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Renaud Poulain-Argiolas

HUGON Andrée, Simone, Juliette

Dernière mise à jour : 25 avr.

Née le 11 février 1930 à Pierrelatte (Drôme), morte le 25 avril 2017 à Sainte-Tulle (Alpes-de-Haute-Provence) ; professeure de français, puis principale de collège ; militante communiste de Miramas (Bouches-du-Rhône), conseillère municipale (1977-1983), adjointe chargée de l’enseignement de la municipalité de Georges Thorrand (1983-1989), conseillère municipale (1989-1995), puis 1ere adjointe déléguée aux finances et affaires générales de la municipalité Thorrand (1995-2001).


Andrée Hugon en 1971. Photo tirée La Marseillaise spéciale : L’Unité.

Andrée Hugon était la fille de Marcel, Simon Hugon, serrurier, né en 1905, et d’Andréa, Gabrielle Déchame, sans profession, née en 1900, tous deux nés à Pierrelatte. En 1936, l’enfant vivait dans sa commune de naissance, rue du Grand four, avec ses parents et son grand-père maternel, Jules Déchame, ancien cultivateur.


En 1971, elle s’était installée dans la ville cheminote de Miramas (Bouches-du-Rhône), où elle était professeur au CEG (Collège d’enseignement général). Elle était atteinte d’un handicap, une hémiplégie qui lui paralysait un bras et la faisait boiter. Selon un de ses camarades, l’Éducation nationale aurait voulu la licencier en raison de son handicap. Elle poursuivit cependant sa carrière dans l’enseignement.


Lors des élections municipales du mois de mars 1971, Andrée Hugon figurait parmi les dix candidats sans parti faisant liste commune avec ceux du PCF. Dans un texte signé collectivement, "Pourquoi nous sommes là...", publié dans un numéro spécial de L’Unité (journal de la section PCF de Miramas) et du journal La Marseillaise, elle affirmait avec les neuf autres vouloir privilégier le "rassemblement des forces ouvrières et démocratiques", tout en déplorant l’opposition de la direction du PS des Bouches-du-Rhône à une alliance avec les communistes.


La liste électorale était conduite par l’instituteur communiste Georges Thorrand et incluait quatorze cheminots et deux autres femmes, Denise Clément et Nicole Verdumo, cette dernière étant elle aussi enseignante. Andrée Hugon avait alors 41 ans. Elle adhéra ultérieurement au PCF.


Elle fut candidate sur la "Liste d’Union de la Gauche" menée par Georges Thorrand aux municipales de mars 1977, qui l’emporta sur le maire sortant, le médecin UDR Pierre Tristani, qui avait conservé la municipalité pendant deux mandants. André Hugon entra donc au conseil municipal dans l’équipe de Thorrand.


Andrée Hugon en 1983. Photo extraite du Journal de Miramas n°3.

Lors des municipales de mars 1983, elle était à nouveau candidate en 8e position de la liste conduite par l’instituteur. Au deuxième tour, ils battirent le médecin UDF Pierre Carlin. Ce dernier devint un adversaire acharné de la direction communiste pendant deux décennies, Thorrand et Carlin se succédant à plusieurs reprises à la direction de la commune.


Andrée Hugon devint l’adjointe chargée de l’enseignement. En octobre 1983, elle était interrogée pour le bulletin municipal en tant que directrice d’un projet éducatif novateur mis en place par la ville de Miramas : l’école solaire de La Rousse. Le lieu disposait "d’un système de chauffage solaire actif (par capteurs) et passif (façades orientées à l’est et au sud )" permettant de faire d’importantes économies d’énergie. Il comprenait trois classes de primaire, une classe de maternelle et une salle polyvalente pour les projections de films, la danse, le théâtre et l’expression corporelle.


En 1985, Andrée Hugon fut en charge de préparer l’ouverture du lycée de Miramas, le lycée Cocteau. La municipalité voulait que les enfants puissent accomplir dans leur commune de naissance leur scolarité complète jusqu’à l’entrée à l’université. L’inauguration, le 23 novembre 1985, donna lieu à deux jours de festivités, quatre expositions et la représentation d’une création rock comprenant 300 choristes et musiciens, dans un lieu à l’architecture résolument moderne.


Aux élections municipales de mars 1989, elle figurait en 7e position sur la Liste d’Union des Forces de Gauche et de Progrès menée par Georges Thorrand. Elle était alors principale adjointe de CES (Collège d’enseignement secondaire) et âgée de 59 ans. Malgré la victoire de Pierre Carlin, Andrée Hugon fut élue dans le groupe de l’opposition.


En juin 1995, elle était 2e de la liste menée par Georges Thorrand aux municipales. Elle était devenue principale de collège. Leur liste reprit la mairie à Carlin. Andrée Hugon devint 1ere adjointe déléguée aux finances et affaires générales.


Andrée Hugon en 2001. Photo tirée du Journal des élections municipales des 11 et 18 mars 2001, n°2.

Dominique Pédinielli, qui fut adjoint durant le même mandat, témoignait en 2021 du fort caractère de sa camarade, qui n’hésitait pas à défendre les autres élus lorsqu’ils étaient en opposition avec le maire. Il évoquait de même ses compétences intellectuelles remarquables. Elle était capable par exemple d’expliquer le budget de la commune à une salle comble sans avoir besoin de notes.


Retraitée au moment des municipales de mars 2001, elle y participa, toujours aux côtés de Georges Thorrand. Néanmoins cette fois encore, ce fut la liste du médecin UDF Pierre Carlin qui gagna la mairie. Ce fut la dernière candidature d’Andrée Hugon.


De 2004 à 2007, elle fut membre du conseil d’administration de l’association de retraités Vivre Notre Temps, animée notamment par ses camarades Serge Sabatier, Denise Clément, Simone Gachon et Paulette Argiolas. Elle participa aux ateliers d’écriture organisés par l’association. Certains de ses textes furent publiés dans un recueil regroupant des productions de l’ensemble des participants.


Andrée Hugon avait une fille, qui était professeur d’économie à Manosque. Elle fut incinérée dans cette commune le 28 avril 2017.


Sources : Arch. Dép. Drôme, Recensement de la population de Pierrelatte, 1936, 6 M 386. — Tract annonçant le scrutin du 12 mars 1989. — La Marseillaise spéciale : L’Unité, journal de la section PCF de Miramas (numéro spécial pour les élections municipales de mars 1971) [photographie]. — Le Journal de Miramas n°3, 2 mars 1983 [photographie]. — Bulletin municipal d’information, octobre 1983. — Ville de Miramas, bulletin d’informations municipales, janvier 1985 ; décembre 1985. — Miramas en Provence n°1, avril-mai 1989. — Journal des élections municipales des 11 et 18 mars 2001, n°2 [photographie]. — Site Généanet. — Site Match ID, Acte n°17, Source INSEE : fichier 2017, ligne n°177101. — Archives Argiolas. — Témoignages de Dominique Pédinielli et de Georges Thorrand.


Œuvre : Collectif, Mots et émotions, Vivre Notre Temps, [sans date].


Version pour Le Maitron : 7 juin 2021.

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Né le 27 novembre 1893 à Castiglione Messer Raimondo (province de Teramo) dans les Abruzzes (Italie), mort le 15 novembre 1943 à Fourques...

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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