PASTOUREL Sauveur, Charles
Dernière mise à jour : 19 avr.
Né le 1er mai 1904 à Martigues (Bouches-du-Rhône), mort le 14 juin 1988 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) ; soudeur ; militant communiste de Port-de-Bouc ; syndicaliste CGT ; résistant du Front national de lutte pour la libération ; directeur des Chantiers et Ateliers de Provence à la Libération, puis secrétaire du comité d’entreprise en 1949.
Un recensement réalisé en 1906 faisait état de la présence d’une famille Pastourel à Martigues composée de : Sauveur, Thimoléon Pastourel, le père, cocher, né en 1870 à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ; Thérèse Escavis, la mère, née en 1872 à Martigues ; Désirée Pastourel, leur fille, née en 1898 à Martigues. Il est fort possible que Sauveur Pastourel fut un enfant plus tardif de ce foyer. Une annonce parue dans le journal local Le Petit Marseillais en 1901 annonçait la vente d’un "fonds de commerce de messager exploité à Martigues" par Sauveur Pastourel (vraisemblablement Sauveur, Thimoléon) et Marius Pastourel (nom du père du précédent).
Sauveur Pastourel travailla aux Chantiers et Ateliers de Provence (CAP) avant la guerre et en fut licencié, comme beaucoup de leaders syndicaux et de militants communistes, lors du lock-out de 1938.
Suite à la dissolution du PCF en septembre 1939 et à la traque aux militants organisée par le gouvernement de Vichy à partir de 1940, le parti était littéralement démembré. Mi-janvier 1941, une réunion secrète eut lieu au quartier Saint-Jean, chez Jean Nunez, lui aussi licencié des CAP en 1938. Pastourel y retrouva d’autres militants clandestins : Charles Scarpelli, à qui allait échoir le secrétariat de la section locale ; Louis Vallauri, qui allait faire partie des fondateurs du journal communiste La Marseillaise, François Caparros, chargé de reconstituer les Jeunesses communistes ; et John Vella, Les hommes discutèrent des moyens de recréer le parti clandestinement. La police vichyste utilisait néanmoins une liste de noms de communistes et de syndicalistes repérés avant la guerre. Pastourel étant un militant déjà ancien, son nom était connu. Il fut arrêté le 12 février 1941, à peine quelques semaines après la réunion secrète. Le même jour la police arrêtait également Louis Barsotti, un des membres du premier triangle clandestin des Jeunesses communistes de François Caparros. Il fut interné à Saint-Paul-d’Eyjeaux jusqu’en mai 1943, puis en résidence surveillée jusqu’à la Libération.
Après la guerre, Pastourel fut de retour aux CAP. À la Libération, l’entreprise fut réquisitionnée par l’État sur ordre du commissaire de la République Raymond Aubrac. Pastourel en devint directeur, puis secrétaire du Comité d’entreprise en mai 1949. On l’aurait choisi en raison de son passé de résistant et pour son caractère moins tranché que celui de Zé Nunez*, son prédécesseur, qui devint alors secrétaire du syndicat. Le choix de Pastourel aurait été motivé par une volonté de discussion et de négociation.
Il est enterré au cimetière communal de Port-de-Bouc aux côtés de sa femme, née Louise Fidani.
Sources : SHD, Vincennes, GR 16 P 460190 (nc). — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, État civil de Martigues, 1895, Mariages, Acte n°100 (Sauveur, Thimoléon Pastourel et Thérèse, Virginie Escavis) ; Recensement de la population de Martigues, 1906. — Le Petit Marseillais, 10 juin 1901. — Jean Domenichino, Une ville en chantiers : La construction navale à Port-de-Bouc, 1900-1966, Edisud, 1989 (p. 174-175, 184, 222-223, 240). — Roland Joly, Antoine ou la passion de Port-de-Bouc, Éditions des Fédérés, 2016 (p. 69). — Site Filae. — Cimetière de Port-de-Bouc.
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