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Sébastien Avy / Renaud Poulain-Argiolas

GAVAUDAN Édouard

Dernière mise à jour : 17 avr.

[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Antoine Olivesi. Je l'ai complété avec Sébastien Avy, en mettant en gras nos propres apports pour pouvoir les distinguer.]


Né le 4 juin 1869 à Miramas (Bouches-du-Rhône), mort le 2 novembre 1934 à Miramas ; cultivateur, puis menuisier ; militant et conseiller municipal socialiste, puis communiste à Miramas (1896-1904, 1912-1924 et 1929-1934), connu comme le premier "communiste" de la ville.


Liste du BOP aux municipales de 1929 [extraite de La Provence ouvrière et paysanne]

Édouard Gavaudan était le fils d’Étienne Gavaudan, né à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), cultivateur, et de Marie, Louise Célestine Jauffret, née à Miramas. Ses parents eurent sept enfants dont six garçons, Édouard étant le troisième. Seuls quatre d’entre eux atteignirent l’âge adulte : Antoine (1861), Joseph (1865), Édouard et Auguste (1871).


Édouard Gavaudan fut impliqué sans discontinuer dans les élections municipales de Miramas de 1896 jusqu’à sa mort, aussi bien en tant que candidat que pour la tenue des scrutins en tant qu’assesseur. Il fut un témoin et un acteur de premier plan des changements multiples qui s’opérèrent dans l’identité locale en quelques décennies : au niveau de l’organisation de la commune, sur les plans politique, administratif et économique, mais aussi au niveau social et idéologique.


La première candidature de Gavaudan se fit dont lors des élections du 3 mai 1896 à Miramas-Gare, première section électorale de la commune. Il était alors cultivateur. Il obtint 258 voix sur 486 suffrages exprimés, ce qui le plaçait en 9e position des candidats. La ville était alors en plein bouleversement administratif en raison de son développement démographique lié à l’essor de l’activité ferroviaire. Pour s’adapter à ce changement, le nombre de sièges de conseillers à pourvoir était passé à 9 à Miramas-Gare et à 3 dans la 2e section de Miramas-Village. Deux ans auparavant, le chef-lieu communal avait été transféré de Miramas-Village à Miramas-Gare. Gavaudan siégea dès le 15 mai 1896 au sein de la municipalité radicale-socialiste de Marius Sauvaire, le maire élu quatre ans plus tôt. On peut supposer qu’il fût socialiste et devint communiste comme plusieurs de ses camarades après le Congrès de Tours de 1920. Le tonnelier Marius Joseph, qui deviendra lui aussi un des premiers élus communistes de la ville, entra au conseil municipal la même année que Gavaudan.


Aux municipales du 6 mai 1900, le nombre de sièges à pouvoir passait à 16 dans la première section électorale. Gavaudan participa à l’organisation des élections en compagnie d’un de ses frères : Édouard était 3e assesseur de l’assemblée électorale de la mairie, tandis qu’Auguste était secrétaire du bureau de vote. Édouard Gavaudan sortit 3e exæquo du scrutin. Il siégea donc pour la deuxième fois dans la municipalité Sauvaire.


A nouveau candidat en mai 1904, il obtint 186 voix sur 435 exprimés, le plaçant en 13e position. Pour la première fois, son nom apparaissait en tant que menuisier. Il ne fut pas élu.


En mai 1912, il fit un score de 312 voix sur 611 à Miramas-Gare, le plaçant en 15e position des candidats. Ce fut suffisant pour l’élire dès le 1er tour du 5 mai. Son père Étienne Gavaudan fut également candidat cette année-là, mais fut 19e, insuffisant pour être élu. Il semble qu’Édouard Gavaudan avait déjà gagné en popularité, car lors de la première réunion du conseil municipal, son nom fut soumis aux votes pour les fonctions de 1er et 2nd adjoints, bien que sans succès.


Candidat aux municipales du 30 novembre 1919 à Miramas-Gare, Gauvaudan fit un score de 450 voix sur 477 suffrages exprimés, sortant 1er des urnes et dépassant Marius Sauvaire, maire sortant, de 7 voix. Il entrait une nouvelle fois au conseil municipal.


Suite au congrès de Tours, Édouard Gavaudan était devenu communiste. Ce fut en tant qu’élu de ce parti qu’il démissionna le 16 mai 1924 avec ses quatre camarades conseillers municipaux : Joseph Grand, Marius Joseph, Jean-Côme Maniccaci et Théodore Reynaud. Ils manifestaient ainsi leur refus de collaborer avec la municipalité Sauvaire qui avait "usé de calomnie" lors de la campagne des législatives au sujet de leur attitude durant les grèves de 1920. Au cours de l’élection qui suivit, Gavaudan reçut 220 voix sur 697. Néanmoins aucun des candidats communistes ne fut élu.


Aux élections municipales du 3 mai 1925, Gavaudan était tête de liste de la première liste du PCF présentée dans la ville, affrontant la Liste Cartel des Gauches conduite par Marius Sauvaire. Il obtint 239 voix sur 819 dans la section électorale, le plaçant 1er de sa liste. Pourtant la liste Sauvaire remporta la totalité des sièges.


Lors des élections de mai 1929, c’était le menuisier Isidore Blanc qui menait les communistes sur la liste Bloc Ouvrier et Paysan. Elle affrontait trois autres listes : une radicale-socialiste de Sauvaire, une liste socialiste et une liste sans étiquette. Sans être tête de liste, Gavaudan sortit une fois de plus premier de sa liste. Même si la liste Sauvaire gagna une fois de plus, un communiste fut cependant élu : Édouard Gavaudan.


Les municipales de 1934 se déroulèrent dans un climat de grande tension. En effet, un projet de nouvel impôt communal de la municipalité Sauvaire avait provoqué des manifestations populaires pour s’y opposer et le conseil municipal de Miramas-Gare avait démissionné dans sa totalité le 22 juin. Isidore Blanc menait la liste PCF lors des élections anticipées. Comme à son habitude, Gavaudan sortit 1er des urnes : obtenant 493 voix sur 923, il fut élu dès le premier tour du 15 juillet, ainsi que son camarade cheminot Marius Sirvin. Au 2nd tour du 22 juillet, Marius Sauvaire était battu après 42 années à la tête de la municipalité. Le PCF, en gagnant la mairie, faisait de Miramas la première ville communiste de plus de 2500 habitants des Bouches-du-Rhône.


Édouard Gavaudan mourut en fonction lors de son sixième mandat. Sans pour autant avoir été maire, on peut considérer que la constance et la longévité dont il fit preuve dans son engagement avaient fait de lui une sorte de colonne vertébrale du Parti communiste des origines à Miramas.


Il était célibataire et sans enfant.


Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, V M2/229, 230, 256, 268 ; 3M 352, 3M 363, 3M 375, 3M 395, 3M 406, 3M 413, 3M 423. — La Provence ouvrière et paysanne, 27 avril 1929. — Rouge-Midi, 21 juillet 1934. — Site Généanet. — État civil de Miramas.


1ere version par Antoine Olivesi pour Le Maitron : 2 novembre 2010.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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