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Renaud Poulain-Argiolas

GASCUEL Fernand

Dernière mise à jour : 14 oct.

Né le 6 juillet 1901 à Saint-Christol-les-Alès (Gard), mort le 9 mai 1991 à Alès (Gard) ; instituteur puis directeur d’école ; exclu de la fonction publique par le gouvernement de Vichy pour son appartenance à la franc-maçonnerie ; résistant du mouvement Combat dans le Gard (agent de liaison), des Mouvements Unis de la Résistance (MUR), responsable adjoint du NAP (Noyautage des administrations publiques), membre du Mouvement de Libération Nationale (MLN).


Fernand Gascuel en 1952

Fernand Gascuel était le fils de Félix Gascuel, vingt-cinq ans, propriétaire cultivateur, domicilié dans le quartier de la Pyramide à Saint-Christol, et de Julia Léa Béchard, vingt-deux ans, sans profession. Après avoir obtenu un brevet supérieur, il fut instituteur à Prévenchères (Lozère). Le 25 mai 1926, il se mariait à Alais (aujourd’hui Alès) avec Lydie Andrée Pujade, institutrice à Soudorgues (Gard). C’est un autre instituteur qui les unit, le maire communiste Fernand Valat.


Mobilisé en juin 1940 contre l’Allemagne dans le 4e RICM (Régiment d'infanterie coloniale du Maroc) basé en Corse, Gascuel fut démobilisé le 10 août. En octobre 1941, il enseignait à l’école de La Jasse à Saint-Hilaire-de-Brethmas et dans une autre école située dans le quartier du Palais à Alais. Il était domicilié dans cette dernière commune, 16 rue des Casernes. Mais le mois suivant, il fut mis à la retraite d’office suite à la loi sur les sociétés secrètes promulguée par le gouvernement de Vichy. Le régime avait édicté une première loi le 13 août 1940, interdisant les sociétés secrètes et exigeant que les fonctionnaires fissent une déclaration d’appartenance ou de non-appartenance. Une seconde loi, votée le 11 août 1941, ordonnait la publication au Journal officiel des noms des anciens dignitaires et leur interdisait notamment l’accès à l’enseignement.


Fernand Gascuel affirmera avoir fait de la résistance individuelle contre le gouvernement de Vichy à partir d’octobre 1940. En octobre 1941, il rejoignit Combat, dirigé par François et Anne Houlette. Agent de liaison, il avait pour pseudonyme "Paul". De septembre 1943 à avril 1944, il était actif dans les Mouvements Unis de la Résistance (MUR), ainsi que le NAP (Noyautage des administrations publiques) dont il était responsable adjoint. Le mouvement était chapeauté par Fontaine et Lassagne. Du fait de l’évolution interne de l’organisation, à la Libération Gascuel était membre du Mouvement de Libération Nationale (MLN). Il participa au ravitaillement des maquis, parmi lesquels celui d’Aire de Cote, contribua à l’organisation du service NAP à Alès avec Bréclat (ou Bréchet) et à l’envoi de jeunes réfractaires vers les maquis. Le 6 juin 1944, il réussit à échapper à la Gestapo venue à son domicile pour l’arrêter. On tenta à nouveau de l’arrêter huit jours plus tard. Il s’était réfugié aux Plantiers, où il fit l’instruction des jeunes. De la Libération d’Alès – le 21 août 1944 – au 15 octobre 1944, il s’investit dans le service social du MLN.


Le 10 décembre 1949, Fernand Gascuel fut cité à l’ordre du régiment par le secrétariat d’État aux Forces armées. Il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Il était sergent dans l’infanterie et dans l’armée de réserve. Instituteur depuis trente-deux ans, il exerçait à l’École Mistral d’Alès. En 1950, le commandant René Rascalon dit "Alais", ex-chef du maquis de l’Aigoual-Cévennes, ex-chef départemental du maquis du Gard, lui fit une attestation mentionnant qu’il avait fait partie de ses effectifs dans l’Armée secrète de mars 1943 jusqu’à la Libération du Gard. On lui attribua un certificat d’appartenance aux FFI, daté du 9 avril 1953, signé par le général de division Molle, commandant la IXe région militaire pour la période allant du 1er mars 1943 au 26 août 1944 au sein du mouvement Combat du Gard. À cette époque, il était directeur de l’école élémentaire Louis Pasteur à Alès et toujours domicilié 16 rue des Casernes.


On ignore s’il eut des engagements ultérieurs.


Sources : Arch. Dép. Gard, État civil de Saint-Christol-les-Alès, Naissances 1901, Acte n°17, 5 E 7190 ; État civil d'Alès, Mariages 1926, Acte n°83, 5 E 7316. — SHD Vincennes, GR 16 P 244994. — Site Match ID, Acte n°410, Source INSEE : fichier 1991, ligne n°257137.


Version au 13 octobre 2024.

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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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