BABIEROWSKI Louis
- Renaud Poulain-Argiolas
- il y a 12 heures
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Né le 9 février 1900 à Turobowice (Russie, aujourd’hui district de Łódź-est, Pologne) ; musicien, peintre ; vraisemblablement militant de la SFIO ou du Parti communiste-Opposition de Strasbourg (Bas-Rhin).

Le patronyme Babierowski fait l’objet de déformation graphique par l’administration française, probablement en raison de traductions inégales depuis l’alphabet cyrillique : les sources écrites éludent souvent le E. Pour être cohérent avec les mentions à d’autres membres de la famille, nous avons choisi d’utiliser ici la forme longue du nom.
Les parents de Louis Babierowski s’appelaient Louis Babierowski et Anna Élise Hiski. Issu d’une famille de douze enfants, il grandit sur un territoire qui allait devenir la Pologne, alors tiraillé par des guerres de frontières entre les empires allemand, russe et austro-hongrois. Sa famille avait vécu auparavant à Lodz, où était né son frère aîné André. Avec la fin de la Première guerre mondiale, la Pologne, officiellement indépendante, entra dans une suite de conflits : insurrection de Grande-Pologne contre l’Allemagne (1918-1919), guerre russo-polonaise (1919-1921), guerre polono-lituanienne (1920). Louis Babierowski échappa à cette instabilité politique en émigrant en France. Il déclara être arrivé le 3 octobre 1922 à Algrange (Moselle). Il était célibataire.


Son frère André suivit le même chemin vers la Moselle quelques mois plus tard, avec sa femme et leurs trois enfants : Richard, Irma et Helmut. Les Babierowski étaient une famille de musiciens. Louis était violoniste, André violoncelliste, sa femme Anna pianiste et les enfants de ces derniers allaient eux aussi apprendre la musique. Lorsqu’ils se retrouvaient, ils jouaient ensemble.
Domicilié à Basse-Yutz (aujourd’hui Yutz), Louis Babierowski se maria le 7 décembre 1926 avec Lucie Marie Freichel, commerçante, domiciliée à Hayange. Cette dernière était pianiste et animera (vraisemblablement plus tard) un orchestre professionnel de femmes, à une époque où les formations féminines étaient rares. Quant à Louis, il était violon solo dans un orchestre.
Le couple eut deux filles : Carmen, née en mars 1927 à Hayange, et Laurette (dite « Laura »), née en août 1935 à Strasbourg. L’annonce de la naissance de cette dernière fut publiée dans Freie Presse, journal socialiste SFIO, et dans Die Neue Welt, journal du Parti communiste-Opposition (d’Alsace-Lorraine) [créé par Charles Hueber, maire de Strasbourg, exclu du PCF pour sa proximité avec les mouvements autonomistes d’Alsace-Lorraine et son opposition à la stratégie « classe contre classe »]. L’annonce de la naissance de Laurette Babierowski suggère qu’au moins un de ses parents était membre de la SFIO ou du Parti communiste-Opposition. Nous n’en savons malheureusement pas plus.
![L'orchestre de femmes mené par Lucie Babierowski (née Freichel) au piano. Elles jouent au casino [sans date].](https://static.wixstatic.com/media/080998_56a75191845f4ed39d72e3bb0ae3721a~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_598,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/080998_56a75191845f4ed39d72e3bb0ae3721a~mv2.jpg)
Après la déclaration de guerre avec l’Allemagne, Louis Babierowski s’engagea dans le 3e régiment étranger d’infanterie de la Légion étrangère, basé à Bar-le-Duc. Celui-ci devint par la suite le Régiment de marche des volontaires étrangers (RMVE) de Metz.
Il fut naturalisé français le 28 février 1947 (publication au JO le 2 mars 1947). Il déclarait être peintre et domicilié à Paris (annonce au JO le 2 mars 1947).
On perd après ça la trace des engagements de Louis Babierowski.
Son neveu Helmut (Edmond) Babierowski, également musicien, fut résistant à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) et compagnon de route du PCF.
Sources : Archives familiales. — Le Messin, 7 janvier 1927 ; 25 mars 1927. — Freie Presse : Sozialistisches Organ für das Departement des Nieder-Rheins, 2 septembre 1935. — Die Neue Welt : Organ der Kommunistichen Partei – Opposition, 10 septembre 1935. — Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 2 mars 1947 (79e année, N°53), p. 1973. — Mémoire des Hommes, base des engagés volontaires entre le 1er septembre 1939 et le 25 juin 1940 (Mémorial de la Shoah - Fonds UEVACJEA). — Site Geneanet, relevés collaboratifs d’état civil (mariages).
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