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Renaud Poulain-Argiolas

SABATIER Serge, Germain

Né le 19 juillet 1928 à Miramas (Bouches-du-Rhône), mort le 27 novembre 2008 à Martigues (Bouches-du-Rhône) ; technicien chez Air France, puis à Sud-Aviation, à la SNIAS (Société Nationale Industrielle Aérospatiale) et chez Eurocopter ; syndicaliste CGT ; militant communiste de Miramas, 1er adjoint sous la municipalité de Georges Thorrand (1977-1989), puis conseiller municipal (1989-1995).



Serge Sabatier en 1983. Photo extraite du Journal de Miramas n°3.

Selon ses propres mots, Serge Sabatier vit le jour sur l’avenue du 14 juillet à Miramas. Lors du recensement de la population de 1931, il vivait rue Gambetta, dans le quartier Est de la ville, avec son père Charles Sabatier, né en 1909 à Oullins (Rhône), mécanicien d’État travaillant au parc d’artillerie, et sa mère Marguerite Fabre, née en 1910 à Avignon (Vaucluse), sans profession.


À dix ans, il déménagea dans la Drôme, son père ayant été muté dans ce département. À treize ans il entra à l’École nationale professionnelle de Voiron (Isère). Il y apprit le dessin industriel. Revenu en Provence en 1946, il fut embauché l’année d’après chez Air France à Marignane. Plusieurs témoignages comme celui de Denise Clément mentionnent que Serge Sabatier faisait partie d’un groupe de musique dans l’après-guerre, qui jouait de la musique à danser (tango, paso doble, valses...) et venait animer les bals, notamment ceux organisés par l’UJRF de Miramas.


Il travailla quelques années à Orly, puis à la construction d’un barrage, avant de revenir à Marignane, ) SUD-Aviation, qui allait devenir la SNIAS (Société Nationale Industrielle Aérospatiale) et Eurocopter. Il vivait de nouveau à Miramas. Engagé à la CGT, il fut délégué syndical de son usine pendant près de dix-sept ans.


Serge Sabatier en 1971 (extrait de "La Marseillaise" spéciale L’Unité)

Fils d’un fervent socialiste, Serge Sabatier avait de la sympathie pour les idées de son père. Il fut candidat au second tour des élections municipales de Miramas, le 21 mars 1965, sur la liste menée par le menuisier communiste Louis Cote. La liste PCF du premier tour s’était alliée à la SFIO et à des « personnalités républicaines », Fernand Bavre, responsable socialiste, devenant tête de liste conjointement à Louis Cote. Cette union rassemblait notamment sept cheminots, l’instituteur Georges Thorrand et une femme, Paulette Argiolas. L’apparition soudaine de Sabatier dans la compétition électorale pourrait être due à sa grande popularité dans la commune. En effet, au vu des scores réalisés par chacun des candidats de sa liste, il arriva deuxième après Fernand Bavre, devançant autant Louis Cote, la tête de de liste communiste, que Georges Thorrand, qui allait devenir maire douze ans plus tard. Ce fut toutefois le médecin UDR Pierre Tristani qui remporta le scrutin.


Après la mort de Louis Cote en 1969, Georges Thorrand mena les communistes aux élections municipales. Serge Sabatier fut candidat sur les différentes listes conduites par l’instituteur lors des élections de 1971, 1977, 1983 et 1989. En 1971, il fut un des dix candidats sans parti faisant liste commune avec ceux du PCF. Dans un texte signé collectivement, « Pourquoi nous sommes là... », publié dans un numéro spécial de L’Unité (journal de la section PCF de Miramas) et du journal La Marseillaise, il affirmait avec les neuf autres vouloir privilégier le "rassemblement des forces ouvrières et démocratiques", tout en déplorant l’opposition de la direction du Parti socialiste des Bouches-du-Rhône à la constitution de listes d’union avec les communistes. Il y avait également quatorze cheminots et trois femmes sur cette liste. Serge Sabatier adhéra par la suite au PCF.


