LÈBRE Félicie [née GUIGUE Félicie, Rose, Virginie]
Née le 12 décembre 1919 à Arles (Bouches-du-Rhône), morte le 10 mars 2008 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ; sans profession ; membre de l’UFF de Miramas (Bouches-du-Rhône), militante communiste, conseillère municipale à la Libération.
Le père de Félicie Guigue, Amédée, Anatole Guigue, né à Arles (Bouches-du-Rhône), fut cultivateur et cantonnier. Sa mère, d’origine espagnole, s’appelait Maria de la Conception Micaela Montsave. Mobilisé lors de la Première guerre mondiale d’août 1914 à août 1919, son père se battit notamment au Chemin des Dames en août-septembre 1917. Il fut jugé "d’un dévouement inlassable" par ses supérieurs et reçut la Croix de guerre avec Étoile de Bronze. D’après son état signalétique, il fut alors domicilié au 93 quai de la Roquette à Arles, puis à Velaux en 1924 et à Lambesc (Bouches-du-Rhône) en 1934.
C’est à Lambesc que Félicie Guigue épousa Léonce Lèbre, qui fut lui aussi militant communiste, le 16 octobre 1937.
En 1945, elle fut candidate aux élections municipales de Miramas sur la liste de l’Union Républicaine Antifasciste (URA) en tant que membre de l’UFF. Cette liste d’obédience communiste rassemblait 10 candidats au nom du PCF, 4 de l’UFF, 4 du Front national, 4 de la CGT et 1 de l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants). C’était la première fois que les femmes votaient et pouvaient se présenter. Elles étaient d’ailleurs cinq candidates au total sur la liste de l’URA : 4 pour l’UFF (Marguerite Finot, Gabrielle Layssac, Marthe Tardy et elle) et une pour le PCF (Berthe Carrère). Bien qu’ayant lieu avant la date officielle de l’armistice, ces élections visaient à stabiliser l’ordre public au plus tôt. L’intégralité de la liste fut élue dès le premier tour du 29 avril 1945 face à une liste SFIO et Isidore Blanc devint le nouveau maire après avoir été déchu en 1940. Félicie Lèbre obtint 1 543 voix sur un total de 2 663 suffrages exprimés dans les deux sections électorales. Elle siégea au conseil municipal jusqu’au 26 octobre 1947, date des premières élections municipales de la IVe République.
Elle se présenta à nouveau lors des municipales de 1953, cette fois sous l’étiquette PCF. Elle obtint 1 530 voix sur 3 183 suffrages exprimés sur l’ensemble de la commune, ce qui la plaçait en 12e position de sa liste. Ce fut toutefois l’alliance entre le MRP, la SFIO, les radicaux-socialistes et des "divers gauche" conduite par Roger Lazard qui l’emporta sur celle menée par Isidore Blanc.
Sources : Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 9 W 35 ; 41 W 314 ; 41 W 320 ; 41 W 343. — Site Grand Mémorial, État signalétique et militaire de GUIGUE, Amédée, Anatole, Classe 1909, 1 R 1316 (matricule 230). — Site Match ID, Acte n°128 N, Source INSEE : fichier 2008, ligne n°118341.
Version au 23 novembre 2021.
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