GIORGETTI Ernest, Gabriel
Né le 11 mars 1909 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), mort le 25 novembre 1980 à Marseille ; forgeron et brièvement CRS ; militant communiste de Port-de-Bouc ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans français.
Ernest Giorgetti était le fils de Léonilde Giorgetti, né à Lucques (Lucca) en Toscane (Italie), riveur aux Chantiers et Ateliers de Provence de Port-de-Bouc, et de Caroline, Rosalie Vannucchi, née à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), sans profession. Deuxième garçon de sa fratrie, il vécut rue Marceau, dans le quartier de la Lèque à Port-de-Bouc, avec ses parents et ses frères et sœurs : Lucien (né en 1904), Michel (1911), Émilie (1915), Marcelle (1916) et Émile (1923). Les parents avaient eu deux autres enfants qu’ils avaient perdus en bas âge.
À l’exception des parents, toute la famille était née à Port-de-Bouc. Si Michel Giorgetti disparut quand il avait une vingtaine d’années, Lucien, le frère aîné, fut un militant communiste, résistant et déporté à Buchenwald. Émile, le plus jeune, également militant communiste, eut des responsabilités importantes à la CGT après la guerre.
Ernest Giorgetti était marié avec Cécile Chauvet (1912-1977).
D’après les éléments qu’il mentionna dans sa demande d’homologation après la guerre, il s’engagea dans la Résistance en juin 1942, avec comme pseudonyme « Cuisinière », sous le matricule 704, sans préciser le mouvement auquel il appartenait. Comme il était communiste, on peut en déduire qu’il s’agit des FTP. Chef de groupe, il était agent de renseignement, faisant des prises de vue photographiques des fortifications allemandes. Il était caporal-chef.
De source familiale, lorsque Pétain fit revoir les naturalisations, on dit que Léonilde Giorgetti était un homme « affable » et sans histoire, mais ses deux fils aînés, Lucien et Ernest, connus pour être communistes, furent proposés à l’internement. Lucien fut interpelé fin 1941, interné puis déporté en Allemagne. Ernest, lui, fut convoqué le 15 juillet 1942 au 20 boulevard d’Athènes à Marseille par le commissaire spécial Trouette. Ce dernier lui proposa une importante somme d’argent en échange des noms de camarades résistants. Giorgetti écrira plus tard dans son dossier d’homologation : « J’ai refusé catégoriquement. Depuis chaque semaine je fus convoqué et menacé du camp de concentration. » Il n’est pas certain que sa demande d’homologation FFI ait abouti au vu de son dossier du Service historique de la Défense.
Pour échapper à l’arrestation il se serait enfui au Maroc. De retour à Port-de-Bouc à la Libération, il s’engagea dans les CRS, dans lesquels il ne resta pas longtemps, retrouvant une place aux Chantiers et Ateliers de Provence en tant que forgeron. Il continua alors à militer au PCF.
Ernest Giorgetti est enterré au cimetière communal de Port-de-Bouc avec sa femme et plusieurs membres de la famille de celle-ci.
Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, Recensement de la population de Port-de-Bouc, 1931, 6 M 511. — SHD Vincennes, GR 16 P 256795. — Site Match ID, Acte n°17/84 N, Source INSEE : fichier 1980, ligne n°43676. — Propos recueillis auprès de René Giorgetti. — Cimetière de Port-de-Bouc.
Version au 8 octobre 2022.
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