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Renaud Poulain-Argiolas

GUIGUE Véran, Marius

[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par René Bianco. 

Je l'ai complété, en mettant en gras mes propres apports pour pouvoir les distinguer.]


Né le 26 novembre 1881 à Arles (Bouches-du-Rhône), mort le 1er mars 1972 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) ; professeur à l’école Ferrer, camionneur ; militant anarcho-syndicaliste ; secrétaire du syndicat CGT des Chantiers et Ateliers de Provence (Port-de-Bouc) dans les années 1920 ; interné.


Foyer Véran Guigue à Port-de-Bouc (photo de Renaud Poulain-Argiolas, avril 2021)

Le père de Véran Guigue, Antoine Guigue, était marin et arlésien. Sa mère, Elizabeth Jehan, sans profession, était fille de cultivateur et arlésienne elle aussi.


Insoumis pendant la Première guerre mondiale, il fut condamné par un conseil de guerre et incarcéré au fort d’Albertville (Savoie). Il avait appartenu au même groupe d’insoumis que fréquentait Gaston Leval à Barcelone. Professeur à l’École Ferrer, il collabora à la presse anarchiste espagnole, notamment à Soli, revue dans laquelle il publia quelques nouvelles.


Marié et père de cinq enfants, il fut embauché aux Chantiers et Ateliers de Provence de Port-de-Bouc en 1918. Secrétaire du syndicat CGT, anarchiste comme la majeure partie de ses camarades de l’époque, l’entrée de leur local était d’ailleurs surmontée de la devise "Ni Dieu ni Maître".

Son fils, Armand Guigue, qui eut lui aussi des responsabilités à la CGT de Port-de-Bouc, dit de son père qu’"il avait besoin de bouger". Véran quittait régulièrement l’entreprise pour y revenir plus tard.


En 1928, il était le correspondant du groupe de Port-de-Bouc de l’AFA (Association des Fédéralistes anarchistes). En 1931, il habitait la commune, au 33 rue Marceau. Il y exerçait le métier de camionneur.


Sous le régime de Vichy, la police multipliant les perquisitions chez les militants précédemment fichés par les autorités, Véran Guigue fut arrêté le 12 novembre 1941 (ou le 13 selon les versions) ainsi que son fils Armand Guigue et Albert Boiteau. Il fut interné au camp de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne) jusqu’en novembre 1942. Après la guerre il fut validé comme résistant du Front national.


La ville de Port-de-Bouc lui rendit hommage en donnant son nom au foyer des personnes âgées. Le lieu fut inauguré le 1er mai 1973, après le traditionnel défilé.


Dans sa section Titres, homologations et services pour faits de résistance, le site "Mémoire des Hommes" informe qu’une cote contient des informations sur Véran Guigue au Service historique de la Défense de Vincennes (GR 16 P 277243).


Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/10812. — SHD Vincennes, GR 16 P 277243 (nc). — Le Trait d’Union libertaire, 15 mars 1928. — Jean Domenichino, Une ville en chantiers : La reconstruction navale à Port-de-Bouc, 1900-1966, Edisud, 1989 (p. 141 et 144). — Roland Joly, Antoine ou La passion d’une vie : Une histoire de Port-de-Bouc, ville mosaïque, auto-édition, 2005 (p. 173). — Joseph Brando, "Notes d’histoire vécue à Port-de-Bouc durant l’occupation allemande de 1940 à 1945" (non publié, sans date). — Site Filae.


1ere version pour Le Maitron par René Bianco : 22 novembre 2020.


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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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