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Sébastien Avy / Renaud Poulain-Argiolas

SABATIER Charles

[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Louis Botella. Je l'ai complété avec Sébastien Avy, en mettant en gras nos propres apports pour pouvoir les distinguer.]


Né le 22 mars 1909 à Oullins (Rhône), mort le 30 octobre 1975 à Miramas (Bouches-du-Rhône) ; ajusteur et mécanicien d’État ; secrétaire général du syndicat CGT des ouvriers et ouvrières civils des établissements militaires de Miramas ; militant socialiste.


Charles Sabatier [photo fournie par Mireille Pawlowki]

Charles Sabatier vint au monde au 35 chemin du Buisset, domicile de ses parents à Oullins. Son père, Eugène Sabatier, né à Miramas (Bouches-du-Rhône), était alors ébéniste. Il fut aussi éditeur de musique, comme l’attestent plusieurs partitions pour orchestre publiées à ses nom et adresse à Oullins. Il fut plus tard cheminot. Sa mère, Valérie Truchement, était sans profession et née à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône). Charles avait quatre sœurs et un frère ; c’était l’avant-dernier de sa fratrie.


Le 2 avril 1928, il épousa, à Miramas, Marguerite, Louise Fabre, dont le père, Germain Fabre, était mécanicien au chemin de fer. Charles Sabatier était devenu ajusteur. Le couple eut deux fils, Serge et Daniel. En 1931 ils étaient domiciliés rue Gambetta. À la même adresse vivaient les parents de Charles, ses sœurs ainées Léa et Jeanne, l’époux de cette dernière ainsi que leurs trois enfants. Charles Sabatier travaillait pour l’État en tant que mécanicien.


Le nom de Charles Sabatier apparaît lors des élections municipales de juillet 1934, scrutin qui se conclut par la victoire du PCF après quarante-deux années de municipalité radicale-socialiste menée par Marius Sauvaire. Il obtint 211 voix sur 923 suffrages exprimés dans la section électorale de Miramas-Gare, principale section de Miramas (la ville en comptait deux), bien qu’il ne semble avoir appartenu à aucune de ces deux listes. Marius Pitra, figurait à ses côtés. Les deux hommes étaient collègues de travail et camarades de syndicat. Comme tous deux furent connus plus tard pour leurs convictions socialistes, leur liste aurait pu être une liste SFIO. Ces élections se déroulèrent dans un climat de tension sociale : la population manifestait contre l’établissement d’un nouvel impôt communal par la mairie Sauvaire.


Aux municipales de mai 1935, Charles Sabatier était candidat sur une liste apparemment sans étiquette, concurrente de celle du PCF menée par le maire sortant Isidore Blanc à Miramas-Gare. Sabatier reçut 240 voix sur 1 174 suffrages exprimés. Là encore Marius Pitra était un de ses colistiers. Les communistes, l’emportant dès le premier tour le 5 mai, conservèrent la mairie et Isidore Blanc le fauteuil de maire.


Lors de l’assemblée générale du 20 janvier 1938, Charles Sabatier succéda à Marius Pitra au poste de secrétaire général du syndicat CGT des ouvriers et ouvrières civils de l’entrepôt de réserves générales (ERG) du ministère de la Guerre à Miramas. Serge Sabatier racontait dans un portrait qui lui fut consacré dans une publication de la ville de Miramas qu’il avait dix ans quand son père fut muté dans la Drôme. Quittant donc la commune vers 1938-1939, les Sabatier y revinrent après la guerre.


À l’occasion des élections municipales du 19 octobre 1947, Charles Sabatier était candidat sur la liste présentée par la SFIO et affrontant la "Liste de Résistance et d’intérêt communal" présentée par le PCF. Il fut gratifié de 1 072 voix sur 2 739 suffrages exprimés sur l’ensemble de la commune, ce qui le plaçait en 6e position de sa liste, Marius Pitra arrivant lui, troisième. Le PCF sortit une nouvelle fois vainqueur des urnes, maintenant Isidore Blanc à la fonction de maire.


Charles Sabatier avec sa femme Marguerite en 1964 [photo fournie par Pierre Beltrando]

En 1953, la guerre froide battant son plein, les socialistes firent liste commune avec le MRP, des radicaux-socialistes et des candidats "divers gauche" pour arracher la mairie aux communistes et tourner la page de Miramas "la rouge". Charles Sabatier ne fut pas candidat à ce scrutin et ne le fut plus par la suite. Le nouveau maire étant le MRP Roger Lazard, on peut se demander si le militant socialiste n’aurait pas pris des distances avec la SFIO à cause d’un désaccord politique. D’après le témoignage de Georges Thorrand, Charles Sabatier, un temps secrétaire de la SFIO de Miramas, aurait été sympathisant communiste à la fin de sa vie.


Il était musicien, comme le fut son fils Serge Sabatier. Ce dernier fut militant communiste, 1er adjoint de la municipalité de Georges Thorrand et syndicaliste CGT.


Charles Sabatier est enterré au cimetière communal de Miramas avec sa femme, ses parents et d’autres membres de sa famille.


Sources : Arch. Dép. Rhône, État civil d’Oullins, 1909, Naissances, Acte n°44. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 3M 423 ; 3M 433 ; 41W 330 ; 41W 334 ; Recensement de la population de Miramas, 1931, 6 M 510. Le Travailleur de l’État, organe de l’Union fédérative des travailleurs de l’État puis de la Fédération nationale des travailleurs de l’État, avril 1938 (BNF-Gallica). — Catalogue général de la BNF, publications musicales. — Relevés collaboratifs du site Généanet, Mariages, 1928, 202 E 1297. — Portraits de vie, portrait de ville, Ville de Miramas, 1999, pp. 30-31 [contient un portrait de Serge Sabatier]. — Site Généanet, Arbre généalogique d’Alain Sabatier. — Site Match ID, Acte n°79, Source INSEE : fichier 1975, ligne n°286425. — Propos recueillis auprès de Georges Thorrand. — Cimetière de Miramas.




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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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