CATTO Gabriel, Maurice
Dernière mise à jour : 25 avr.
Né le 5 novembre 1917 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 24 septembre 1984 à Martigues (Bouches-du-Rhône) ; apprenti forgeron, contremaître docker, puis monteur en tuyauterie ; militant communiste de Martigues ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans français.
Gabriel Catto était le fil de Philippe, César Catto et de Rose, Marie, Joséphine Massias.
Après avoir passé son certificat d’études, Gabriel Catto était en 1936 apprenti-forgeron aux Chantiers et Ateliers de Provence de Port-de-Bouc. Il participa à la grève du mois de juin. Encouragés par la signature des Accords Matignon les 7 et 8 juin, les ouvriers de l’entreprise s’étaient mis en grève le 8 pour obtenir des augmentations de salaires, des mesures de sécurité et d’hygiène et de nouveaux statuts pour le personnel. Le travail reprit le 15 juin, les grévistes ayant obtenu des augmentations de 13 % et la signature de contrats collectifs. Leur succès inspira d’autres entreprises dans les villes voisines qui se mirent aussitôt en grève.
Avant l’armistice de 1940, Gabriel Catto était caporal-chef dans l’aviation. Chef d’équipe aux Établissements Maritimes de Caronte (Martigues), il fut contacté en mars 1942 par Paul-Baptistin Lombard pour rejoindre son réseau de résistance d’obédience communiste. Membre des FTPF sous le matricule 3610, il avait alors vingt-cinq ans. Il formait un triangle avec un certain Carabadjal et un Algérien que Jacky Rabatel nomme Tayeb B.. Catto recueillait des renseignements sur le port concernant l’emplacement du matériel et l’activité des troupes allemandes de juillet 1942 à août 1944. Il diffusa des tracts et réalisa des actes de sabotage sur le trafic destiné à l’Allemagne, par exemple en ajoutant du ciment aux phosphates et en introduisant du sable dans les boîtes de graisse des essieux des wagons.
Il se fit embaucher plus tard à la CFR, raffinerie de La Mède (sur la commune voisine de Châteauneuf-les-Martigues) avec son camarade Carabadjal. C’est Catto qui indiqua à Paul-Baptistin Lombard comment dérober des bidons d’essence dans l’entreprise en passant par le "rak" (pipeline reliant la raffinerie à l’étang de Berre) qui surplombait la route. Le 22 février 1944, deux voitures de FTP vinrent faire le coup après la tombée de la nuit : une Peugeot 402, avec à son bord Maurice Tessé et Jacques Vridas, et une traction avant, avec Henri Bonifay, Marius Arnaud, Henri Arnaud et Auguste Tolosano (orthographié Tolozano par Jacky Rabatel).
Le 22 août 1944, alors que les habitants de Martigues fêtaient leur libération ayant eu lieu la veille, Gabriel Catto était en faction au nid de mitrailleuses installé sur le château d’eau de la raffinerie de La Mède. Il fut le premier à voir arriver le détachement de trois chars américains envoyés dans leur ville pour y tenir les ponts.
Après la guerre, il était monteur en tuyauterie et domicilié 6 quai Kléber à Martigues. Célibataire sans enfant, était soutien de famille, ayant la charge de sa mère malade.
Gabriel Catto était marié avec Isadora Caparros. À la fin de sa vie, il était domicilié 3 rue Anatole France. Il mourut au 9 rue Édouard Amavet (adresse actuelle de la clinique de Martigues) et fut enterré à Martigues au cimetière Saint-Joseph, dans une tombe adjacente à celle du résistant Paul Di Lorto.
Sources : SHD Vincennes, GR 16 P 112151. — État civil de Martigues, Copie intégrale de l'acte de décès n°324, année 1984. — Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’Occupation : Martigues, 1939-1945, Centre de Développement Artistique et Culturel, Martigues, 1986 (pp. 41 [photographie], 42, 156, 223 [photographie], 224, 255, 294). — Site Match ID, Acte n°324 N, Source INSEE : fichier 1984, ligne n°44854. — Cimetière Saint-Joseph de Martigues.
1ere version pour Le Maitron : 9 octobre 2022.
2e version : 9 janvier 2024.
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