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Renaud Poulain-Argiolas

SAUTEL Jean-Claude, Léonce


Jean-Claude Sautel à Radio Maritima, vers 1983

Né le 25 juin 1938 à Nîmes (Gard) ; dessinateur d’études ; syndicaliste UGICT-CGT, secrétaire général de l’Union locale CGT de Martigues (Bouches-du-Rhône), secrétaire du syndicat UGICT-CGT de Naphtachimie ; militant communiste, conseiller municipal de Martigues de 1969 à 1977, réélu en 1983, adjoint à la question des grands ensembles de 1984 à 1989, au développement social des quartiers et de la vie associative de 1989 à 1995, puis aux affaires sociales et à la solidarité de 1995 à 2001 ; secrétaire de la section communiste d’entreprise de Naphtachimie ; membre du Comité fédéral du PCF des Bouches-du-Rhône (1976-1984) ; conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (1983-1989).



Découverte du monde ouvrier et guerre d’Algérie


Les enfants Sautel, début des années 1950. Jean-Claude est à droite.

Jean-Claude Sautel vit le jour au 53 bis rue d’Uzès à Nîmes. Il était le fils de Joseph, Marcel Sautel, couramment appelé Marcel, né au hameau de Plauzolles dans la commune de Meyrannes (Gard), et de Joséphine Marti, née à Nîmes de parents espagnols. Le couple, domicilié au 11 rue Sainte Eugénie, eut trois autres enfants dont Jean-Claude était l’aîné : Jacques, né en 1944, Mireille, née en 1947, et Francis, né en 1950. Marcel Sautel avait été initialement formé au métier de chromeur par l’entreprise Bonnard à Nîmes. Il réalisait des prothèses orthopédiques. Il travailla aussi comme électricien pour l’entreprise Pechiney de Salindres. Passionné de moto, il eut dans sa jeunesse un accident qui le rendit boiteux. La poliomyélite lui avait de plus fait perdre la mobilité d’un bras. Joséphine Marti n’avait quant à elle pas de formation particulière. Elle était issue d’une famille très pauvre de quinze enfants où la débrouille tenait lieu de survie. Les Marti vivaient rue du Cirque romain à Nîmes. Marcel Sautel et Joséphine Marti s’étaient rencontrés dans cette commune, où ils se marièrent en octobre 1936. Ils habitèrent plus tard Le Saut du Loup, une localité voisine. Grâce à l’argent qu’il toucha pour son invalidité, Marcel Sautel racheta un bistrot, Le Café du Siècle, situé près de la sortie nord de l’usine Pechiney, aidé dans cette tâche par son épouse. C’était une grosse affaire qui marchait bien, faisait bar et restauration. Sans être encarté, Marcel Sautel se réclamait des idées communistes qu’il défendait ouvertement devant les clients. En revanche, si Joséphine Sautel n’était ni militante ni même lettrée, d’après son fils "elle savait compter" une qualité essentielle pour mener son activité.


Marcel Sautel, le père sympathisant communiste, devant son café, mars 1959.

Jean-Claude Sautel fut frappé par la misère qui touchait sa famille maternelle. Les oncles et tantes qu’il côtoya moururent dans la pauvreté et le travail pénible. Son oncle Joseph Marti, par exemple, estropié sur un chantier, finit sa vie dans un fauteuil roulant. Le contraste avec l’atmosphère dans laquelle il vivait chez ses parents était considérable : ces derniers organisaient de grands repas, des réceptions, des bals et un cinéma. Selon ses propres mots, c’était « la joie et l’opulence ». Son père, qui aimait les gens, aurait voulu nourrir tout le monde. Certains membres de la famille Marti ne voulant pas dépendre de Marcel Sautel, celui-ci provoquait des occasions de les faire venir. Les modèles familiaux dans lesquels grandit Jean-Claude Sautel semblent lui avoir donné des valeurs phares qui le guidèrent dans sa vie publique et privée : l’hospitalité et l’aide aux plus vulnérables. Il faisait le service au Café du Siècle, dressant jusqu’à cinquante couverts. Pour gagner plus d’argent il s’adonnait à un trafic de cigarettes qu’il cachait dans une gabardine pleine de poches. Il vendait également du pastis trafiqué, au mètre, à raison de deux jerricans par semaine. Un riche marchand faisait une livraison hebdomadaire dans une voiture à l’intérieur maquillé, accompagné d’une fille différente à chaque visite. Lorsqu’un client commandait un simple verre de pastis, le jeune Sautel le renvoyait vers ses parents ou la serveuse. Mireille Sautel, sa sœur, aidait leur père, qui n’avait pas le sens des affaires, à gérer le bar. L’établissement fut redressé par le fisc à plusieurs reprises, comme la fois où la mère cacha par réflexe la bouteille contenant le pastis de contre-marque dans son tablier à l’arrivée des contrôleurs. Bien qu’on ne pût prouver que l’alcool ne correspondait pas à l’étiquette, ils écopèrent d’une amende. Une autre fois, Marcel Sautel posa par mégarde le registre des comptes frauduleux sur le dessus du bar. Les contrôleurs découvrirent le trafic et les sanctionnèrent d’une lourde amende.


Jean-Claude Sautel à l’EPID, école de dessin de Pechiney.

