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JUANA Roger, Fernand

  • Renaud Poulain-Argiolas
  • 22 nov. 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Né le 23 septembre 1934 à Bessan (Hérault), mort le 11 décembre 2025 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ; employé de la SNCF ; syndicaliste CGT ; militant communiste de Miramas (Bouches-du-Rhône) ; conseiller municipal à Miramas (1977-1983, 1985-1989) ; secrétaire de la section PCF de Miramas.


Roger Juana en 1983. Photo extraite du Journal de Miramas n°3.
Roger Juana en 1983. Photo extraite du Journal de Miramas n°3.

Les parents de Roger Juana naquirent en Espagne et immigrèrent en France avec leurs familles au début des années 1920. Son père, Urbano Juana, était carrier et commença à travailler à dix ans à la mine à Decazeville (Aveyron). Sa mère, Josefina Cabanes, était mère au foyer. En plus de Roger, le couple eut deux autres enfants (un garçon et une fille). Bien que le père ne fut pas militant politique, il était membre de la CGT. De plus, il partit se battre à partir de 1937 pour défendre la République espagnole menacée par Franco. Il y resta deux ans. Comme dans tout le pays, le PCF faisait alors campagne à Bessan pour recruter des volontaires pour partir en Espagne. Un frère d’Urbano et un frère de Josefina Juana partirent eux aussi. Josefina Juana obtint la nationalité française tardivement. En revanche, Urbano Juana ne devint jamais citoyen français.


Manifestation contre la guerre du Vietnam, Miramas, 1967. Roger Juana marche deux rangs derrière la banderole.
Manifestation contre la guerre du Vietnam, Miramas, 1967. Roger Juana marche deux rangs derrière la banderole.

Roger Juana fit un CAP de monteur-câbleur radio. En décembre 1957, il finit son service militaire, au cours duquel il avait eu un camarade membre du Parti communiste. Après avoir exercé différents métiers, il commença sa carrière de cheminot en 1961 au dépôt de Béziers. Comme pour rester à ce poste il fallait avoir fait une formation préalable de trois ans, il effectua des stages au chemin de fer pour se mettre à niveau. Il resta deux ans et demi à Béziers et adhéra à la CGT. Il travailla ensuite à Marseille dans la sous-station électrique. En 1966, il était muté à Miramas, à la signalisation. Il adhéra cette même année au PCF.


Il s’était marié en 1960 à Bessan avec une autre Bessanaise, Danielle Guichou, qui fut elle aussi militante à Miramas. Il eurent ensemble une fille en 1964.


Fête de l'Humanité, 1970. De gauche à droite : Roger Juana, Paulette Argiolas, Jean-Marie Argiolas, René Caramini, Marie-Claude Astier, Georges Saulnier.
Fête de l'Humanité, 1970. De gauche à droite : Roger Juana, Paulette Argiolas, Jean-Marie Argiolas, René Caramini, Marie-Claude Astier, Georges Saulnier.

C’est avec constance qu’il participa aux activités des communistes de Miramas, aussi bien les campagnes électorales que les actions sur le terrain, les ventes du journal La Marseillaise, ainsi que les lotos, organisés une à deux fois par an pour fournir des fonds. Il se rendait fréquemment à la fête de l’Humanité pour participer à l’animation du stand des Bouches-du-Rhône dans l’équipe coordonnée par Aldo Steddadu, membre de la direction fédérale du PCF. Il faisait souvent équipe avec Jean-Marie Argiolas. Ils y vivront les grandes mobilisations pour la paix au Vietnam, la solidarité avec Nelson Mandela et avec les mineurs anglais, y croisèrent les enfants du couple Rosenberg et Angela Davis. Les deux hommes étaient à la fois collègues de travail à la SNCF, camarades de cellule, de section et amis dans la vie. Ils partaient régulièrement en vacances ensemble, avec leurs épouses et leurs enfants.


Miramas, années 1960. Jean Pédinielli et Roger Juana.
Miramas, années 1960. Jean Pédinielli et Roger Juana.

Pour se former politiquement Roger Juana suivit les cours d’une école fédérale et d’une école de section. En 1977, il succéda à Jean Pédinielli dans la fonction de secrétaire de section. Il fut conseiller municipal dans l’équipe de Georges Thorrand de 1977 à 1983. Toujours avec Argiolas, il se rendit au moins à un des grands rassemblements de soutien aux travailleurs de Manufrance à Saint-Étienne.


