PAMPALONI Libertario
- Renaud Poulain-Argiolas
- 13 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 mai
Né le 30 août 1911 à Santa Maria a Monte (province de Pise) en Toscane (Italie), mort en 1953 à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ; journalier agricole ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF) d’Arles et des FTP-MOI de Saint-Rémy-de-Provence ; engagé dans l'armée de libération.
Les parents de Libertario Pampaloni étaient Adolfo Pampaloni et Speranza Venturi, tous deux originaires de Santa Maria a Monte, une commune qui comptait 8500 habitants en 1911. Ils avaient un fils cadet, Nulio, né en 1920. Le fait qu’ils aient prénommé leur fils "Libertaire" suggère qu’ils auraient eu des sympathies anarchistes. À l’époque, il était courant pour les militants révolutionnaires de donner à leurs enfants un nom en lien avec leurs idées politiques. De mémoire familiale, les Pampaloni avaient fui le régime fasciste pour s’installer en France alors que Libertario était enfant ou jeune adulte. Ils pourraient avoir un lien de parenté avec le résistant communiste Narcisse Pampaloni. En effet, leurs villes d'origine – Santa Maria a Monte et Calcinaia – sont situées à moins de dix kilomètres en Toscane, ils étaient nés la même année et leurs pères s’appelaient l’un comme l’autre Adolfo. De plus, Narcisse et Libertario furent actifs dans les FTPF d'Arles ainsi que dans le 3e régiment Rhône et Durance.
En 1931, Libertario Pampaloni vivait à La Coste, quartier de la commune de Noves (Bouches-du-Rhône), avec ses parents et son frère. Le 30 mars 1935, il épousa Yvonne Luperini à Saint-Rémy-de-Provence. Elle était native de la commune et son père, un garde-rivière, venait comme Libertario de Santa Maria a Monte. Le couple eut une fille, Olga, en 1936.
Au moment de la défaite française de juin 1940, Pampaloni louait ses services comme journalier agricole à différents patrons. Il donna son adhésion aux Francs-Tireurs et Partisans – Main-d’oeuvre immigrée (FTP-MOI) le 10 avril 1943 à Olivier Menicucci, chef du groupe Marat, à Saint-Rémy. Leur supérieur était Jacques Blanc qui dirigeait le réseau FTPF du secteur d’Arles. Nommé agent de liaison, Libertario Pampaloni prit contact avec Eugène Thiot, chef des FTPF de Saint-Rémy (il sera tué par les Allemands en juin 1944). Sous les ordres de René Bianucci, il prit part à la destruction des pylônes de la Galine, à la récupération d’armes et au sabotage de voies ferrées. Après la guerre, Menicucci mentionnera sa présence lors de la destruction de locomotives, du déraillement de trains de marchandises allemands et de la récupération de cartes d’alimentation au profit du maquis. Le 24 août 1944, Pampaloni participa à la libération de Saint-Rémy et récupéra du matériel allemand, avant de s’engager pour la durée de la guerre dans le bataillon de sécurité 6/15 du régiment Rhône et Durance, basé à Arles. Il fut transféré à Nice au groupement alpin Sud 1ere armée française, 21e bataillon de volontaires étrangers, 5e compagnie, avant d’être envoyé à Menton. Le 9 janvier 1945, lors de la visite d’incorporation, le médecin le déclara inapte et le fit renvoyer dans ses foyers. Quelques jours plus tard, les Pampaloni eurent un second enfant, Serge.
En février 1947, Olivier Menicucci confirma pour l’état-major départemental des FTP-FFI la qualité d’agent de ravitaillement et de liaison de Pampaloni au sein du groupe Marat. Ce dernier était domicilié avenue Durand Maillane à Saint-Rémy. Le 30 juin de la même année, Libertario Pampaloni fut naturalisé français par décret (publication au JO le 6 juillet 1947).
La IXe région militaire lui adressa un certificat d’appartenance aux FFI en date du 11 août 1949, signé par le général de corps d’armée Magnan, PO le général de Brigade Bondis, pour ses services rendus dans les FTPF du secteur d’Arles du 10 avril 1943 au 31 août 1944.
On perd le fil de ses engagements par la suite.
Son fils Serge Pampaloni fit une carrière politique à droite (RPR). Gérant de société, il fut conseiller général des Bouches-du-Rhône pour le canton de Saint-Rémy-de-Provence de 1985 à 1998, suppléant du député Léon Vachet de 1988 à 1993 et maire de Saint-Rémy de 1989 à 1995. Il fut décoré de l’Ordre national du Mérite.
Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, Recensement de la population de Noves, 1931, 6 M 511. — SHD, Vincennes GR 16 P 456032. — Journal officiel de la République. Lois et décrets, 6 juillet 1947 (79e année, N°169), p. 6346. — Geneanet, Arbre généalogique des Vassalie. — Site « lesbiographies.com ».
Version au 13 mai 2025.
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