Son oncle Léonce Sautel, mineur à Molières-sur-Cèze, tenta vainement de faire embaucher Jean-Claude à la mine. Celui-ci préféra passer un CAP d’ajusteur puis, poussé par son père, entrer au centre d’apprentissage de Pechiney. Il y avait de bons résultats et y fit, en plus de l’ajustage, de la menuiserie et de la chaudronnerie. À l’usine, proche du restaurant, il côtoyait de nombreux clients du bistrot familial. Sur les conseils de ses professeurs il intégra la neuvième promotion de l’EPID, école de dessin de Pechiney à Issoire (Puy-de-Dôme). Il travailla à la fois au bureau d’études et à l’usine Cegedur. Là il découvrit le laminage, chargé de superviser des équipes qui travaillaient sur des chaînes de fabrication de tôles en aluminium. Le matériel était entièrement américain, à l’exception d’une machine à étinceler soviétique à la puissance d’usinage colossale. Il fut choqué de voir pour la première fois un homme attaché à une machine : enchaîné à une presse verticale très puissante (de « 6000 tonnes au cul »), un ouvrier emboutissait des objets métalliques pour les transformer en produits manufacturés. À la chute du pilon, la chaîne tirait les bras de l’homme en arrière et des tubes de dix centimètres de diamètre en aluminium chaud jaillissaient avant de refroidir sur le sol. On commençait avec des blocs de trois tonnes, de trois mètres de long sur un mètre cinquante de large. Dix laminoirs de gabarits différents permettaient d’obtenir des rendus pour des usages variés : le plus gros donnait des pièces d’une quarantaine de centimètres d’épaisseur, le plus petit du papier pour emballer les tablettes de chocolat. Mis à part au pilon, peu d’ouvriers restaient dans cet espace où régnait une chaleur intense. Des machines tournaient à terre, en l’air, dans le sol... Le jeune homme était plus impressionné encore par les descendeurs : des rondins d’aluminium en fusion étaient coulés dans le sol pour être refroidis et devenir des poteaux. Quand il n’était pas à l’usine, Jean-Claude Sautel était à l’EPID parmi une vingtaine de futurs dessinateurs. L’organisation du travail leur était présentée comme un progrès. Néanmoins, dans ses dissertations il assimilait ce qu’il voyait à de l’esclavage. Son professeur lui faisait remarquer qu’il était bien le seul.


Après deux années d’école entrecoupées de moments en entreprise, il devait retrouver le bureau d’études de son usine d’origine. Il se rendit à Alès dans un centre d’orientation professionnelle dépendant de l’armée pour s’informer sur ses possibilités d’évolution, mais ses convictions antimilitaristes le dissuadèrent de s’engager. La guerre d’Algérie ayant commencé, il participa à des actions de blocage de trains d’appelés en se couchant sur les voies ferrées avec d’autres jeunes Gardois. Un ancien de l’EPID, Alain Magnarelli, évoqua dans un livre consacré à son propre parcours de syndicaliste CGT, Un Cévenol en chimie, l’engagement pacifiste de Jean-Claude Sautel, précisant qu’on lui fit payer durement son opposition à la guerre.


À Balaruc-les-Bains, octobre 1958

Ce fut bientôt le tour de Sautel d’être mobilisé. Le 3 juillet 1958, il fut affecté au centre d’instruction du 23e régiment d’infanterie. Incorporé à Montpellier (Hérault), parmi les premières missions qu’on lui donna, il fut envoyé à Balaruc-les-Bains après des attentats de l’OAS. Lui et ses camarades avaient pour consigne de tirer dans la rue. Il embarqua le 19 novembre à Marseille et arriva le lendemain à Bône (aujourd’hui Annaba, Algérie). Il fit un parcours itinérant qui rend difficile la reconstitution strictement chronologique de sa présence sur le sol africain. Il dut coucher dans des camps militaires infestés de punaises de lit. En décembre il fut nommé caporal-chef, passa ensuite au 47e bataillon d’infanterie et resta un mois à Biskra « porte du désert », près des Aurès. Durant sa mobilisation il occupa des fonctions très diverses. Comme il avait dit à son capitaine qu’il pouvait tout faire, y compris être chargé des écritures, on l’assigna au codage des messages à envoyer pour le compte du 3e bureau, le bureau opérationnel. Il devait répondre jour et nuit au téléphone. Après la dissolution de son bataillon, à Fontaine-des-Gazelles (Arzew), un commandant rassembla les hommes pour monter un « commando de la mort » destiné à opérer au cœur des Aurès. L’officier demandant si quelqu’un avait quelque chose à dire, Jean-Claude Sautel refusa d’en faire partie. Il fut un temps dessinateur d’un commandant. Chargé de la protection d’un pipeline, il réalisait les plans de matériel de protection. Parmi les expériences qui le marquèrent le plus, il eut une grande frayeur un 14 juillet, alors que lui et ses camarades étaient dans un bâtiment pendant que dehors défilait un régiment de 80 soldats du FLN. Malgré sa jeunesse, il avait un sens pratique qui l’incitait à appliquer à la lettre les consignes de sécurité pour pouvoir rester en vie. Au nombre des scènes mémorables qu’il vécut en Algérie, il se réveilla effrayé, après une beuverie avec des camarades, sur un camion GMC américain survolé par un nuage de sauterelles.