Campagne des législatives de 1981, Miramas. De gauche à droite : Maurice Garenq, Robert Bret, Roger Juana, Marie-Claire Pédinielli, René Rieubon (au micro), Georges Thorrand, Monique Domergue et Michel Carrière.
Campagne des législatives de 1981, Miramas. De gauche à droite : Maurice Garenq, Robert Bret, Roger Juana, Marie-Claire Pédinielli, René Rieubon (au micro), Georges Thorrand, Monique Domergue et Michel Carrière.

Bien investi dans les campagnes électorales, il semble qu’il était toujours à la tête des communistes de Miramas au moment des présidentielles et des législatives de 1981, qui se conclurent pour les premières par la victoire du socialiste François Mitterrand et pour les secondes par celle du communiste René Rieubon comme député des circonscriptions de Berre-L’Etang, Gardanne, Martigues et Salon-de-Provence.


Apéritif de la victoire, 6 mai 1981. Au micro : René Rieubon. Derrière lui de gauche à droite : Juliette Demory, Roger Juana, Michel Carrière.
Apéritif de la victoire, 6 mai 1981. Au micro : René Rieubon. Derrière lui de gauche à droite : Juliette Demory, Roger Juana, Michel Carrière.

Lors des municipales de 1983, Roger Juana était à nouveau candidat, en 29e position, sur la liste d’Union de la Gauche menée par Georges Thorrand. Étant trop bas sur la liste, il ne fut pas élu, mais plusieurs conseillers socialistes démissionnant en 1985, il siégea tout de même à l’assemblée communale jusqu’en 1989. Aux municipales de mars 1989, il était à nouveau présent sur la liste conduite par Thorrand, quoiqu’en position non éligible (35e et dernière position). Il prit sa retraite en décembre de la même année.


Vente de masse de La Marseillaise, Miramas, 26 octobre 1980. De gauche à droite : Jean-Marie Argiolas, Paulette Argiolas, Roger Juana, Marie-Jeanne Siccardi.
Vente de masse de La Marseillaise, Miramas, 26 octobre 1980. De gauche à droite : Jean-Marie Argiolas, Paulette Argiolas, Roger Juana, Marie-Jeanne Siccardi.

Son nom figure au nombre des contributeurs à un ouvrage collectif paru en 2000 sur l’histoire de Miramas, Miramas à travers temps : Quand les anciens témoignent, dirigé par Séverine Justin et édité par l’association locale Vivre Notre Temps. D’ailleurs le couple Juana prit part, à plusieurs reprises, à des voyages pour les retraités organisés par la structure.


Aussi longtemps que son état de santé le lui permit, Roger Juana continua à participer aux manifestations visant à défendre les droits des cheminots, les retraites et la Sécurité sociale à l’appel de son syndicat. La pérennité de son engagement lui valut de recevoir la médaille des 50 ans d’adhésion à la CGT.


Manifestation pour la défense des retraites, Marseille, vers 2003. De gauche à droite : Jean-Claude Reynaud, Jean-Claude Vighetti, Paulette Argiolas, Dany Juana, Roger Sibille, Roger Juana, Raymond Ligé, René Caramini.
Manifestation pour la défense des retraites, Marseille, vers 2003. De gauche à droite : Jean-Claude Reynaud, Jean-Claude Vighetti, Paulette Argiolas, Dany Juana, Roger Sibille, Roger Juana, Raymond Ligé, René Caramini.

Décédé le 11 décembre 2025, Il était toujours membre du PCF et de la section CGT des cheminots retraités de Miramas. Il fut incinéré le 16 décembre au crématorium de Beaucaire en présence de sa famille et de ses proches.


Sources : Le Journal de Miramas n°3, 2 mars 1983. — Bulletin de vote du scrutin du 6 mars 1983. — Tract annonçant le scrutin du 12 mars 1989. — Séverine Justin (éd.), Miramas à travers temps : Quand les anciens témoignent, Association Vivre notre temps, 2000. — Entretien avec l’intéressé. — Propos recueillis auprès de Dominique Pédinielli. — Site Simplifia.fr.


Iconographie : Archives de la section PCF de Miramas. — Archives Argiolas.


2e version : 17 décembre 2025.


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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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