ASTIER Yvonne [née BONNEFOIS Yvonne, Alberte, Madeleine]
Dernière mise à jour : 19 avr.
Née le 7 août 1922 à Montclar-sur-Gervanne (Drôme), morte le 20 octobre 2017 à Miramas (Bouches-du-Rhône) ; femme de ménage, puis employée de bureau ; militante communiste ; membre du comité de l’UFF de Miramas.
Le père d'Yvonne Bonnefois, Louis, Jules, Albert Bonnefois, était né à Rimon-et-Savel (Drôme). Cultivateur, il possédait une moissonneuse-batteuse avec laquelle il passait chez les paysans des alentours. Il jouait de l’accordéon et faisait danser au bal du village. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il fut grièvement touché aux poumons par les gaz de combat et mourut prématurément des suites de ses blessures. Sa mère, Henriette, Marie, Louise Istre, était, elle, née à Vassieux-en-Vercors (toujours dans la Drôme). Yvonne Bonnefois était issue d’une fratrie de quatre filles et quatre garçons.
Avant la guerre, Yvonne Bonnefois vint s’installer à Marseille pour rejoindre une de ses sœurs qui y était mère au foyer. Elle fit des ménages chez des familles bourgeoises avant de travailler comme ouvrière dans une fabrique de conserves. En raison des privations, du rationnement et du chaos de la guerre, elle quitta la ville avec sa sœur et les enfants de cette dernière pour retourner dans la Drôme, trouver une vie plus tranquille chez leur sœur aînée qui possédait une ferme. Un de leurs oncles participa au ravitaillement des maquisards du Vercors.
Elle épousa le cheminot Jean Astier. Le couple emménagea en 1946 à Miramas aux Cités Jardins, quartier dans lequel ils passèrent le reste de leur vie. Ils avaient une fille et deux garçons. Les époux étaient membres du PCF, participant avec assiduité aux réunions de la cellule Arthur Favaro. Ils étaient également présents aux manifestations du Mouvement de la Paix. Yvonne Astier participa aux rassemblements contre la guerre d’Algérie.
Elle fut présentée par le Parti communiste au premier tour des élections municipales le 14 mars 1965 sur la liste menée par Louis Cote, aux côtés de deux autres femmes : Denise Clément et Paulette Argiolas. Georges Thorrand, élu maire de Miramas en 1977, figurait sur cette même liste. Le quotidien régional communiste La Marseillaise publia sa photo avec celles d’autres candidats de son parti pour les faire connaître de la population. Elle était alors présentée comme "ménagère, mère de famille". Dominique Pédinielli, ancien secrétaire de section, rapporta qu’elle était particulièrement active lors du porte-à-porte militant, pour les collectes de fonds et qu’elle fut remarquée pour ses capacités d’écriture qui la distinguaient de la plupart de leurs camarades.
En plus de son engagement au PCF, elle militait à l’Union des Femmes Françaises. À l’occasion du congrès national de l’organisation en 1972, un article du journal de l’UFF, Heures claires, fut consacré au comité de Miramas. Plusieurs camarades d’Yvonne Astier y furent mises en avant, dont Juliette Demory, Simone Gachon, Denise Clément, Mimi Xéridat, Paulette Argiolas, Danielle Juana, Rosette Caramini et Marie-Claire Pédinielli. Créé en mars 1969, le comité local comptait alors 30 membres. En juin 1972, il en comptait 140. Les militantes organisaient deux réunions par jour (une la journée pour les ménagères et une autre le soir pour les travailleuses), une kermesse de 3 jours lors de la Fête des Mères, une fête pour la Journée internationale des Femmes, une autre pour la revue Heures claires ainsi que pour d’autres occasions. Elles tenaient des stands lors des ferrades (fêtes provençales pour le marquage au fer des jeunes taureaux), vendant la revue de l’organisation, des petits travaux faits à la main, du linge et de l’artisanat local qui leur était laissé en dépôt-vente. En 1972, l’UFF de Miramas organisa un concours de dessins d’enfants pour la sauvegarde de la nature.
Elle travailla environ trois ans comme femme de ménage au foyer Sonacotra. Comme elle avait l’esprit social, elle aida des personnes en difficulté à réaliser leurs démarches administratives. Pendant cinq ou six ans, elle exerça la fonction d’employée de bureau à la Mutuelle familiale de Miramas, place Jourdan. Elle travaillait avec Denise Clément, qui était secrétaire administrative. Elle y resta jusqu’à sa retraite.
Elle participa à un appel de 50 femmes de Miramas à manifester à Marseille contre la guerre en Irak le 12 janvier 1991 "en dehors de tout clivage religieux, politique, philosophique".
Incinérée après son décès, ses cendres reposent aux côtés de celles de son mari au columbarium du cimetière de Miramas.
Le nom d’Yvonne Astier figure parmi les contributeurs à un ouvrage collectif paru en 2000 sur l’histoire de Miramas, Miramas à travers temps : Quand les anciens témoignent, dirigé par Séverine Justin et édité par l’association locale Vivre Notre Temps.
Sources : Bulletin de vote du 14 mars 1965. — Article de La Marseillaise de 1965. — Article de Danièle Jeammet dans Heures claires N° 96 (nouvelle série) de septembre 1972. — Tract appelant à la manifestation du 12 janvier 1991. — Séverine Justin (éd.), Miramas à travers temps : Quand les anciens témoignent, Association Vivre Notre Temps, 2000. — Archives Argiolas. — Témoignage de sa fille, Marie-Claude Incerti. — Propos recueillis auprès de Dominique Pédinielli. — Cimetière de Miramas.
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