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Renaud Poulain-Argiolas

LONGINOTTI Jean, Lucien, dit GILON

Dernière mise à jour : 17 avr.

[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Antoine Olivesi. 

Je l'ai complété, en mettant en gras mes propres apports pour pouvoir les distinguer.]


Né le 8 mai 1915 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 3 juin 1991 à Metz (Moselle) ; employé de banque puis journaliste ; militant communiste de Marseille ; trésorier, puis secrétaire de la 9e section marseillaise du PCF ; résistant ; déporté à Buchenwald, membre de la Brigade française d’action libératrice du camp.


Novembre 1952, retour d'un voyage en Chine de Marcel Tassy. De gauche à droite : Fernand Clérissy, Paul Argiolas, Jean Longinotti, Marcel Tassy, Jean Garcia, André Remacle et Pierre Emmanuelli [photo fournie par Marcel Tassy]

Employé de banque, Jean Longinotti adhéra au Parti communiste en 1935. Journaliste à Rouge-Midi, il devint trésorier, puis secrétaire de la 9e section marseillaise du PCF. Dès septembre 1939, il entra dans la clandestinité et fit partie des cadres du Parti communiste. Arrêté en avril 1940 pour avoir distribué des tracts, il fut interné au Fort Saint-Nicolas.


Il était à bord du convoi I. 252 qui partit de la gare Raynald de Toulouse le 30 juillet 1944. La liste des prisonniers portait à son arrivée au camp l’annotation "BDS Paris" (Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des Sicherheitsdienstes) pour signifier que le "Commandant de la Police de sécurité de l’État et du service de sécurité de la SS de Paris" avait ordonné le transfert. L’armée allemande, soucieuse d’échapper à la progression des troupes alliées, fit ainsi évacuer plusieurs centres d’internement de la région, dont le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). On ajouta aux détenus de ce camp des réfugiés espagnols, des familles juives, des résistants raflés en Haute-Savoie et des FTP des Bouches-du-Rhône. Selon une note du Secours catholique international du 18 décembre 1944, le train passa par Sète, Montpellier, Nîmes, Avignon, Orange, Valence, Chalon-sur-Saône, Dijon, Chaumont, Lunéville et Weimar. Les hommes adultes furent ensuite transportés jusqu’au camp. Un autre militant communiste, Louis Barsotti, suivit le même itinéraire depuis le Fort Saint-Nicolas de Marseille jusqu’à Buchenwald. Après la guerre, Longinotti se porta garant de la présence et de l’action de son camarade au sein du camp.


Fiche d'enregistrement de de Jean Longinotti à Buchenwald

L’administration de Buchenwald enregistra l’arrivée de Jean Longinotti le 6 août sous le matricule KLB 69290 en tant que prisonnier politique. Sa fiche d’entrée mentionne qu’il vivait au 74 rue Fortuné à Marseille, que sa femme s’appelait Léonie et qu’il souffrait d’épilepsie. Parmi ses maigres possessions, il avait avec lui un manteau, un veston, un gilet, un pantalon, un maillot de corps, une paire de chaussures, une paire de chaussettes, un porte-mine et un stylo-plume. Après la période de quarantaine au Petit camp imposée aux nouveaux arrivants, il y resta, affecté à des Kommandos intérieurs. Il fit partie de la Brigade française d’action libératrice de Buchenwald, organisation clandestine regroupant selon ses propres mots "l’ensemble des organisations françaises de la Résistance". À ce titre, il participa à l’insurrection du 11 avril 1945 qui facilita la libération du camp.


À la Libération, Longinotti fut secrétaire général de Rouge-Midi et, après la disparition de ce journal, journaliste à La Marseillaise. Il participa aux actions de l’Association Française Buchenwald-Dora et Kommandos et termina sa vie professionnelle comme directeur de publication de La Vie mutualiste, organe de la Fédération Nationale des Mutuelles de Travailleurs.


D’après le site Mémoire des Hommes, des informations le concernant sont contenues sous la cote GR 16 P 376016 au Service historique de la Défense de Vincennes.


Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6/11774. — Arch. mun. Marseille. — SHD Vincennes, GR 16 P 376016 (nc). Archives de l’Association Française Buchenwald Dora et Kommandos. — Archives Arolsen. — Liste du convoi "BDS Paris" arrivé le 6 août 1944 à Buchenwald. — Périodiques cités. — Bulletin trimestriel n°20 de l’Amicale des Déportés Résistants Patriotes et Familles de Disparus de Buchenwald-Dora et Commandos dépendants, juillet-septembre 1954. — Le Serment, n°177, bulletin bimestriel de l’Association Française Buchenwald-Dora et commandos, octobre 1985. — M. P. Bernard, Les Communistes dans la Résistance, Thèse, op. cit. — Attestation sur l’honneur de l’intéressé à l’attention de Louis Barsotti. — Témoignage de l’intéressé. — Livre-Mémorial  du site de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Site Généanet.


1ere version pour Le Maitron par Antoine Olivesi : 23 octobre 2020.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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