Jean-Claude Sautel participa à de nombreuses opérations militaires, notamment dans le Djebel sous le harcèlement permanent des rebelles algériens (pas encore constitués en armée). On lui confia la surveillance d’une cinquantaine de prisonniers. La proximité avec ces hommes renforça son antimilitarisme en le convainquant que ceux qu’il combattait étaient des résistants s’opposant à une armée d’occupation dont il faisait partie. Avec des moyens matériels rudimentaires lui et ses camarades durent construire un casernement pour être protégé des tirs ennemis. Dans un moment de colère, il jeta sa mitraillette devant le capitaine pendant le rassemblement matinal, refusant d’aller au combat. L’officier lui rappela qu’il avait affirmé savoir cuisiner. Au lieu de le sanctionner sévèrement pour son geste, on lui ordonna de prendre deux prisonniers et la roulante (une gamelle de cent litres) afin de préparer la soupe pour le mess des officiers. Le capitaine vint personnellement contrôler le résultat. Satisfait, il chargea Sautel de réaliser les futurs repas du mess et de la troupe. En septembre 1960, Jean-Claude Sautel fut dégagé de ses obligations militaires et revint au Saut du Loup.


Le Café du Siècle, avril 1959. De g. à d. : Joséphine Sautel, Francette Kulakowski, Marcel Sautel et deux clients.

Il travailla un an de plus à Cegedur à Issoire. L’essentiel des salariés étaient des fils de paysans mal payés. On refusa néanmoins de l’embaucher au terme de sa formation en raison de son passé antimilitariste et peut-être aussi des convictions politiques connues de son père. La seule possibilité d’avoir pour lui un emploi chez Pechiney était l’usine Naphtachmie, située à 400 kilomètres, à Martigues (Bouches-du-Rhône), sur le complexe pétrochimique de Lavéra. Par chance, les salaires y étaient bien plus élevés qu’à Issoire. Fin 1956, il avait rencontré Francette, Antoinette Kulakowski au cinéma d’Alès. Elle était née dans cette commune le 26 août 1939. Le père de celle-ci, mineur polonais, était mort à la mine. Sa mère, de sensibilité catholique, avait élevé seule ses trois enfants, épaulée par Francette, l’aînée. Après s’être fréquentés pendant cinq ans, le temps de dissiper les préjugés que Mme Kulakowski avait sur leur différence de statut social, ils se marièrent le 8 avril 1961 à Alès. Le couple allait avoir deux filles : Corinne, née en 1963 à Alès, et Ghislaine, née en 1964 à Martigues.



Militant syndical et communiste à Martigues


Jean-Claude Sautel entra à Naphtachimie en septembre 1962. Il devait accomplir un an de stage obligatoire avant d’être titularisé. René Simian, agent de maîtrise et syndiqué de longue date, le fit adhérer à l’UGICT-CGT en 1963. Il fit alors un stage syndical. Il se lia à Maurice Huc, avec qui il allait plus tard monter une section CGT pour les cadres et agents de maîtrise. Il rejoignit assez vite le PCF et se donna comme objectif de faire entrer le parti dans l’entreprise. Bien que Huc ne fût pas communiste, les deux hommes avaient des vues communes concernant leur engagement syndical, notamment sur la critique d’un certain ouvriériste gauchisant parmi les membres de la CGT, hostiles par principe aux cadres qu’ils traitaient de « collabos ». Ils s’entendaient également sur la question de la sécurité des outils de production pendant les grèves. La défense d’un ingénieur, père de famille nombreuse, menacé de licenciement parce qu’il avait refusé d’aller travailler en Grèce durant la dictature des colonels, fut une occasion pour le PCF de gagner en sympathie. Comme la CGT avait montré des réticences à s’en occuper, Sautel s’en chargea jusqu’à ce que l’ingénieur fût hors de danger. À la fin des années 1960, sur environ quatre mille salariés à Naphtachimie, plus d’une centaine étaient adhérents au PCF.


La grande mobilisation de 1968 fut particulièrement formatrice pour Jean-Claude Sautel. Il vécut pour la première fois l’arrêt total de l’usine, le désordre venant d’éléments "gauchistes" extérieurs fut maîtrisé et le mouvement victorieux. La reconnaissance du droit syndical au sein de l’entreprise, conquête du mouvement, améliora le militantisme au quotidien, notamment par l’acquisition d’un local. En prenant des responsabilités au sein de la CGT de Naphtachimie, Sautel découvrit les limites de certains de ses camarades (en majorité communistes). Il regrettait un peu la rareté des discussions politiques de fond « sur les hommes et les machines » et le manque d’ordre dans le local syndical. Dans l’usine il avait une position complexe : d’un côté, il militait dans une CGT dont la majorité des membres étaient des ouvriers ; d’un autre, un grand nombre de cadres et agents de maîtrise (environ 150 cadres et 1000 agents de maîtrise) dont il faisait partie était membre de la CFDT, de la CGC ou d’un « syndicat maison », le GPAM, qui les tenait à ses yeux éloignés d’un « syndicalisme progressiste ». Pour faire grandir l’influence de la CGT, il s’opposa à celle des syndicats « réformistes » (CFTC, FO, CGC), et à celle, jugée « gauchiste », de la CFDT.

