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PUIG Paul, Raymond

  • Renaud Poulain-Argiolas
  • 4 oct. 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Né le 22 août 1907 à Mazamet (Tarn), mort le 25 octobre 1984 à Toulouse (Haute-Garonne) ; facteur auxiliaire des Postes ; militant communiste ; gardien du camp d’internement de femmes de Brens (Tarn) ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF) de Haute-Garonne.


Paul Puig était le fils de Daniel Puig, plâtrier, né à Osséja (Pyrénées-Orientales), et d’Hélène Marty, journalière, native de Mazamet. Il vit le jour au domicile de ses parents, sis rue de la Finarié, à Mazamet. En 1921, la famille vivait toujours dans cette rue-là et comptait trois autres enfants : Charles, employé, né en 1903 ; Françoise, née en 1905 ; Madeleine, née en 1910. Paul était donc le troisième de sa fratrie.


Il passa le certificat d’études primaires et deviendra facteur auxiliaire des Postes à une date indéterminée. Le 2 décembre 1933, il se maria avec Rosalie Guerra à Casablanca (Maroc).


Entre octobre 1940 et fin 1942, il vivait à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), au n°33 de la place Paul Mailly. Dans le dossier d’homologation FFI qu’il remplira en 1949, il mentionnera qu’à cette époque il accomplit des actes de résistance individuelle en préparant et en diffusant des tracts. Bien qu’il ne se revendique a posteriori d’aucun groupe d’action, Simone Pellissier, membre du mouvement Combat et de l’Armée secrète, précise qu’il s’était présenté à elle en tant que communiste. Puig aurait-il qualifié sa résistance d’« individuelle » pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec la discipline imposée par le pacte germano-soviétique que les communistes étaient tenus de respecter ? De 1942 à la fin de l’année 1943, il dit avoir été agent de liaison entre Rivesaltes et Perpignan. Ici encore, il élude en ne nommant pas le mouvement dans lequel il était engagé. On peut supposer que ce fût le Parti communiste ou une structure amie. De 1943 à janvier 1944, il était domicilié à Brens, dans le Tarn.


Simone Pellissier au camp de Brens, mars 1943 [extrait de Femmes en Résistance]
Simone Pellissier au camp de Brens, mars 1943 [extrait de Femmes en Résistance]

Les références à Paul Puig présentes dans le livre de Simone Pellissier, Femmes en Résistance, sont liées à cette période. En mai 1943, la résistante était internée au camp de femmes de Brens, lui était présent en tant que gardien. Il l’avait remarquée le 1er mai du fait de sa participation à une manifestation silencieuse des internées résistantes et politiques dans l’enceinte du camp. Comme elle fut sanctionnée par une incarcération à la prison d’Albi, il ne la revit qu’à son retour à Brens, au début du mois de juin. Puig lui donna des nouvelles de Radio Londres, lui confia qu’il était communiste et qu’il avait choisi d’être gardien pour pouvoir peut-être donner des coups de main aux détenues politiques. Lorsqu’elle lui fit part de son désir d’évasion, il proposa son aide et accepta qu’elles fussent deux à s’enfuir. Il refusa plus tard la présence d’une troisième femme. Concernant la stratégie, elles disposeraient de peu de temps pour franchir la clôture de barbelés sans être aperçues par les autres gardes. Une personne de plus risquait de faire échouer l’opération.


Le gardien prit contact avec une sœur de Simone Pellissier qui vivait à Digne, dans les Hautes-Alpes, afin de produire de faux papiers pour les futures évadées. Cette dernière se rendit dans le Tarn pour tenter de convaincre Simone de renoncer à son projet. Elle craignait que le plan n’échouât. Paul Puig et son épouse accueillirent la sœur chez eux pour lui éviter de passer la nuit à l’hôtel, où elle aurait pu se faire repérer. D’après le récit de Pellissier, le couple préféra dormir sur le sol pour laisser son lit à l’invitée. Dans la nuit du 21 au 22 août 1943, après une longue préparation, Paul Puig permit à Simone Pellissier et Colette Lucas (la mère de la chanteuse Véronique Sanson) de sortir du camp de Brens en faisant des coupes dans les barbelés. Une autre complice était là, une internée belge, qui resta à l’intérieur du camp et poussa les fugitives pendant que le garde les tirait de l’extérieur. Dans la version de Colette Lucas, le gardien Puig est un milicien anonyme qui aurait accepté de les aider en échange d’une rétribution financière, mais ne se serait pas montré durant la nuit de leur évasion. En revanche, dans le récit de Pellissier, il refuse de recevoir de l’argent.


À partir de février 1944, Paul Puig habitait Toulouse (Haute-Garonne), au 10 bis rue du Canal. Le 15 du même mois, il donna son adhésion à Jean Rouquet, dit « commandant Georges », pour rejoindre les FTPF du maquis de Betchat (Ariège). Il participa au sabotage de voies, de pylônes, à l’attaque de détachements allemands et à la libération de Toulouse les 19 et 20 août. Il rentra dans ses foyers le 23 août.


Après la guerre, il rencontra Simone Pellissier. L’ancien gardien et l’ancienne internée se mirent à échanger des cartes de vœux pour le jour de l’an.


En avril 1949, Jean Rouquet, ex « commandant Georges », attesta par écrit que Puig avait bien fait partie de ses effectifs. La Ve région militaire adressa au résistant un certificat d’appartenance aux FFI, en date du 7 mai 1952, pour ses services accomplis dans la 3403e compagnie de FTPF de Haute-Garonne du 15 février 1944 au 22 août 1944. Il était alors domicilié au n°21 de l’avenue Crampel à Toulouse.


On ignore la suite des engagements de Paul Puig.

Il divorça en février 1965 et mourut le 25 octobre 1984 à Toulouse.


Sources : Arch. Dép. Tarn, Naissances 1907, Acte n°187, 4 E 163/75 ; Recensement de la population de Mazamet, 1921, 163 EDT 1 F 15. — SHD Vincennes, GR 16 P 493435. — Thérèse Dumont et Simone Pellissier, Femmes en Résistance (préfacé par Lucie Aubrac, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Anna Tardy), Editions de Provence, 1994 (pp. 123-129).


1ere version : 4 octobre 2024.

2e version : 29 mai 2025.


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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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