ROUCAUTE Charles, Albert
Né le 2 avril 1907 à Saint-Paul-la-Coste (Gard), mort le 2 mars 1990 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ; employé des chemins de fer ; syndicaliste CGT ; militant communiste de Miramas (Bouches-du-Rhône) ; résistant, membre du Front national de lutte pour la libération ; interné.
Charles Roucaute était le fils d’Élie Roucaute, ébéniste ou cultivateur (selon les époques et les documents), né Saint-Paul-la-Coste en 1882. Sa mère, Esther, Léonie Guin, était née en 1885 à Alès (Gard).
Le couple eut treize enfants (sept garçons et six filles), dont un qui mourut en bas âge : Aimé (1905), Charles (1907), Jeanne (1909), Rose (1910), Franck (1913), Élise (1915), Marcel (1917), Lydia (1919), Raoul (1921), Léon (1923), Lucie (1924) et Maurice (1926). Charles était donc un des aînés.
La famille Roucaute fut aussi nombreuse que riche en militants. Parmi eux, on peut citer le père, Élie Roucaute, anarcho-syndicaliste, et plusieurs frères de Charles : Aimé, Franck, Marcel et Raoul. De plus Roger Roucaute et René Roucaute, dirigeants communistes et résistants, étaient des cousins.
Charles Roucaute se maria à Joséphine, Marie Pourcel en février 1939 à Miramas. Ils eurent ensemble deux enfants. Il était le beau-frère par alliance du communiste Antoine Simard, leurs femmes respectives étant sœurs. Bien qu’on ignore le moment précis où Roucaute s’installa à Miramas, on peut supposer qu’il était proche de son frère Aimé qui y vivait déjà en 1931 avec son épouse et hébergeait leur sœur Élise à son domicile de la rue Castagne. Aimé Roucaute eut le même parcours professionnel et militant que son petit frère.
Visiteur de gare à la SNCF de Miramas, Charles Roucaute était membre de la CGT et du Parti communiste. Selon les informations qu’il mentionna en février 1948 dans son dossier d’homologation au titre d’interné résistant, on lui avait retiré l’affectation spéciale, supposée lui épargner d’être envoyé au front pour assurer le fonctionnement du réseau ferroviaire. Cette procédure visait fréquemment les cheminots connus pour être des militants communistes. Artilleur de 1ere classe, il fut toutefois affecté au 141e régiment d’infanterie à Marseille. Toujours selon son propre récit, il fut arrêté le 28 mai 1940 en raison de ses idées communistes, puis contacté le 1er juin par Louis Cote pour rejoindre le PC clandestin. Il fut interné au camp du Chaffaut (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), puis à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) avant d’être envoyé en Algérie au camp de Djelfa, à trois cents kilomètres au sud d’Alger, puis à celui de Bossuet (aujourd’hui Dhaya, près de Sidi Bel Abbès).
En 1942, André Parinaud le fit rejoindre le Front national de lutte pour la libération, où il dirigea un groupe de trois. Il permit à Parinaud et Léon Feix de s’évader du camp de Bossuet en novembre 1942 et distribua des tracts appelant la population à la résistance. Libéré le 10 mai 1943, il ne rentra qu’un an et demi plus tard, le 20 novembre 1944. Dans son dossier de demande d’homologation il cita les noms d’autres militants de son mouvement qu’il avait fréquentés dans la clandestinité : Louis Péronni (ou Pironni), Chaulet (s’agirait-il de Étienne Chaulet ?), un certain Coste et Roger Garaudy.
Après la guerre, Charles Roucaute travailla à l’entretien du matériel en gare de Miramas. En 1948, il était domicilié au 24 cité Capitaine. Son arrestation ayant eu lieu en mai 1940, le Secrétariat d’État aux forces armées refusa en 1951 de l’homologuer au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Membre du comité de section du PCF de Miramas dans les années 1960, il fut présenté par son parti aux élections municipales de mars 1971 sur la liste conduite par l’instituteur Georges Thorrand aux côtés de treize autres cheminots et de trois femmes. Il était alors retraité et âgé de 64 ans. Toutefois ce fut le maire sortant UDR Pierre Tristani qui conserva la mairie.
Dominique Pédinielli, qui était à l’époque un jeune militant et le fils du secrétaire de section Jean Pédinielli, fréquenta assidûment Charles Roucaute. Il avait plaisir à écouter son aîné lui raconter ses souvenirs du temps de la Résistance. Selon lui, Roucaute avait un charisme d’homme sage, à la fois expérimenté et se mettant à la portée de tous lorsqu’il prenait la parole. Charles Roucaute aurait été actif dans une association d’internés et déportés.
D’après une liste établie par la trésorière de cellule Paulette Argiolas, en 1985 Roucaute était membre de la cellule Blanc Croizat du PCF de Miramas, issue de la fusion des cellules Isidore Blanc et Ambroise Croizat.
Sources : Arch. Dép. Gard, Recensement de la population, Saint-Paul-la-Coste, 1921, 1926, 1931, 6 M 348. — SHD Vincennes, GR 16 P 521920. — Relevés collaboratifs, Mariages, Miramas le 3 février 1939, 202 E 1624 (Généanet). — Archives Argiolas. — « La Marseillaise » spéciale : L’Unité, journal de la section PCF de Miramas (numéro spécial pour les élections municipales de mars 1971) [photographie]. — Entretien avec Marcel Roucaute sur la radio associative OTO Radio (mai 2007), disponible en ligne. — Site Généanet. — Témoignage de Dominique Pédinielli (février 2021).
Version au 9 septembre 2022.
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