Un événement qui peut sembler anecdotique donne une idée de la tension qui régnait à la fois entre la direction et le personnel de l’usine et entre syndicats concurrents. Lors du mouvement de 1968, Jean-Claude Aparicio, responsable CFDT, mit un coup de pied au chef du personnel. Sautel considéra ce geste comme un danger pour la respectabilité du mouvement. Les militants des différents syndicats de l’usine ne se fréquentaient pas. Aussi quand une réunion avec la direction avait lieu, Sautel demandait à ses camarades d’arriver les premiers pour choisir les places en face du patron et être en position de force. Parmi les membres de l’UGICT-CGT de l’usine, il se rapprocha aussi de Jean-Claude Graziani, ancien officier de marine, qu’il appréciait pour sa maîtrise des conditions de production et de sécurité.


Le 26 janvier 1969 des élections municipales partielles se déroulèrent à Martigues pour remplacer quatre conseillers décédés : Albert Bastoni, Joseph Fasciola, Joseph Maunier et le maire Francis Turcan. Sur la « Liste d’union démocratique et de défense des intérêts communaux » présentée par le PCF, le conseil municipal, des socialistes et des républicains figuraient Marcelle Turcan, « ménagère, 48 ans, responsable d’organisation féminine » (UFF) ; Maurice Pascal, « instituteur, 27 ans, responsable syndical » ; Marc Frisicano, « agent général d’assurances, 34 ans, animateur de mouvement de jeunesse » (futur président des AIL) ; et Jean-Claude Sautel, « dessinateur d’études à Naphtachimie, 30 ans, responsable syndical ». Ils furent élus tous les quatre dans l’équipe du nouveau maire Paul Lombard.


La municipalité Paul Lombard en 1969. Jean-Claude Sautel est le 3e debout à partir de la gauche. [Archives municipales de Martigues : Bulletin d’information de la ville de Martigues, début 1969]

La famille Sautel mit du temps avant de disposer d’un logement stable. Ils habitèrent d’abord La Mède, sur la commune de Châteauneuf-les-Martigues, à l’hôtel Le Colisée, puis à Martigues, rue des Tours, dans un logement du centre-ville dépourvu de sanitaires. En 1964, ils vivaient dans une villa à Saint-Pierre, route de la Couronne, puis dans une petite maison du quartier de Sainte-Anne. Jean-Claude Sautel s’entretint de son souci de logement avec Gaston Laurent, facteur communiste et adjoint de secteur à Lavéra, qui le conseilla pour obtenir un T4 en HLM au Mas de Pouane, dans le quartier de Croix-Sainte, en 1966. Ceci leur donnant accès à un meilleur niveau de confort. Cette recherche de logement prit fin grâce à Albert Girard, secrétaire général de mairie communiste, qui lui recommanda d’acheter un terrain, la ville créant des programmes d’accession à la propriété. Il fit construire une maison Phénix à Canto-Perdrix, 22 hameau AH4 (rebaptisé plus tard 16 avenue de Canto-Perdrix). Les Sautel allaient y vivre de décembre 1979 à 2001.


C’est probablement après 1968 que Jean-Claude Sautel devint secrétaire général de l’UL-CGT de Martigues à la suite de Raoul Reynoird. Pendant au moins un an il avait été formé par son prédécesseur, un homme « gentil, communicatif et humble » qu’il tenait en estime. Il assura ce poste pendant plusieurs années. En 1975, il suivit une formation syndicale au centre éducatif Benoît Frachon de la CGT, situé à Gif-sur-Yvette (Essonne). Il allait y revenir.


À Naphtachimie il s’était rapproché de Maurice Privat, pompier avec qui il avait une affinité politique, et de Roger Allemand, agent de sécurité qu’il trouvait efficace au travail comme au syndicat. Après s’être libéré de la charge du secrétariat de l’UL-CGT, il réalisa avec eux à la fin des années 1970 un projet qui lui tenait à cœur : créer une section du PCF autonome par rapport à celle de Martigues. Ils furent notamment rejoints par Roger Rey et Jean-François Poulain. Les militants disposaient d’une salle à la mairie de Lavéra et d’un box qu’ils louaient pour entreposer leur matériel. Pour entretenir la présence communiste Jean-Claude Sautel ne rechignait pas à aller vendre La Marseillaise à l’entrée de l’usine à 4 heures du matin. Cependant l’expérience de la section de Naphtachimie tourna court, car, d’après lui, trop peu de militants s’y investirent. Une brochure publiée par la section du PCF de Martigues en 2021 sur l’histoire communiste locale, Fragments d’histoire, mentionne que Sautel fut secrétaire de la section de Naphtachimie de 1979 à 1982. Un tract du 11 décembre 1977, signé par les sections de Martigues et de Naphtachimie, indique que la section existait déjà cette année-là. Le 1er décembre, une grève nationale contre l’austérité avait été menée par les syndicats CGT, CFDT et FEN. Les ouvriers postés du cracking et les personnels de sécurité de Naphtachimie avaient poursuivi le mouvement le lendemain, réclamant l’augmentation des effectifs, davantage de sécurité sur le site et pour les communes environnantes. Les deux sections dénonçaient une hausse des profits de l’entreprise Rhône-Poulenc (dont Naphtachimie dépendait) de 24 % entre 1976 et le 1er semestre de 1977. Elles réclamaient en outre la nationalisation de Rhône-Poulenc, prévue par le Programme commun, et l’autogestion de l’usine dont le conflit impactait environ 10.000 personnes, sous-traitants inclus. La direction de l’usine avait répondu par un lock-out.



