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Renaud Poulain-Argiolas

ISSARTEL Émile

Dernière mise à jour : 19 avr.

Né le 26 juillet 1893 à Robiac-Rochessadoule (Gard), mort le 10 juin 1978 à Privas (Ardèche) ; mineur puis wagonnier au chemin de fer ; militant communiste ; syndicaliste CGTU, trésorier général du syndicat des cheminots du Teil (Ardèche).


Émile Issartel était le fils de Germain, Charles, Hippolyte Issartel, né à Rocher (Ardèche), boiseur puis ouvrier mineur, et d’Hortense, Pauline Clapier, née aux Salelles (Ardèche), ménagère. Ses parents s’étaient mariés en 1878 à Robiac-Rochessadoule et avaient eu au total douze enfants. En plus d’Émile, quatre autres membres de la fratrie ne sont pas morts en bas âge : Charles (né en 1882), Ernestine (1886), Emma (1888) et Marcel (1898). Lors du recensement de 1906 à Robiac-Rochessadoule, le foyer familial était situé dans le quartier "Briquetterie et Farel". Germain Issartel travaillait alors comme garde magasin pour la compagnie Houillère.


Émile Issartel fut d’abord mineur à Robiac-Rochessadoule avant d’entrer au chemin de fer. D’après son livret militaire, il était en 1913 wagonnier à la compagnie PLM et domicilié au Teil. Il mesurait 1,57 m, avait les yeux marron et les cheveux châtain foncé. Il fut incorporé au 75e Régiment d’infanterie en novembre de cette année-là en tant que soldat de 2e classe, voyant son service militaire prolongé en mobilisation pour la Première guerre mondiale. Nommé caporal en septembre 1914, il fut fait prisonnier le même mois à Ulm (Allemagne). Il s’évada d’Allemagne le 16 août 1916 et fut par la suite affecté au 175e RI. Lors de ses permissions dans sa commune de naissance il allait travailler à la mine. De décembre 1916 à septembre 1918 il fut mobilisé en Orient. De mémoire familiale, il se serait battu dans les environs de Salonique (empire ottoman). Il fut démobilisé le 1er septembre 1919.


Le 8 mai 1919, il s’était marié au Teil (Ardèche) avec Madeleine, Marie, Ludovic Rigaud, née à Aubenas et fille d’un cafetier. Il eurent une fille, Reymonde Issartel, qui fut militante du PCF, trésorière de la fédération de l’Ardèche et active au sein de l’Union des Femmes Françaises.


En 1921, Émile Issartel adhéra au Parti communiste du Teil.


Le 29 décembre 1924, l’assemblée générale du syndicat CGTU des cheminots du Teil élisait ses nouveaux responsables : Charles Ribon comme secrétaire général, Fernand Deliage comme secrétaire général adjoint, Émile Issartel comme trésorier général et Henri Mirabel comme trésorier adjoint. En janvier 1926, Issartel fut renouvelé dans ses fonctions, Adrien Jouve devint secrétaire général, Charles Ribon secrétaire administratif, Louis Nury trésorier adjoint et Gabriel Boiron archiviste.


Un Comité antifasciste fut constitué au Teil le 9 août 1926. Il rassemblait le Parti communiste, le Parti socialiste, le Secours rouge, la Jeunesse communiste, l’Union locale des syndicats unitaires et l’Association républicaine des Anciens combattants. Chaque organisation avait deux délégués dans le comité. Le bureau exécutif était composé de trois membres : Jules Thomas, Raoul Cottin et Émile Issartel, qui était domicilié quartier Teillaret.


En 1930, il était secrétaire de la section du Teil de l’ARAC. Le secrétaire adjoint s’appelait Pradier et le trésorier Louis Vernet.


Lors des élections municipales du 3 mai 1925, Émile Issartel fut candidat sur la liste du Parti communiste dans la 1re section du Teil face à une liste sortante radicale et socialiste. Le journal Le Petit Dauphinois le disait "propriétaire" et membre de la liste du Bloc ouvrier et paysan. Il était à nouveau candidat lors du scrutin du 3 mars 1934 sur une liste communiste composée essentiellement de cheminots s’opposant à une liste radicale et une liste SFIO.


Son petit-fils, le cheminot Jean-Claude Reynaud, fut militant du PCF et de l’UFCM-CGT à Miramas (Bouches-du-Rhône).


Sources : Arch. Dép. Gard, État civil de Robiac, 1893, Naissances, Acte n°68, 5 E 7180 ; Listes nominatives de recensement de population (1836-1936), Robiac-Rochessadoule, 1906, 6 M 310. — Gazette des Ardennes : journal des pays occupés, novembre 1914 - décembre 1915. — La Tribune des cheminots, organe de la Fédération nationale des travailleurs des chemins de fer, 15 janvier 1925. — Le Petit Dauphinois, 1er mai 1925. — Journal de Montélimar et de la Drôme, organe républicain bi-hebdomadaire, 22 avril 1925 ; 3 mars 1934. — La Provence ouvrière et paysanne, 31 janvier 1926 ; 29 août 1926 ; 22 février 1930. — Livret militaire. — Témoignage de son petit-fils Jean-Claude Reynaud (novembre 2021). — Archives familiales.


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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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