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CABIAC Jean, Louis

  • Renaud Poulain-Argiolas
  • 6 août
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 août

[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Louis Botella. Je l'ai complété, en mettant en gras mes propres apports pour pouvoir les distinguer.]


Né le 21 juillet 1901 à Pont-Saint-Esprit (Gard), mort le 18 septembre 1960 à Miramas (Bouches-du-Rhône) ; scieur de long, cultivateur puis brigadier de manœuvres au chemin de fer ; syndicaliste CGT de Miramas (Bouches-du-Rhône) ; militant communiste.


Jean Cabiac [photo fournie par Philippe Cabiac]
Jean Cabiac [photo fournie par Philippe Cabiac]

Jean Cabiac était le fils d’un couple de cultivateurs gardois : Antoine Cabiac, quarante ans, né à Saint-Paulet-de-Caisson, et Marie Joséphine Thomas, trente-quatre ans, née à Saint-Gervais. Après avoir perdu une première fille en bas âge, ils avaient eu quatre enfants : Louise en 1891, Joseph en 1893, Antonin en 1897 et Jean, le dernier. Les registres de recensement de la population témoignent des déménagements fréquents de leur foyer. À la naissance de Jean, les Cabiac étaient domiciliés rue Tournante à Pont-Saint-Esprit. Le père travaillait comme employé. En 1906, ils vivaient à Mondragon (Vaucluse) dans le hameau des Hauts Barrets, où Antoine Cabiac était fermier. Il exerçait toujours ce métier en 1911 lorsqu’ils habitaient aux Combes, dans la commune voisine de Lamotte-du-Rhône. Son fils Antonin était d’ailleurs embauché par lui. En 1921, ils étaient revenus dans le Gard, au Brugas, dans le village natal du chef de famille. Antoine était devenu métayer et Jean cultivateur.


Contrairement à ses frères, Jean Cabiac ne prit pas part à la Première guerre mondiale. L’aîné, Joseph, fut blessé à la tête par des éclats d’obus et resta trois ans prisonnier de guerre en Allemagne. Antonin fut engagé volontaire à dix-sept ans. Hospitalisé à plusieurs reprises, il fut classé affecté spécial aux chemins de fer de l’Est à Bondy (Seine) après la guerre. Il sera plus tard actif au PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) en tant que conducteur de trains à Marseille Saint-Charles. Jean fut successivement scieur de long et cultivateur. Appelé en avril 1921 au 157e régiment d’artillerie à pied pour effectuer son service militaire, sa fiche matricule le décrit comme mesurant 1,66 m, ayant des cheveux châtains, des yeux marron, un gros nez et un visage ovale. Il fut transféré au 2e régiment d’artillerie de montagne puis réaffecté à son régiment initial. En quelques mois, il fit deux séjours à l’hôpital militaire de Nice, passa cannonier servant en février 1923, avant de rentrer fin mai dans ses foyers à Sabran (près de Bagnols), dans le hameau de Combe, avec un certificat de bonne conduite. À son tour, il changea de domicile à plusieurs reprises, possiblement logé chez ceux dont il s’occupait de la terre : au printemps 1923, il vivait chez M. Pelissier à Sabran ; en janvier 1926 à Codolet – à une vingtaine de kilomètres – chez M. Blanchon ; en janvier 1929 à Bagnols-sur-Cèze, place Gaston Doumergue, chez M. Bellon, son beau-père.


Le 9 octobre 1926, Jean Cabiac s’était marié avec Renée Bellon à Bagnols. Le couple y eut une fille, Jeanine, trois ans plus tard. D’après sa fiche de matricule militaire, Cabiac était domicilié en février 1930 au n°45 de la cité Belley à Miramas (Bouches-du-Rhône). En 1931, le couple y habitait avec les parents de Jean, son frère Joseph et leur fille. La même année, ils eurent une seconde fille, Monique. Ils auront également deux fils : René en 1933 et Louis Raymond (dit Raymond) en 1934.


Le 1er avril 1932, Cabiac était classé affecté spécial dans la compagnie ferroviaire PLM en qualité d’homme d’équipe à Miramas. En décembre 1936, il passait d’office au bureau de recrutement de la Seine central. Brigadier de manœuvres, Il figura, en octobre 1938, sur la liste des candidats présentés par la CGT lors de l’élection des délégués suppléants auprès du chef de l’arrondissement Exploitation de Marseille du réseau Sud-est de la SNCF.


Rappelé à l’activité militaire le 27 novembre 1939, Jean Cabiac fut affecté à la 101e batterie du dépôt d’artillerie n°215, puis le 6 janvier 1940 à la 1ere batterie du 157e régiment d’artillerie à pied. Au bout de deux jours, on le renvoyait dans ses foyers sur décision du commandant du recrutement de Marseille en application d’une décision ministérielle de décembre 1939. Il fut classé « sans affectation » père de quatre enfants, rayé des contrôles le 9 janvier et se retira chez lui – 10 rue Stephenson à Miramas. Est-ce que Jean Cabiac était déjà connu des autorités comme ancien militant du Parti communiste ? Comme de nombreux cheminots militants avant l’interdiction du parti, il fut rayé de l’affectation spéciale. Le 16 mars 1940, il était réintégré dans sa subdivision d’origine et envoyé le 29 mars au dépôt d’artillerie 215. Présent le 8 avril à la 101e batterie, on le renvoya une nouvelle fois dans ses foyers le 20 mai 1940. Les allers-retours apparents des autorités militaires le concernant peuvent interroger. Fut-il sanctionné en raison de ses idées politiques ?


Après la guerre, Jean Cabiac et sa femme Renée étaient militants du PCF à Miramas.

Décédé le 18 septembre 1960, Jean Cabiac est enterré au cimetière communal avec sa femme, qui lui survécut de trente ans.


Leurs enfants Monique Cabiac épouse Mazauric et Raymond Cabiac furent membres du Parti communiste.


Sources : Arch. Dép. Gard, État civil de Pont-Saint-Esprit, Naissances 1901, Acte n°42, 5 E 6780 ; Recensement de la population de Saint-Paulet-de-Caisson, 1921, 6 M 347. — Arch. Dép. Vaucluse, Recensement de la population de Mondragon, 1906, 6 M 162 ; Recensement de la population de Lamotte-du-Rhône, 1911, 6 M 144. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, Recensement de la population de Miramas, 1931, 6 M 510. — Le Cheminot syndicaliste, organe de l’Union des syndicats CGT de cheminots du PLM puis du Sud-est, 10 octobre 1938 (Institut d’histoire sociale de la Fédération CGT des cheminots). — Propos recueillis auprès de Philippe Cabiac, son petit-fils. — Site Geneanet : Arch. Dép. Gard (Nîmes-Pont-Saint-Esprit), Registres matricules, Matricule 15, 1 R 1119. — Cimetière de Miramas.


2e version complétée par moi : 6 août 2025.

3e version : 29 août 2025.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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