Mise en place de la démocratie de proximité


Jean-Claude Sautel, fut réélu dans l’équipe de Paul Lombard lors des élections municipales de 1971, 1983, 1989 et 1995. Il ne se présenta pas au scrutin de 1977 afin de se consacrer à son engagement au PCF et à la CGT. Membre de plusieurs commissions touchant à l’action sociale, il fut nommé en 1984 à la nouvelle fonction d’adjoint délégué à la question des grands ensembles. Entre les années 1960 et les années 1980, Martigues avait connu une poussée démographique vertigineuse, passant de 20 000 à 40 000 habitants. Des cités de 1 500 logements étaient apparues, marquées par la dégradation du cadre de vie et des relations humaines, la pauvreté et la violence de la jeunesse. Le contexte était à la démission des bailleurs sociaux, de la police, des services sociaux et à la résignation ou la colère des habitants, désengagés des affaires publiques. La municipalité voulait créer du lien et investir les espaces uniformes à logements sociaux dans lesquels vivait plus de la moitié de la population. En collaboration avec Dominique Billochon, directeur de l’Association pour l’animation des centres sociaux, Jean-Claude Sautel s’appuya sur le maillage des centres sociaux, dont les équipes étaient très engagées, pour développer des activités pour les jeunes, les familles, sur leurs lieux de vie, et instaurer un dialogue permanent entre tous les acteurs de la vie des quartiers. Pour cela il souhaitait amener élus et cadres au contact des habitants. En 1983, cinq conseils de quartier furent les premières fondations d’une « démocratie de proximité » dans laquelle coopéraient élus, techniciens et habitants. Avec un élu pour les présider, ces conseils avaient lieu une fois par an, sans ordre du jour, et fonctionnaient horizontalement de manière à permettre l’expression du plus grand nombre. Ils étaient précédés de rencontres préparatoires durant l’année. Sautel évoquait en 2003 son état d’esprit d’alors : « L’objectif était que tout le monde se mouille. Je voulais que les gens s’expriment, se prononcent sur les choix, y compris budgétaires, qui les concernent : une sorte d’autogestion. » (Reflets, novembre 2003).


Jean-Claude Graziani, sympathisant communiste et adjoint aux services techniques et à la logistique, fut un appui important dans cette innovation démocratique. Il mobilisa ses techniciens pour modifier la gestion des quartiers concernés, qui se fit désormais avec l’avis des habitants, les bailleurs sociaux, centres sociaux, associations et différents partenaires (prévention spécialisée, écoles, intervenants sociaux). Jean-Claude Sautel reçut également le soutien de Michel Canonge, conseiller municipal socialiste. Pour participer aux conseils de quartier les élus devaient remettre en question leurs méthodes de travail habituelles, s’ouvrir à la confrontation, user de pédagogie, se voyant rappelé qu’ils étaient au service de la population. Lorsque Sautel y faisait face à un « perturbateur », il posait trois questions pour recadrer l’échange : « D’où est-ce que vous venez ? Qu’est-ce que vous faites ? Qu’est-ce que vous pouvez apporter ? » Il commenta plus tard : « Je partais du principe que plus on associe la personne à la vie de son quartier, mieux elle s’y trouve, et plus elle participe. D’autant plus quand on a des collaborateurs qui ne trichent pas, qui ont ça dans les tripes et à qui on peut faire confiance. » (Reflets, hors-série, février 2013).


Martigues devint une municipalité d’avant-garde concernant la participation des citoyens et le développement des services publics qu’elle gérait. Au fil des années l’organisation communale s’adapta à la « démocratie de proximité ». La Commission des grands ensembles de 1983 fut remplacée dans les années 1990 par le Développement des quartiers, qui maintenait un contact permanent avec les différents partenaires. Composé de correspondants de quartier, ce dernier service recruta bon nombre d’anciens responsables de centres sociaux qui connaissaient bien le terrain. En 1991 fut instauré un numéro vert permettant à chaque habitant de signaler les dysfonctionnements urbains. Aux permanences des élus dans les quartiers s’ajoutèrent des visites régulières, des réunions mensuelles avec des associations, des "tripartites" trimestrielles entre ville, bailleurs et locataires. De plus, après chaque conseil de quartier, un petit journal rappelant le contenu des échanges, "Trait d’union", était distribué à ses habitants. En 2001 fut créée la Direction de l’habitat et démocratie de proximité (DHDP), dirigée par Pierre Cerdan. Il travailla de longues années en relation étroite avec Jean-Claude Sautel. La DHDP chapeautait les services du Logement et du Développement des quartiers, qui gérait la vie associative et la formation des élus responsables des actions dans les quartiers.



