COTTY Yves, Marie

Né le 8 septembre 1919 à Plounévézel (Finistère), mort le 21 août 1980 à Quimperlé (Finistère) ; instituteur, puis professeur de collège ; militant communiste ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans français ; déporté.

Fiche d’enregistrement d’Yves Cotty à Buchenwald en mai 1944

Yves Cotty vit le jour à Landrévrézec sur la commune de Plounévézel. Ses parents étaient François, Louis Cotty, propriétaire-exploitant, né à Poullaouen, et Léontine, née Le Bras, "ménagère", originaire de Carnoët (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). En 1926, les Cotty étaient domiciliés à Plounévézel dans le hameau de Saint-Ydunet et avaient deux fils : François, né en 1913, et Yves, né en 1919. Ils avaient un domestique, Joseph Rivoal, âgé de vingt ans et natif de la commune, qui travaillait chez eux comme cultivateur. Ils eurent un troisième fils, Guillaume, en 1927.

Instituteur à Saint-Goazec, Yves Cotty était militant communiste. Il fut résistant FTPF au maquis de Saint-Goazec, à proximité du château de Trévarez, réquisitionné par les troupes d’occupation pour servir de lieu de repos pour la Kriegsmarine.

Arrêté, il fut déporté le 27 avril 1944 au matin dans le convoi I. 206 parti de Compiègne (Oise) à destination d’Auschwitz. Ce transport, dit "Convoi des tatoués" avait à son bord 1 652 hommes entassés par cent dans des wagons à bestiaux. Le 30 avril en fin d’après-midi, ils arrivèrent à la gare d’Auschwitz-marchandise et furent parqués dans deux baraques du camp Canada de Birkenau, à même la terre, près du complexe chambre à gaz-crématoire IV. On leur tatoua leur numéro de matricule sur le bras. Yves Cotty reçut le 52487. Puis il fut passé à la désinfection avant d’être transféré au camp BIIb quelques jours plus tard. Le 12 mai, un nouveau train emporta l’essentiel des membres du "Convoi des tatoués" vers Buchenwald où ils arrivèrent le 14. Désinfectés une nouvelle fois, ils furent immatriculés de nouveau, Yves Cotty se voyant attribué le 186573. Ses maigres possessions furent listées à Buchenwald : un pantalon, trois chemises, un sous-vêtement, une paire de chaussettes, une cravate, une écharpe, sept mouchoirs. L’essentiel des déportés fut affecté au Block 57 du Petit camp. À bord du "Convoi des tatoués" étaient présentes plusieurs personnalités marquantes de la Résistance, dont Marcel Paul, ancien conseiller municipal de Paris et résistant de l’Organisation spéciale du Parti communiste, dont l’action rendit plus supportables les conditions de détention des déportés français à Buchenwald, et le poète Robert Desnos. Ils suivirent la même trajectoire qu’Yves Cotty d’Auschwitz à Buchenwald.

Rescapé des camps et rentré en France, Yves Cotty se maria le 9 octobre 1945 avec Renelde Le Roux à Plounévézel. Ils eurent ensemble quatre enfants de 1946 à 1957 prénommés Jean-Yves, Jacques-Louis, Danièle et Marie-José. De source familiale, il fut par la suite professeur de français et d’histoire-géographie à Moëlan-sur-Mer. L’établissement dans lequel il enseigna porte aujourd’hui son nom, collège Parc Ar C’Hoat - Yves Cotty.

Il fut homologué Déporté et interné de la résistance (DIR) et Forces françaises de l’intérieur (FFI). Les archives du Service historique de la Défense de Caen et de Vincennes possèdent des éléments sur lui.

Sources : SHD Vincennes GR 16 P 145320 (nc). — SHD Caen, AC 21 P 731463 (nc). — Arch. Dép. Finistère, État civil de Plounévézel, Naissances, 1919, Acte n°23, 3 E 245/29/3 ; Recensement de la population, Pounévézel, 1926, 6 M 636/5. — Archives Arolsen. — Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Site Généanet. — Propos recueillis auprès de Guy Cotty, son neveu (juillet 2022).

Version au 28 juillet 2022.