ESPI Eliseo. Pseudonyme dans la clandestinité : VALENCE
Né le 23 juin 1904 à Jijona (province d’Alicante) dans la Communauté valencienne (Espagne) ; ouvrier agricole et terrassier ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans - Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) d’Arles, agent de liaison, membre des Guerilleros espagnols ; engagé dans l’armée de libération.
De nationalité espagnole, Eliseo Espi semble avoir travaillé dans l’agriculture avant d’être devenu terrassier à Arles de 1940 à 1943. En mars 1943, il donna son adhésion au lieutenant Dominique Romano pour rejoindre les FTP-MOI. Il fut actif dans le 1er bataillon FTPF du secteur Nord des Bouches-du-Rhône, dirigé par le capitaine Georges Tinarage, dit « Pousse Caillou » ou « Georges le sportif ». À partir de 1943, il fut agent de liaison inter-régional MOI pour les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et la région H2. Sous les ordres de Romano, responsable FTP-MOI, il participa à des actes de sabotage, notamment des travaux effectués au camp d’aviation allemande des Chanoines, dans la plaine de la Crau (les poteaux téléphoniques et un tas de pierres) en 1944. Il prit part à la libération d’Arles sous les ordres de Tinarage lors des journées insurrectionnelles des 22, 23 et 24 août 1944 et resta actif dans les FTPF-FFI jusqu’au 31 août 1944. Il s’engagea volontairement pour la durée de la guerre dans le 3e régiment Rhône et Durance, basé à Arles. Par la suite, il intégra la 15e division 5e bataillon de sécurité à Carcassonne et fut démobilisé le 1er avril 1945 Limoux (Aude).
Dans une fiche de demande de certificat d’appartenance aux FFI qu’Eliseo Espi remplit en janvier 1947, il ajoutait des informations qu’il éluda par la suite. En plus d’avoir été FTPF, il avait été membre des Guerilleros espagnols et avait eu Antonio Vincenti comme chef de groupe. Il écrivait avoir participé au « nettoyage de la frontière espagnole ». Est-ce que c’était à cette occasion qu’il avait eu un doigt fracturé par un éclat d’obus ? Toujours en janvier 1947, Antoine Segura, chef du groupe des Guerilleros espagnols à Arles pendant la clandestinité, attestait de l’appartenance d’Eliseo Espi à la 204e division de Guerilleros espagnols. La division, regroupait de 3 500 à 4 000 hommes organisés en 12 brigades d’environ 300 hommes, communistes ou proches du Parti communiste espagnol (PCE) clandestin et en exil. Elle avait été constituée par le colonel Vicente López Tovar pour mener l’« Opération Reconquête de l’Espagne ». À l’origine de cette initiative, il y avait l’UNE (Union nationale espagnole), créée en novembre 1942 à l’initiative du PCE. L’objectif était de prolonger la libération de la France par celle de l’Espagne. L’invasion du Val d’Aran, lancée le 19 octobre 1944, devait créer une zone libérée en Espagne, qui trouverait pour écho l’insurrection du peuple opprimé par le régime franquiste. Mais la légitimité de l’UNE ne fut reconnue ni par les autres organisations républicaines en exil (socialistes et anarchistes) ni par la France et les Alliés (URSS incluse). En dépit de la propagande du PCE, l’incursion de la 204e division n’entraîna pas le soulèvement espéré. Et le 28 octobre, Santiago Carillo donnait l’ordre du repli, qui fut effectif le lendemain. On peut donc supposer qu’Eliseo Espi était communiste ou au moins sympathisant.
En octobre 1946, il reçut un certificat d’appartenance aux FFI de la Commission départementale de la subdivision de Marseille, signé par le général de division Olleris, président de la commission, qui commandait la IXe région militaire par délégation, et par le colonel Simon, ex-régional FFI R2. En janvier 1947, il se déclarait ouvrier agricole, veuf et père de deux enfants.
Georges Tinarage, ancien responsable des FTPF et des Milices Patriotiques du secteur d’Arles, rédigea également une attestation écrite à son intention en 1949. Il le disait marié et exerçant le métier de terrassier. Espi habitait alors 13 rue Barrême à Arles. On ignore s’il eut des engagements militants ultérieur.
Sources : SHD Vincennes, GR 16 P 211330. — Notice Maitron de LÓPEZ TOVAR Vicente par André Balent. — Jean-Louis Dufour et Rolande Trempé, « La France, base arrière d’une reconquête républicaine de l’Espagne : l’affaire du Val d’Aran » in Les Français et la guerre d’Espagne : Actes du colloque de Perpignan (éd. Jean Sagnes et Sylvie Caucanas), Presses Universitaires de Perpignan, 2004.
Version au 12 octobre 2024.
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