PAMPALONI Narcisse [PAMPALONI Narciso, Bisio]
- Renaud Poulain-Argiolas
- 11 mai
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 mai
Né le 12 mars 1911 à Arles (Bouches-du-Rhône), mort le 11 octobre 2005 à Arles ; maçon ; militant communiste d’Arles ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans français du secteur d’Arles, adjoint d’état-major du 1er bataillon FTPF de secteur Nord des Bouches-du-Rhône ; engagé dans l’armée de libération.

Narcisse Pampaloni était le fils d’Adolfo – dit Adolphe – Pampaloni, agriculteur, et de Concetta – dite Victorine – Bernardini, tous nés à Calcinaia (province de Pise) en Toscane (Italie) et naturalisés français en avril 1927. Il pourrait avoir un lien de parenté avec Libertario Pampaloni, originaire d’une commune située à moins de 9 km de Calcinaia, et lui aussi engagé dans les FTPF d’Arles puis dans le 3e régiment Rhône et Durance.
Narcisse commença à travailler comme maçon à onze ans et s’engagea au Parti communiste à quinze ans. En 1931, la famille vivait à Arles dans le quartier du Trébon. Il était l’aîné d’une fratrie de neuf enfants qui comprenait César (né en 1912), Gaston (1914), Fernande (1915), Alfredine (1919), René (1921), Yves (1923), Virgile (1925) et Alfred (1931). Adolphe Pampaloni et César, son second fils, étaient terrassiers. En février 1932, la mère, Victorine Pampaloni, fut gratifiée de la médaille d’argent de la famille française.
Mobilisé à la déclaration de guerre, Narcisse Pampaloni se battit contre l’armée allemande à Vesoul (Haute-Saône). Au moment de la défaite face à la Wehrmacht, il était maçon pour l’entreprise Chavoutier. Il le restera jusqu’en 1944. Le 1er février 1942, il rejoignit les FTPF de l’arrondissement d’Arles en donnant son adhésion au capitaine Tinarage, responsable du 1er bataillon FTPF de secteur Nord des Bouches-du-Rhône. Il était enregistré sous le matricule 61.007 avec « Louis » comme pseudonyme. Le capitaine Tinarage fit de lui son adjoint à l’état-major, avec le grade de lieutenant. D’après son propre témoignage, Pampaloni diffusa des tracts anti-nazis et des journaux clandestins. Il prit part à des attentats contre l’ennemi, tels que la destruction de lignes téléphoniques, l’abattage de pylônes à haute tension à Salin-de-Giraud et de ceux traversant le Rhône sur la commune d’Arles.

Le 10 juillet 1944, il fit partie de l’équipe qui sabota le pont de Trinquetaille, qui permettait de franchir le Rhône, aux côtés de Daniel Meliani, Victorin Mourgues, Joffre Arzalier, Pierre Reali et Jean Saler. Un ingénieur des Ponts et Chaussées leur avait fourni la clef du local qui donnait accès aux câbles de soutènement de l’édifice. Georgette Mourgues et Thérèse Saler leur avait apporté le plastic nécessaire à l’opération. L’explosion coupa les câbles du pont et le décala de ses galets de 25 cm. Cela le rendait impraticable pour les chars et contraignait les Allemands à traverser le fleuve en barque. Cette version du sabotage fut contestée par Francis Agostini, président du comité de Coordination des associations d’Anciens combattants et victimes de guerre de Marseille et des Bouches-du-Rhône, au motif que les FTP n’auraient pas possédé d’explosif et que celui-ci aurait été fourni par les militaires.
Narcisse Pampaloni était marié et père d’un enfant prénommé Jean-Louis (1938-1978). Il perdit sa femme, renversée par une voiture allemande alors qu’elle marchait sur le trottoir avec lui. Il recruta de nouveaux membres pour les Milices patriotiques dans les entreprises et pour les FTPF dans l’arrondissement d’Arles. Il organisa plusieurs détachements en Camargue, récupéra des armes et des explosifs et participa à la libération d’Arles à la tête de ses hommes lors des journées insurrectionnelles des 22, 23 et 24 août 1944. Intégré aux Forces Françaises de l’Intérieur, il remplit une fiche individuelle d’officier des FFI. Il était membre du 3e régiment Rhône et Durance. Le chef départemental des FFI notait à son sujet le 30 décembre 1944 : « Officier assez bien noté par ses chefs. À maintenir dans le cadre des sous-officiers. » Henri Simon, chef régional FFI ajoutait : « Décision de la Commission d’homologation des grades de sous-officiers : maintenu sergent. »
Il fut cité à l’ordre de son régiment le 23 décembre 1946 par le général de Division Olleris, commandant la IXe région militaire. L’officier écrivait à son propos : « Magnifique entraîneur d’hommes, il donna un bel exemple de courage, le 10 juillet 1944, lors de l’attaque du pont de Trinquetaille surprenant les soldats allemands et les gendarmes de garde. Bien qu’inférieur en nombre et opposant des revolvers à barillets aux fusils allemands, il mène à bien cette action et rend le pont inutilisable pour les poids lourds allemands. » Avec cette citation il reçut la Croix de guerre avec étoile de bronze.
En janvier 1947, le capitaine Tinarage, ex-responsable des Milices patriotiques et des FTPF d’Arles, confirmait les informations données par Pampaloni sur son parcours dans la Résistance. Il le qualifiait de « pionnier de la presse clandestine » et d’« un des plus actifs FTP de la région d’Arles ». Au moment de sa demande de certification FFI en 1949, Pampaloni était dans l’armée de réserve. Sa dernière unité d’affectation avait été le 7e régiment du génie, basé à la caserne Hautpoul à Avignon [le bâtiment est aujourd’hui la cité administrative, face à la gare]. Il y était pontonnier mineur. Il fut homologué FFI, puis sergent par la IXe région militaire le 8 mai 1949.
On ignore s'il fut encore militant par la suite.
Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, Recensement de la population d’Arles (section du Trébon), 1931, 6 M 464 (5 et 6/28). — SHD, Vincennes GR 16 P 456034. — Journal officiel de la République. Lois et décrets, 9 mai 1927 (59e année N°169), p. 4972. — Le Petit Provençal, 26 février 1932. — Résister en pays d’Arles : 1944-2014, 70e anniversaire de la Libération, Actes Sud/Association du Musée de la Résistance et de la Déportation d’Arles et du Pays d’Arles, 2014 (pp. 103, 171). — Musée de la Résistance en ligne, notice MELIANI Daniel, notice PAMPALONI Narcisse. — Site Match ID, Acte n°573, Source INSEE : fichier 2005, ligne n°433147.
Version au 12 mai 2025.
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