Un engagement entre solidarité et culture


Jean-Claude Sautel impulsa des actions collectives d’animation, de convivialité et de solidarité dans la commune. Durant l’été 1983, il pilota un projet intitulé « Les Arborigènes » autour de l’artiste Ernest Pignon Ernest et du scientifique Claude Gudin, responsable du laboratoire de biotechnologie solaire du CEA de Cadarache. Le second menait des recherches sur un résidu du pétrole, le polyuréthane, qu’il recouvrait d’algues microbiennes capables de s’y développer. Financé par les ministères de l’Environnement, de la Culture, la ville de Martigues et le musée des Sciences de la Villette, l’événement eut un rayonnement politique et culturel important : très médiatisé, il mobilisa des habitants dans un des « grands ensembles » martégaux, au centre social de Paradis-Saint-Roch. Il avait aussi une dimension économique, mettant en avant un produit du complexe pétrochimique de Lavéra qu’on retrouvait dans tous les objets de la vie moderne. Le polyuréthane servit à mouler une vingtaine de statues, exposées au centre social, qui devinrent en quelques semaines des « statues végétales ». Le dernier acte de l’événement fut leur suspension dans des arbres pendant le festival de jazz d’Uzeste (Gironde) pour symboliser l’harmonie avec la nature. Fin des années 1980-début des années 1990, l’adjoint au maire participa au développement local des Restos du cœur et reçut Véronique Colucci, veuve de Coluche. 1 303 repas étaient alors servis par jour dans la commune.


Jean-Claude Sautel contribua au développement de la vie associative autour du logement, de l’école et de la culture. La première action de réappropriation d’un quartier par ses habitants fut menée à la ZUP de Martigues. La ville y investit beaucoup d’argent. L’espace extérieur fut aménagé en mobilisant à l’école jeunes et enfants, qui travaillèrent sur les couleurs des bâtiments, décorèrent les entrées, donnèrent des noms. Des artistes firent des interventions et la ZUP fut renommée "Notre-Dame des Marins". Couronnée de succès, la méthode fut appliquée à d’autres quartiers, impulsant la naissance d’activités, d’ateliers dans les centres sociaux, influençant le cadre de vie. En janvier 1987, cinq jeunes de Canto-Perdrix décorèrent leur quartier en réalisant des décors métalliques en collaboration avec des entreprises locales et le centre social Jeanne Pistoun. En 1990, Sautel était adjoint au Développement social des quartiers et de la vie associative et président de l’Association pour l’animation des centres sociaux. Un groupe de musique gitane, Alma de Noche, accéda au succès suite à son intervention. Quelques années plus tôt c’était une bande de jeunes qui faisaient de la musique dans les cages d’escalier du quartier de Paradis Saint-Roch et dérangeaient les voisins. La municipalité leur donna les moyens de tourner un clip, après quoi ils passèrent dans deux émissions de télévision à grande audience et produisirent un album. Il eut également à régler le dossier délicat des gens du voyage. La municipalité avait pris l’habitude d’utiliser la répression contre cette population. Des Manouches ayant construit des maisons sur la route de Saint-Pierre, hors de tout cadre légal, leurs logements furent démolis par les autorités. L’élu trouva un bailleur pour faire construire une villa par famille. Le projet débuta en 1991, donnant naissance en 1995 aux trente-neuf maisons qui constituaient le nouveau quartier du Bargemont.


Réélu lors des municipales de juin 1995, Jean-Claude Sautel devint adjoint aux affaires sociales. Depuis 1983 le nombre de centres sociaux était passé de 5 à 12, les 5 conseils de quartier originels étaient devenus 19 en 1989, puis 23 dans les années 1990, et allaient couvrir toute la commune en 2013, avec 4 500 participants par an et une moyenne de 40 présents à chaque conseil. En février 2002, lorsque la loi dite de « démocratie de proximité » obligea les villes de plus de 80 000 habitants à créer les conseils de quartier, Martigues était doublement en avance : non seulement elle l’avait fait vingt ans plus tôt mais sa population n’était encore que de 45 000 habitants en 2002. Jean-Claude Sautel intervint lors des "Assises de la Démocratie participative" pour les 30 ans des conseils de quartier, le 14 juin 2013, au Théâtre des Salins de Martigues, en présence du maire Gaby Charroux, Henri Cambessédès, premier adjoint, Pierre Cerdan et Paul Ariès, politologue actif sur le sujet. Il rendit hommage à son collègue Jean-Claude Graziani, pionnier comme lui dans le lancement des commissions des grands ensembles, et concluait sur l’expérience qu’ils avaient initiée : « La démarche des commissions de quartier nous a apporté sur tous les plans, technique, culturel, et même je dirais philosophique, parce que c’était une autre manière de vivre sa ville et de considérer la démocratie. » (Reflets, hors série, février 2013). Malheureusement il semble que pendant les années qui suivirent la politique de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence ait mis à mal des avancées de la démocratie martégale en dessaisissant la commune d’une partie de ses compétences.



