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Renaud Poulain-Argiolas

CHEILLAN Théodore, Jules, dit "Dore"

[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Antoine Olivesi.

Je l'ai complété, en mettant en gras mes propres apports pour pouvoir les distinguer.]


Né le 26 juillet 1889 à Martigues (Bouches-du-Rhône), mort le 2 septembre 1969 à Martigues ; maçon, puis entrepreneur de maçonnerie, capitaine des sapeurs-pompiers ; maire socialiste de Martigues de 1947 à 1953.


Théodore Cheillan

Théodore Cheillan était le fils de Sébastien, Pierre Cheillan, cultivateur, et de Marie, Sidonie Hugues. Dernier enfant d’une fratrie de dix (6 garçons et 4 filles), il ne connut jamais son père, qui mourut avant sa naissance.


À treize ans, il reçut un coup de ciseaux dans l’œil, une blessure dont les conséquences auraient assez sérieusement affecté sa vue si on s’en tient à son état signalétique de soldat. En 1910, il fut donc exempté de service militaire « pour vue nulle à gauche avec déformation ». En septembre 1912, il épousa en premières noces Thérèse, Baptistine Cavallo, qui mourut en août 1935 à l’âge de 42 ans.


Mobilisé pendant la Première guerre mondiale, un conseil de révision le jugea toutefois apte à combattre en décembre 1914. Il était alors maçon et vivait officiellement rue des pêcheurs, à Martigues. En mars 1915, il fut affecté au 111e régiment d’infanterie, puis au 115e en juin 1916. Détaché aux Hauts Fourneaux de Montluçon en décembre 1916, il passa au 145e régiment d’infanterie en juillet 1917, avant d’être jugé définitivement inapte à faire campagne en mai 1918 par la commission spéciale de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône). On fit mention ici d’une perte de la vision à l’œil gauche et de tachycardie. En mars 1919, il passa au 7e régiment du génie avant d’être démobilisé en juillet de la même année.


Membre de la SFIO avant la Seconde guerre mondiale et ancien adjoint au maire, il mena la liste du parti aux élections municipales de 1935.


À nouveau mobilisé en septembre 1939. Il fut temporairement réformé en raison d’un leucome et d’une cataracte, plus une hydarthrose au genou faisant suite à un traumatisme. En septembre 1940, il se remaria avec Julia, Marie, Madeleine Duseigneur.


Après la Libération, il était entrepreneur-maçon à Martigues. Il exerça également les fonctions d’administrateur de l’Hôpital et de capitaine des Sapeurs-pompiers. Il avait participé à la Résistance sous le nom de "Dore".


En octobre 1947, il conduisit de nouveau la liste SFIO. Le 26 octobre 1947, il fut élu maire de Martigues par le Conseil municipal à la majorité absolue, succédant au communiste Francis Turcan et éliminant ainsi de l’Hôtel de Ville la municipalité Front national installée après la Libération. D’après une plaquette réalisée par la municipalité, Cheillan fut le 35e maire de la commune.


En 1949, lors du lock-out des Chantiers et Ateliers de Provence de Port-de-Bouc et des quatre mois de bras de fer passionné entre les ouvriers et leur direction, le mouvement social s’étendit au-delà des strictes limites de la commune. Un grand nombre de manifestations eurent lieu dans le département et des personnalités des Bouches-du-Rhône et du pays vinrent afficher leur soutien aux lock-outés. Certains se félicitèrent de voir en août 1949 dans une même tribune Théodore Cheillan, le maire SFIO de Martigues, et Clément Mille, le conseiller général PCF, malgré les débuts de la guerre froide et la scission de la CGT qui avaient clivé le mouvement ouvrier.


Il ne se représenta pas en 1953. C’est Paul Pascal, appartenant lui aussi à la SFIO, qui lui succéda au poste de maire. Il mourut à son domicile du 15, rue Aldéric Chave et fut enterré au cimetière Saint-Joseph.


Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 5/16 ; État civil de Martigues, Naissances 1899, Acte n°84. — J.-P. Lagier, La vie politique à Martigues de 1945 à 1959, mémoire de maîtrise, Aix, 1984. — Jean Domenichino, Une ville en chantiers : La construction navale à Port-de-Bouc, 1900-1966, Edisud, 1989 (p. 230). — Site Le Grand Mémorial : État signalétique et militaire de CHEILLAN, Théodore, Jules (matricule 3909), 3909, 1 R 1323. — Mémoire de maires, Ville de Martigues, 2018. — Site Généanet.


1ere version pour Le Maitron par Antoine Olivesi : 31 octobre 2020.

3e version : 25 avril 2024.

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Au sujet de l'auteur :
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Passionné d'histoire, j'ai collaboré pendant plusieurs années au Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - mouvement social.

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