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Renaud Poulain-Argiolas

PUIG Paul

Dernière mise à jour : 6 oct.

Militant communiste du Tarn ; gardien du camp d’internement de femmes de Brens (Tarn) ; aida des détenues politiques à s’évader.


Paul Puig est évoqué par Simone Pellissier, ancienne résistante du mouvement Combat et de l’Armée secrète, dans son livre Femmes en Résistance. En mai 1943, elle était internée au camp de femmes de Brens (Tarn) tandis que Puig était gardien du camp. Il la remarqua grâce à sa participation le 1er mai à une manifestation silencieuse des internées résistantes et politiques dans l’enceinte du camp. Sanctionnée par un envoi à la prison d’Albi, il la retrouva à son retour à Brens au début du mois de juin. Paul Puig lui donna des nouvelles de Radio Londres, lui confia qu’il était communiste et avait choisi d’être gardien pour pouvoir donner des coups de main aux détenues politiques. Lorsqu’elle fit part de son désir d’évasion, il lui proposa son aide et accepta qu’elles fussent deux à s’enfuir. Puig refusa plus tard la présence d’une troisième femme. Elles disposeraient de peu de temps pour franchir la clôture de barbelés sans être aperçues par les autres gardes. Une personne de plus risquait de faire échouer l’opération.


Le gardien prit contact avec une sœur de Simone Pellissier vivant à Digne, dans les Hautes-Alpes, afin de produire de faux papiers pour les futures évadées. Cette dernière vint dans le Tarn, tenter de convaincre Simone de renoncer à son projet, de crainte que le plan n’échoue. Puig et son épouse accueillirent la sœur chez eux pour ne pas qu’elle dorme à l’hôtel, où elle aurait pu se faire remarquer. D’après le récit de Pellissier, les Puig laissèrent leur lit à leur invitée pour dormir sur le sol. Dans la nuit du 21 au 22 août 1943, après une longue préparation, Paul Puig permit à Simone Pellissier et Colette Lucas de sortir du camp de Brens en faisant des coupes dans les barbelés. Une autre complice était là, une internée belge qui resta à l’intérieur du camp et poussait les fugitives pendant que le garde les tirait de l’extérieur. Dans la version de Colette Lucas, le gardien Puig devient un milicien anonyme qui aurait accepté de les aider contre une rétribution financière, mais ne se serait pas montré durant la nuit de leur évasion. En revanche, dans le récit de Pellissier, Paul Puig refusa de recevoir de l’argent.


Paul Puig revit Simone Pellissier après la guerre. Il habitait Toulouse. L’ancien gardien et l’ancienne internée se mirent à échanger des cartes de vœux pour le jour de l’an. Elle fait part de cette anecdote en 1994.


Il pourrait s’agir de Paul Raymond Puig, né le 22 août 1907 à Mazamet (Tarn), mort le 25 octobre 1984 à Toulouse (Haute-Garonne). Fils de Daniel Puig, trente ans, né à Osséja (Pyrénées-Orientales), plâtrier, et d’Hélène Marty, vingt-neuf ans, journalière et native de Mazamet, il était domicilié avec ses parents rue de la Finarié à Mazamet. En 1921, le foyer familial vivait au n°64 de la même rue et comptait quatre enfants : Charles, né en 1903, employé ; Françoise, né en 1905 ; Paul et Madeleine, née en 1910. Paul Puig se maria à Casablanca le 2 décembre 1933 avec Rosalie Guerra, avec qui il divorça en février 1965. Le Service historique de la Défense de Vincennes possède un dossier de FFI à son nom dans ses archives de Vincennes.


Sources : Arch. Dép. Tarn, Naissances 1907, Acte n°187, 4 E 163/75 ; Recensement de la population de Mazamet, 1921, 163 EDT 1 F 15. — SHD Vincennes, GR 16 P 493435 (nc). — Thérèse Dumont et Simone Pellissier, Femmes en Résistance (préfacé par Lucie Aubrac, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Anna Tardy), Editions de Provence, 1994 (pp. 123-129).


Version au 4 octobre 2024.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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