OLIVA François, Hilaire
Dernière mise à jour : 9 oct.
Né le 1er janvier 1912 à Ajaccio (Corse) ; ajusteur ; militant communiste de Marseille (Bouches-du-Rhône) ; résistant du Front national de lutte pour la libération et des Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF) de la Drôme ; interné ; évadé.
Les parents de François Oliva étaient Paul Antoine Oliva, vingt-quatre ans, né à Ajaccio, marin pêcheur, et Marie Félicité Marii, vingt-et-un ans, sans profession, qui avait travaillé auparavant comme couturière. Ils vivaient à sa naissance 2 rue des trois Marie à Ajaccio. Ils eurent deux ans plus tard un autre fils, Jean Oliva.
Dans les années 1930, François Oliva était militant communiste à Marseille, tout comme son épouse Angèle D’Alessio. De mémoire familiale, le couple fit adhérer au Parti communiste le frère d’Angèle, Nicolas D’Alessio, qui sera plus tard commandant FTPF. Avant la victoire de l’armée allemande en juin 1940, François Oliva était ajusteur à la SPCN (Société provençale de constructions navales), chemin de la Madrague-Ville. Il était domicilié 7 avenue Maxime dans le 15e arrondissement.
Dans le dossier de demande de certificat d’appartenance aux FFI qu’il remplira en février 1948, il écrira avoir rejoint le Parti communiste clandestin en juillet 1940 après avoir été contacté par Pierre Estienne. Une activité communiste ayant été remarquée par les autorités dans les quartiers de la Madrague-Ville, de la Calade et du boulevard Oddo, les services de la la sûreté marseillaise et la gendarmerie travaillèrent ensemble à traquer les militants. Dans la nuit du 14 février 1941, François Oliva fut aperçu à l’angle du chemin de la Madrague et du boulevard de la Méditerranée, vers une heure du matin, par deux gendarmes de la brigade Oddo qui faisaient une patrouille. Il portait un volumineux ballot contenant environ 1225 exemplaires de l’Humanité clandestine tirés à la ronéo. Les gendarmes l’interpellèrent et trouvèrent sur lui des papillons utilisés pour la propagande communiste. L’enquête qui suivit mena à l’arrestation de Jean Oliva, frère de François, qui était employé de l’intendance maritime. Les deux frères furent écroués.
François Oliva fut condamné à quinze mois de prison par la 5e chambre correctionnelle de Marseille. Incarcéré à Marseille dans les prisons Chave et Saint-Pierre, il fut contacté durant l’année 1942 par Antoine Lo Basso pour intégrer le Front national (nom complet : Front national de lutte pour la libération et pour l’indépendance de la France), créé à l’initiative du Parti communiste. Sous les directives de Lo Basso, il y fut actif comme responsable de groupe dans ses lieux de détention successifs, dont le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) où il fut transféré le 21 mai 1942. En octobre 1943, il subit un nouveau transfert vers la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne). Toujours selon le récit qu’il fera plus tard, il y était responsable du groupe de combat sous les ordres de Pierre Doize. On le transféra une nouvelle fois vers la citadelle de Sisteron (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence). Il y fut responsable de groupe sous les ordres de Daniel Renoult. Le 6 juin 1944, Oliva donna son adhésion à Germain Félix, alias "Yves Morvan", pour rejoindre le 3e bataillon Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF) de la Drôme avec pour pseudonyme "Émile".
Il dit s’être évadé le 7 juin de la citadelle. S’agirait-il de l’évasion collective qui eut lieu le 8 juin ? Il participa au maquis de Buis-les-Baronnies (Drôme) sous les ordres du capitaine Paris et le Front national le nomma adjoint au recrutement régional de Valence pour épauler Antoine Lo Basso. Il participa aux combats de la Libération dans les Alpes et la Drôme et continua à servir les FTPF jusqu’au 1er septembre, avant de rentrer dans ses foyers.
En août 1948, François Oliva fut reconnu comme membre du Front national de lutte pour la libération. Il était domicilié 1 boulevard Marie Joseph à La Madrague-Ville (Marseille), marié et père de trois enfants. En plus de Pierre Estienne, il mentionna avoir connu dans la clandestinité Médard Deleuil et Victor Porte. Il nommait certains de ses camarades co-détenus des différents lieux de captivité qu’il avait traversés : Antoine Lo Basso, Jean Longinotti et Reynaud à la prison Saint-Pierre de Marseille, André Bizot et encore Lo Basso à Saint-Sulpice, Pierre Doize à la centrale d’Eysses, Jean Bonamuza et Daniel Renoult à la citadelle de Sisteron.
En novembre 1948, Félix Germain rédigea une attestation certifiant qu’Oliva avait bien servi sous ses ordres et participé aux combats de la Libération dans les Alpes et la Drôme. Ce dernier reçut un certificat d’appartenance à la Résistance intérieure française pour la période allant de son arrestation à son évasion. En vue de la liquidation de ses droits, la Commission nationale lui attribua le grade fictif de caporal. Le 5 août 1950, la 8e région militaire lui adressait un certificat d’appartenance aux FFI pour sa participation au 3e bataillon FTPF de la Drôme du 6 juin au 1er septembre 1944, signé du lieutenant-colonel Des Roseaux pour le général de CA Roger Noiret, commandant de la 8e région militaire.
Par la suite, on perd le fil des engagements militants de François Oliva.
Sources : SHD Vincennes, GR 16 P 449656. — Arch. Dép. Corse, État civil d’Ajaccio, Naissances 1912, Acte n°10, 6 MI 4/392. — Notice D’ALESSIO Nicolas sur Soleils rouges par Renaud Poulain-Argiolas. — « Arrestation de distributeurs de tracts communistes », Le Petit Journal, 22 février 1941. — « La gendarmerie surprend et arrête un agent de propagande communiste », Le Petit Marseillais, 22 février 1941. — « La répression des menées communistes », Le Petit Provençal, 22 février 1941.
Version au 21 septembre 2024.
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