LAUZE Louis
- Renaud Poulain-Argiolas
- 21 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 oct.
[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Antoine Olivesi. Je l'ai complété, en mettant en gras mes propres apports pour pouvoir les distinguer.]
Né le 4 février 1878 à Nîmes (Gard), mort le 23 février 1959 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; cordonnier, épicier puis à nouveau cordonnier ; militant socialiste SFIO, secrétaire général de la section socialiste d’Aubagne (Bouches-du-Rhône), puis militant communiste d’Aubagne et de Marseille, secrétaire de la cellule communiste d’Aubagne, secrétaire de la fédération SFIC-PCF des Bouches-du-Rhône ; coopérateur ; militant associatif ; résistant.

Louis Lauze était le fils d’Édouard Lauze, imprimeur lithographe, et de Rosalie Émilie André. Ses parents n’étaient pas mariés. Si son père le reconnut dès sa naissance, sa mère ne le fit officiellement que deux ans plus tard.
Il se maria le 28 janvier 1899 à Marseille avec Marie Jeanne Gaffarel. Employé, il était alors domicilié au 86 rue de Turenne avec sa mère. Les mariés eurent une fille prénommée Valentine l’année suivante. Cette dernière sera plus tard une militante communiste.
Cordonnier, puis épicier et à nouveau cordonnier, Louis Lauze militait au Parti socialiste SFIO depuis l’Avant-guerre. En 1919, il occupait les fonctions de secrétaire général de la section socialiste d’Aubagne (Bouches-du-Rhône). Lors de la fête des Morts, il prononça un violent discours contre la guerre, l’armée et le capitalisme, ce qui lui valut d’être qualifié par la police de « farouche militant révolutionnaire ». Aux élections municipales du 30 novembre 1919, il fut candidat sur la liste SFIO-CGT-ARAC conduite par Timothée Bonnet.
Le 11 octobre 1919, il se remaria à Aubagne avec Anne Catherine Filippi (voir Catherine Lauze). Le couple eut une fille, Mireille, en 1920.
Ayant adhéré au Parti communiste, Louis Lauze devint secrétaire de la cellule communiste d’Aubagne en 1922. Après le congrès de la Fédération communiste départementale qui se tint à Miramas, en septembre 1923, il en fut élu secrétaire, au lendemain de la scission provoquée par Simon Sabiani et ses partisans (entre mars et juin 1923 selon certaines sources). Il fut remplacé dans cette fonction en juillet 1923 par Aimé Carlier. Il était, la même année, correspondant local de l’Humanité et gérant de la coopérative L’Émancipatrice. Le 23 août 1925, il prit la parole au congrès organisé à Marseille contre la guerre du Maroc.
Il résidait, en 1935, à Saint-Marcel quartier de la banlieue marseillaise. Sa femme Catherine était également militante communiste ainsi que sa fille Mireille. Membre des AIL (Amis de l’instruction laïque), Louis Lauze fut nommé président par l’assemblée générale de la société du quartier de La Barrasse le 20 janvier 1935. Il devenait également délégué suppléant à la fédération, aux côtés d’Achille Cini. Début juin 1936, une grande fête fut donnée pour le 5e anniversaire de la société. Placé sous le signe de la victoire du Front populaire, l’événement vit les efforts conjoints des AIL des quartiers de Saint-Marcel, de Saint-Loup, des cités Michells, de La Valbarelle et de La Valentine. Un défilé eut lieu de Saint-Marcel à La Barrasse. Il fut marqué par un grand enthousiasme populaire. Louis Lauze accueillit les délégués des diverses organisations du Front populaire, mais aussi Albert Lucchini, député, conseiller général et président d’honneur de la société, Marius Masse, conseiller d’arrondissement, et de nombreux acteurs éducatifs et associatifs. Le 31 janvier 1937, lors du renouvellement du conseil des AIL de La Barrasse, Lauze était nommé trésorier adjoint. C’était encore le cas en octobre 1938.
Louis Lauze fut engagé dans la Résistance, tout comme son épouse. Au début de la guerre, il vivait avec sa famille dans le quartier de la Capelette, au n°63 groupe HBM. Sa fille cadette, Mireille Lauze, dirigea sous l’Occupation la réorganisation clandestine de l’UJFF dans les Bouches-du-Rhône – sous les ordres de Pierre Georges alias « Fredo » (futur colonel Fabien) – et prit part à la formation des premiers groupes de FTPF du département. Arrêtée par la police française le 17 février 1941, elle sera plus tard déportée. Début mars 1941, une perquisition mit à jour un centre communiste de confection et de diffusion de journaux clandestins. 14 arrestations s’ensuivirent dont celles de Louis Lauze et de Louis Belvédère.
À la différence de Mireille, Louis Lauze survécut à la guerre. Il fut homologué FFI.
En août 1957, il était était toujours domicilié à la même adresse, rebaptisée 63 boulevard Mireille Lauze après la Libération.
Sources : SHD, Vincennes GR 16 P 343588 (nc) ; GR 16 P 343589 (dossier LAUZE Mireille). — Arch. Dép. Rhône, II M 3/54, VM 2/245, M 6/8340, M 6/10803. — Arch. com. Marseille, listes électorales de 1935. — Arch. mun. Nîmes, Naissances 1878, Acte n°162. — Arch. mun. Marseille, État civil, Mariages 1899 (Registre 2 - 14 janvier-24 avril 1899), Acte n°66, 1 E 2172. — État civil d’Aubagne. — Archives de la Fédération des Bouches-du-Rhône dU PCF. — Délibérations du conseil municipal de Marseille, 1946. — D. Moulinard, Mémoire de Maîtrise, op. cit. — E. Sargès, Aubagne sous la IIIe République, op. cit.. — Le Petit Provençal, 22 janvier 1935, 10 juin 1936, 2 octobre 1936, 14 février 1937. — L’Écho d’Alger, 5 mars 1941. — Rouge-Midi, 11 et 12 mai 1947 (photo). — Provence nouvelle, mai 1953 (photo). — Renseignements communiquées par Paulette Laugery et Georges Righetti. — Propos recueillis auprès de Maddy Amoretti (septembre 2025). — Notes de Gérard Leidet.
1ere version dans Le Maitron par Antoine Olivesi : 24 novembre 2010.
2e version complétée par moi : 21 septembre 2025.
3e version : 2 octobre 2025.



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