En mars 1977, il faisait partie des trois premiers de la liste, entre Georges Thorrand et Henri Moulin. Ils sortirent gagnants de l’élection. Serge Sabatier devint le 1er adjoint de Thorrand. Lors du scrutin de mars 1983, il était deuxième de la « Liste d’union de la gauche ». Leur nouvelle victoire maintint Sabatier comme 1er adjoint et de Georges Thorrand comme maire pendant un mandat de plus.


En mars 1989, Serge Sabatier était encore en 2e position de la liste, mais ce fut le médecin UDF Pierre Carlin qui gagna la mairie. Sabatier resta conseiller municipal dans le groupe de l’opposition. Pour les municipales de juin 1995 il figurait en position non éligible - en 35e et dernière position - de la « Liste "Un nouvel élan pour Miramas" (soutenue par toutes les formations de gauche) », menée par Georges Thorrand. Il était alors âgé de 67 ans. Ce fut sa dernière candidature.


Serge Sabatier était marié avec Anette Veyan, elle aussi militante communiste. Ils avaient ensemble deux filles et un fils. Il avait une passion pour la musique. Pratiquant plusieurs instruments (clarinette, contrebasse, piano, accordéon et guitare ), il fut actif dans un groupe jusqu’à l’âge de la quarantaine.


Dans les années 1970, Serge Sabatier avait contribué à créer avec Fernand Usclat et Maurice Teisseire, également syndicalistes CGT de Sud-Aviation, deux centres de vacances familiales : un au Montgenèvre (Hautes-Alpes), qui prit le nom de "Centre Sauveur Suau", et un autre sur la commune de Sisco (Haute-Corse). Les trois hommes s’occupaient bénévolement de la gestion des centres pendant la période estivale.


À partir de sa retraite en 1983, il avait multiplié les engagements, comme à la présidence du conseil d’administration du Crédit mutuel de Miramas et à celle de l’association locale de retraités Vivre Notre Temps - qu’il assurait toujours en 1999. Son nom figure au nombre des contributeurs à un ouvrage collectif paru en 2000 sur l’histoire de sa commune, Miramas à travers temps : Quand les anciens témoignent, dirigé par Séverine Justin et édité par l’association. En tant que président de l’association il signa également la préface du livre.


Les cendres de Serge et d’Annette Sabatier reposent au cimetière de Miramas.


Le maire socialiste de Miramas Frédéric Vigouroux inaugura le 7 mars 2015 une rue au nom de Serge Sabatier pour rendre hommage aux douze années durant lesquelles il avait été 1er adjoint.


Sources : Archives Argiolas. — Bulletins de vote des 21 mars 1965, 21 mars 1971, 20 mars 1977, 6 mars 1983 et 11 juin 1995. — Tract électoral annonçant le scrutin du 12 mars 1989. — Le Journal de Miramas n°3, 2 mars 1983 [photographie]. — La Marseillaise spéciale : L’Unité, journal de la section PCF de Miramas (numéro spécial pour les élections municipales de mars 1971) [photographie]. — Miramas en Provence n°1, avril-mai 1989. — Portraits de vie, portrait de ville, Ville de Miramas, 1999 (pp. 30-31). — Séverine Justin (éd.), Miramas à travers temps : Quand les anciens témoignent, Association Vivre notre temps, 2000. — Relevés collaboratifs de Généanet, Recensements, Miramas, 1931. — Anonymal TV, média citoyen (en ligne), 23 mars 2015 (contient une erreur sur la durée du mandat de 1er adjoint de l’intéressé : c’est 12 ans et non 18). — Site Match ID, Acte n°607 N, Source INSEE : fichier 2008, ligne n°507169. — Propos recueillis auprès d’Alain et Mireille Sabatier. — Témoignage de Jean-Luc Usclat. — Cimetière de Miramas.


Version au 8 octobre 2022.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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