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Sébastien Avy / Renaud Poulain-Argiolas

SIMARD Antoine

Né le 26 août 1901 à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), mort le 28 mars 1971 à Miramas (Bouches-du-Rhône) ; cultivateur puis conducteur de trains ; syndicaliste CGT ; militant communiste de Miramas (Bouches-du-Rhône) ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans français ; membre puis président du Comité local de Libération, conseiller municipal de Miramas (1945-1953).


Photo d’Antoine Simard publiée dans La Marseillaise en 1965

Antoine Simard était le fils d’Auguste Simard, cordonnier, né à Châteaurenard, et de Françoise Viany, née à Boulbon (Bouches-du-Rhône). Il perdit son père alors qu’il n’avait pas huit ans. Titulaire du certificat d’études, il fit son service militaire à partir d’avril 1921 comme soldat de 2e classe et participa à une campagne en Haute Silésie de janvier à juin 1922 dans le 23e bataillon de chasseurs à pied. Son état signalétique mentionne qu’il mesurait 1 m 61, avait les cheveux noirs et les yeux marron foncé. Il était cultivateur. Il se maria le 19 juillet 1924 à Sénas (Bouches-du-Rhône) avec Alix Victoria Pourcel, fille de cultivateur. Quelques années plus tard, il allait devenir le beau-frère par alliance du communiste Charles Roucaute, leurs femmes respectives étant sœurs.


Antoine Simard dut être embauché comme cheminot chez PLM à Miramas en 1926, car l’armée le dit "affecté spécial des chemins de fer". Il était domicilié au 102 cité Capitaine. En août 1927 il s’installa avenue du Clos, Maison Flavien à Cavaillon (Vaucluse). Il revint à Miramas en avril 1931 pour vivre au 65 cité Capitaine, puis au 9 boulevard Talabot en juin 1937.


Son statut d’affecté spécial des chemins de fer fut maintenu le 2 septembre 1939 "au titre de la SNCF". Il fut considéré comme démobilisé à partir du 25 juin 1940. Du 1er juillet 1943 au 31 août 1944 il servit dans les FTP avec "Ryry" pour pseudonyme (matricule 53.008). Il était sous la responsabilité du commandant Blengino et de Martelli, dépendant du secteur Nord R2 des Bouches-du-Rhône. Il assurait la liaison entre l’état-major de la 10e compagnie FTPF 3e sous-secteur R2 sous les ordres du commandant Le Lambert et différents groupes, comme ceux de Sénas et de Miramas. Il transporta des armes et prit part aux combats de la Libération. En septembre 1944, Antoine Simard était membre du Comité local de Libération (CLL) de Miramas sous l’étiquette CGT. Charles Chabany en était le président en tant que membre du Parti communiste. Le comité était composé de trois membres du PCF, trois du Front national de lutte pour la libération, trois du Mouvement de Libération Nationale et trois de la CGT. En réalité le Parti communiste était seul aux commandes, comme le suggère un rapport du sous-préfet d’Aix-en-Provence du 6 septembre 1944 : "À Miramas, une municipalité dont la presque totalité est PCF a éliminé les éléments d’autres origines du comité de Libération." D’après la propagande électorale des municipales de 1965, Antoine Simard succéda à Chabany à la présidence du CLL.


Lors des élections municipales d’avril 1945, Antoine Simard était candidat sur la "Liste Union Républicaine Antifasciste", constituée de dix représentants du PCF, quatre de l’Union des femmes françaises, quatre du Front national, quatre de la CGT et un de l’ARAC, qui affrontait une liste SFIO. Pendant le scrutin, il était 1er assesseur du 2e bureau de vote de Miramas-Gare, présidé par Charles Chabany. La liste communiste fut intégralement élue le 29 avril. Simard réalisa le 14e meilleur score de sa liste, avec 1 571 voix sur 2 663 suffrages exprimés dans l’ensemble de la commune. Il entra au conseil municipal et Isidore Blanc retrouva le poste de maire dont il avait été privé en 1940.


Il était à nouveau candidat lors des municipales d’octobre 1947 sur la "Liste Résistance et d’intérêt communal" sur laquelle figuraient 19 représentants du PCF et 4 indépendants s’opposant à une liste SFIO. Au 1er tour, le 19 octobre, il fut une fois encore assesseur du 2e bureau de Miramas-Gare, présidé cette fois par Marthe Tardy, 1ere adjointe UFF sortante. Gratifié de 1 383 voix sur 2 739 exprimées sur l’ensemble de la commune, il obtint le 11e meilleur score de sa liste. La liste communiste emporta la totalité des sièges dès le premier tour, maintenant Isidore Blanc et Antoine Simard dans leurs fonctions respectives.


En juillet 1949 Antoine Simard fut homologué FFI par la IXe région militaire de Marseille. En septembre 1944 le lieutenant Gaston Beau ("Callas") avait signé une attestation pour reconnaître son engagement dans les FTP.


Il était présent en avril 1953 sur la "Liste d’Union Ouvrière et Démocratique de défense des intérêts communaux (Pour le pain, la liberté, l’indépendance nationale et la paix, présentée par le Parti Communiste)", composée de dix-neuf communistes et quatre "divers gauche" et menée par Isidore Blanc. Simard était comme à son habitude assesseur du 2e bureau de vote de la section électorale de Miramas-Gare, présidé par le menuisier Louis Cote, 1er adjoint communiste sortant. Dans le contexte de la guerre froide ils avaient face à eux une liste d’alliance entre la SFIO, le MRP, les radicaux-socialistes et des "divers droite" faisant front commun contre les communistes. Cette alliance sortit victorieuse des urnes. Roger Lazard (MRP) devint maire et Simard ne fut pas élu.


En mars 1959 Antoine Simard était candidat sur la liste communiste menée par Louis Cote face à celle de la municipalité sortante représentée par Henri Coste (SFIO) et celle de Pierre Tristani (connu plus tard sous l’étiquette UNR). La liste d’Henri Coste fut intégralement élue au second tour le 15 mars.


Bulletin de vote des élections municipales de 1965, dernière candidature d’Antoine Simard.

Antoine Simard fut présenté une dernière fois par le PCF aux municipales de mars 1965 sur la liste de Louis Cote. Sur le bulletin de vote il était présenté comme "ancien président du Comité local de Libération". Au premier tour il figurait notamment aux côtés de l’instituteur Georges Thorrand, de trois femmes - Paulette Argiolas, Yvonne Astier et Denise Clément - et de neuf autres cheminots. Le quotidien communiste La Marseillaise publia sa photo et celles d’autres candidats de son parti pour les faire connaître de la population. Il était alors retraité de la SNCF. Deux autres listes étaient en lice : celle d’André Girard, pour la municipalité sortante, et celle menée par le médecin UNR Pierre Tristani. Au 2nd tour la liste Girard se retira pour fusionner avec la liste Cote, mais celle de Tristani gagna la mairie.


Antoine Simard ne fut plus candidat par la suite.

En septembre 1966 il habitait 3 rue Eugène Pelletan à Miramas.


Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 9 W 35, 9 W 53, 107 W 75, 41 W 314, 41 W 320, 41 W 330, 41 W 334, 41 W 343, 41 W 355, 41 W 359, 41 W 379. — SHD Vincennes, GR 16 P 548746. — État signalétique et militaire, Matricule 3949, 1 R 1508. — Article de La Marseillaise de 1965. — Bulletins de vote des 14 et 21 mars 1965. — Site Filae. — Site Généanet. — Propos recueillis auprès de Georges Thorrand et de René Caramini.


Version au 5 décembre 2020.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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