dans l’espace par le cosmonaute, la salle avait attendu sept ans pour être inaugurée. Le conseiller municipal eut l’occasion de faire de la course à pied avec leur hôte prestigieux au stade de Port-de-Bouc. La salle Gagarine était le siège du Club culturel et sportif (CCS).


Visite de Youri Gagarine à Port-de-Bouc. De gauche à droite : Michel Vaxès, Sergueï Pavlov (secrétaire général du Komsomol), Félix Olive (1er adjoint), Émile Persiani (membre de la Jeunesse communiste), Gaston Zucconi (conseiller municipal), Paulette Rambaldi (2e adjoint supplémentaire), Youri Gagarine, Edmond Babierowski, Albert Domenech (conseiller municipal), Étienne Ellena (conseiller municipal), François Caparros (2e adjoint), Francis Martini (service d’ordre de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône).
Visite de Youri Gagarine à Port-de-Bouc. De gauche à droite : Michel Vaxès, Sergueï Pavlov (secrétaire général du Komsomol), Félix Olive (1er adjoint), Émile Persiani (membre de la Jeunesse communiste), Gaston Zucconi (conseiller municipal), Paulette Rambaldi (2e adjoint supplémentaire), Youri Gagarine, Edmond Babierowski, Albert Domenech (conseiller municipal), Étienne Ellena (conseiller municipal), François Caparros (2e adjoint), Francis Martini (service d’ordre de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône).

En plus de ses activités politique et syndicale, il exerça de nombreuses responsabilités associatives dans la commune. Il fut le premier président du CCS de 1961 à 1967 (il sera remplacé par Georges Borios) et du club de plongée. Le CCS comptera 400 licenciés en 1975. Babierowski présida la Société nautique de la Lèque pendant peut-être deux mandats et le Basket club des Établissements Kuhlmann entre 1960 et 1983. Ses activités sportives personnelles le menaient vers la pêche sous-marine et le basket.


Edmond Babierowski à la contrebasse (derrière), Roger Lion au bandonéon.
Edmond Babierowski à la contrebasse (derrière), Roger Lion au bandonéon.

Les week-ends d’Edmond Babierowski étaient consacrés à la musique. Il serait impossible d’établir une liste complète des ensembles musicaux dont il fut partie prenante et des musiciens avec lesquels il se produisit tellement ils furent nombreux. Nous pouvons toutefois en citer quelques uns. Vers 1955-1960, il jouait dans un jazz band avec Roger Lion à Martigues. Au début des années 1960, il était clarinettiste et saxophoniste dans la Musique intercommunale – qui s’était associée à la clique Jeanne d’Arc (la fanfare Martigues-Port-de-Bouc). À la fin de la même décennie, il tournait avec l’ensemble de Marcel Parlanti, basé à Arles, qui animait les bals dans les communes des Bouches-du-Rhône et les départements voisins.


En octobre 1960, il pilota la création du conservatoire de musique, dirigé par Marcel Giraud, professeur de piano, avec à ses côtés sa femme Maryse Giraud (piano), Hubert Gamba (professeur de théorie), et six autres professeurs d’instruments. L’école, qui fonctionnait sans participation de l’État, accueillait 150 élèves en 1974, dont 90 suivaient un cours d’instrument. Elle permettra à plusieurs générations de Port-de-Boucain-es d’apprendre la musique.


Avec l'ensemble Marcel Parlanti
Avec l'ensemble Marcel Parlanti
Remise de la médaille d'or de la ville de Port-de-Bouc par Jean Elléna
Remise de la médaille d'or de la ville de Port-de-Bouc par Jean Elléna

Dans sa vie bien remplie, Edmond Babierowski trouva le temps de construire un bateau dans son garage aux Castors. Il l’appela « Luc » comme un de ses fils. Divorcé en 1973, il aura une seconde compagne. En 1977, il prit sa retraite.

En 1981, il reçut des mains d’Étienne Elléna, 1er adjoint au maire, la médaille d’or de la ville de Port-de-Bouc pour la création du conservatoire de musique.


Edmond Babierowski mourut le 10 mai 2015 à Port-de-Bouc.

Il est enterré au cimetière communal avec ses parents et son frère Richard.


Sources : Archives familiales. — Journal officiel de la République. Lois et décrets, 2 juin 1935 (67e année, N°129), pp. 6025-6026.« Une manifestation athlétique sans précédent – La Journée Jean-Bouin : 628 concurrents », Le Radical de Marseille, 30 novembre 1940. — « Athlétisme : Dimanche au Stade Jean Bouin – Les Challenges du Kilomètre », La Provence sportive, 9 mai 1941. — « Port-de-Bouc : Une magnifique réalisation – L’association des Castors a inauguré sa belle cité du quartier des Comtes », La Marseillaise (date coupée, sans doute 1954). — Joseph Brando, Notes d’histoire vécue à Port-de-Bouc durant l’occupation allemande de 1940 à 1945 (non publié, sans date). — Céline Felices, « Le stade vélodrome de Port-de-Bouc », site du projet Territoire et patrimoine du sport (TEPAS). — « Port-de-Bouc, 1944-1975 : 30 ans de gestion municipale au service de la population », Ville de Port-de-Bouc, 1975, 56 p. — Témoignage de ses enfants Luc et Simone Babierowski (août 2024 – juillet 2025). — Site Match ID, Acte n°64, Source INSEE : fichier 2015, ligne n°232115.


Iconographie : Archives familiales.


Version au 10 juillet 2025.

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Né le 18 décembre 1910 à Waziers (Nord), mort en déportation le 2 avril 1945 à Harzungen (Allemagne) ; résistant des Francs-Tireurs et...

 
 
 

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