Cumul de responsabilités


Au début des années 1970 Jean-Claude Sautel dirigea pour la CGT le restaurant d’entreprise de Naphtachimie organisé par la SOCRENA (Société de Restauration de Naphtachimie). Les salariés pouvaient en devenir actionnaires. La cantine servait mille couverts par jour et embauchait trente salariées. Il resta en fonction jusqu’en 1982, moment où le syndicat FO prit le contrôle du restaurant. En tant que secrétaire de l’UL-CGT, il travailla avec Brigitte Argiolas puis Danièle Mathieu, secrétaires de l’union locale.


De 1976 à 1984, Jean-Claude Sautel fut membre du Comité fédéral du PCF des Bouches-du-Rhône. Il y entretenait des relations privilégiées avec Maurice Garenq, domicilié à Martigues, qu’il rencontrait régulièrement pour faire des points politique et syndical. Il appréciait la droiture du vieux militant que d’autres trouvaient trop rigide, son expérience et ses conseils qui l’éclairaient sur des problèmes auxquels il était confronté. Il sympathisa aussi avec Robert Bret, secrétaire de la Fédération, et avec Gaby Bouny, qu’il informa sur les coulisses du militantisme local quand elle lui apprit qu’elle allait devenir secrétaire de la section communiste de Martigues. Il se rendait régulièrement au centre d’Allauch, où avaient lieu des formations et des réunions, en plus de celles du Comité fédéral. En mars 1983, le conseil municipal de Martigues le délégua au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur à la suite de Maurice Pascal. Il y siégeait toujours en août 1989.


Fête de l’Humanité, 1985 [photo fournie par Brigitte Argiolas]

En 1985, Robert Bret, qui savait Sautel capable d’assumer une logistique importante, lui confia la tâche d’animer le stand de la Fédération communiste des Bouches-du-Rhône à la Fête de l’Humanité pour mettre en avant la gastronomie provençale. Voyant en grand, celui-ci acheta une tonne de sardines aux pêcheurs de Martigues. La marchandise devait être acheminée jusqu’à l’événement avec un camion frigorifique et un brasero. Jean-Marie Argiolas, cheminot communiste de Miramas qu’il connaissait bien, accepta de s’en charger. Comme le budget le permettait, Sautel fit prendre l’avion à toute son équipe de militants, autant par soucis d’égalité que pour qu’ils arrivent en forme pour travailler. C’était d’ordinaire un privilège réservé aux dirigeants - l’initiative ne fut pas du goût de tout le monde. À la Fête de l’Humanité, la tonne de poisson fit beaucoup d’excédent. Les militants le répartirent dans des cagettes pour le distribuer aux visiteurs, le tout dans une ambiance de franche rigolade due à la personnalité de Jean-Marie Argiolas.


Visite d’André Lajoinie, mairie de Martigues, 24 octobre 1987. Le candidat communiste aux élections présidentielles est accueilli par des membres du conseil municipal. G. à d. : Robert Bret, Armel Casta, Jacques Lorenzi, Marie-Louise Maîtrerobert, Paul Lombard, André Lajoinie, Marc Frisicano, Jean-Marie Paoli, Jean-Claude Sautel, Christian Agnel.

Jean-Claude Sautel assura à plusieurs reprises la gestion du CCAS de Martigues qui disposait d’un budget considérable. Au cours des quatre mandats complets qu’il effectua au conseil municipal il s’entoura de collaborateurs dont il appréciait les compétences, tels que Pierre Cerdan, doué pour l’aménagement urbain, avec qui il travailla à partir de 1989 ; Jean-Claude Graziani, qu’il fréquentait à la fois à l’UGICT-CGT de Naphtachimie et dans le cadre de son mandat municipal aux « grands ensembles » ; Jean Patti, directeur administratif du précédent, dont il fit un conseiller privilégié ; Corinne Pechon, qui dirigeait le service du Logement. À l’UL-CGT de Martigues, il avait rencontré dans les années 1970 Brigitte Argiolas, secrétaire qu’il trouvait particulièrement « performante ». En plus d’être capable de corriger les articles qu’on lui donnait à taper et de chercher à comprendre de quelle politique il était question pour enrichir ses textes, elle était sociable et avait l’expérience du militantisme. Il la retrouva des années plus tard, quand elle travaillait au secrétariat des élus, et eut régulièrement recours à ses services.


Le dernier dossier important qu’il eut à traiter en tant qu’élu concerne la délinquance. Il observa grâce aux centres sociaux le développement du trafic de drogue et de la prostitution dans les quartiers, accompagnés des incivilités de jeunes. En 1990 eut lieu un conseil communal de prévention de la délinquance, issu d’un travail effectué dans le cadre des conseils de quartier. La finalité était de mieux connaître le phénomène et de l’anticiper avec les moyens existant à l’échelle locale : développer l’accès au logement, à la formation, la santé, l’aide sociale, aux loisirs et à la culture. La question des drogues fut abordée sous ses aspects informatif, préventif et répressif. Les centres sociaux furent chargés d’intéresser les populations. Le projet eut du mal à démarrer. Jean-Claude Sautel était alors le seul élu de la commune abordant la question de la drogue avec les jeunes. Un corps important de police municipale fut créé.


En 1992, Martigues devenait la 4e ville du département par son nombre d’habitants. Jean-Claude Sautel fut contacté par un collaborateur de Lionel Jospin qui connaissait son action. Invité à Barcelone en février 1993 avec Pierre Cerdan pour un rassemblement européen intitulé « Politiques socials i immigracio a Europa » (« Politiques sociales et immigration en Europe »), il devait y présenter le travail réalisé à Martigues : la rencontre des gens dans les quartiers et l’écoute de la variété d’expressions de la population présente. Aucun autre élu français ne s’exprima sur le sujet.


Dans le prolongement de son action pour le développement des quartiers, il s’impliqua dans la dimension sécuritaire qui aboutit à la signature d’un contrat local entre les villes de Martigues, Port-de-Bouc, Châteauneuf-les-Martigues, le département, la région et l’État. Deux structures, la Maison de la Justice et l’Hôtel de Police, furent inaugurées le 29 mars 1999 par Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur, et Élisabeth Guigou, ministre de la Justice, en sa présence, celle de Paul Lombard, maire de Martigues, et de Marc Frisicano, premier adjoint.


***

Jean-Claude Sautel, Assises de la démocratie participative à Martigues [extrait de Reflets, hors série, février 2013]

En 1998, Jean-Claude Sautel prit sa retraite et ne se représenta pas aux municipales de 2001. Il avait mené une longue carrière militante activement soutenu par son épouse. La même année il s’installa avec elle à Génolhac (Gard) où ils possédaient une maison. Il s’investit dans le "Comité de défense des services publics des Hautes Cévennes" pour le maintien du Cévenol, train reliant Clermont-Ferrand à Nîmes, qui garantissait l’activité de nombreux villages sur son trajet. [En 2020, au terme d’une dizaine d’année de lutte du comité, la région Occitanie allait décider d’investir pour sauver la ligne.]


En 2008, il fut indemnisé par Naphtachimie, déclarée coupable de discrimination syndicale par le tribunal des prud’hommes de Martigues après dix années de procédure juridique. L’usine dut verser 100.000 euros à chacun des six militants de la CGT qui avaient portés plainte individuellement, soutenus par leur syndicat : Eric Clément, Jacques Galey, François Para, Joseph Suner, Jean-Claude Sautel et la famille de Jean-François Bassompierre (décédé).


En 2017, les Sautel déménagèrent en Dordogne. En août 2022, s’il n’était plus membre du Parti communiste, l’ancien maire-adjoint de Martigues était toujours un lecteur régulier de l’Humanité et adhérent à la CGT.


Sources : Arch. mun. Martigues. — Archives de l’intéressé. — Article de Maurice Garenq dans Martigues Aujourd’hui-Demain, bulletin de la section du PCF, janvier 1969. — Articles du Bulletin municipal d’information de la ville de Martigues : « Conseil municipal, séance du 1er février 1969 », début 1969 [photographie] ; « Conseil municipal, séance du 27 mars 1977 », n°37, début 1977 ; « M. Paul Lombard élu maire de Martigues » et « Conseil régional : Jean-Claude Sautel, « Être à l’écoute de tous », n°62, début 1983 ; « Des statues vivantes... végétales ! » par François de Muizon, été 1983. — Articles de La Marseillaise : « Les arborigènes d’Ernest Pignon Ernest : la rencontre de l’art et de la science » par Marc Paillac, été 1983 ; « Canto Perdrix : Les jeunes forgent leur quartier » par Marc Paillac, 31 janvier 1987 ; « Alma de Noche : Des escaliers de Saint-Roch au succès » par André Japavaire, 14 juin 1991. — Articles de Reflets, le magazine de Martigues et sa région : « Deux ministres dans la ville » par Gérard Pla, mai 1999 ; « Conseils de quartier : Vingt ans d’expérience », novembre 2003 ; « Syndical : CGT contre Naphtachimie », novembre 2008 ; « Inter-quartier : Vous avez la parole », novembre 2012. — Reflets, Hors-série, février 2013 : 30 ans de Conseils de quartier, 22 p. — « Naphtachimie condamnée à verser 600 000 euros à six cégétistes » par Éric Goubert, La Provence, 19 novembre 2008 (en ligne). — « Occitanie : menacé, le train Cévenol restera sur les rails » par Alexandre Seba, Le Parisien, 13 février 2020 (en ligne). — « Soutien à l’action des travailleurs de Naphta », tract des sections PCF de Martigues et de Naphtachimie, daté du 11 décembre 1977. — Alain Magnanelli, Un Cévenol en Chimie, Paris : Snédit, 1998, 248 p. (pp. 15-16). — Yann Bertolone (dir.), 1920-2020 : Communistes dans les Bouches du Rhône, Un siècle au service des luttes et du bien commun, Fédération des Bouches-du-Rhône du PCF/Association Former Transformer Partager, 2021. — Fragments d’histoire (brochure), Section du PCF de Martigues, 2021, 52 p. — Site Match ID (concernant ses parents). — Entretiens avec l’intéressé (printemps 2021-été 2022). — Témoignage de Francette Sautel (août 2022). — Propos recueillis auprès de Brigitte Argiolas, Pierre Cerdan, Eric Clément, Corinne Pechon et Jean-François Poulain.


Version au 20 octobre 2022.




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Né le 27 novembre 1893 à Castiglione Messer Raimondo (province de Teramo) dans les Abruzzes (Italie), mort le 15 novembre 1943 à Fourques...

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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