CASTELLAS Paul, Marius
Dernière mise à jour : 20 avr.
Né le 29 juin 1901 à Marignane (Bouches-du-Rhône), mort le 16 juillet 1987 à Miramas (Bouches-du-Rhône) ; cultivateur, puis chef de manœuvre aux chemins de fer ; syndicaliste CGT ; militant communiste de Miramas.
Paul Castellas vit le jour au domicile de ses parents à Marignane, rue de l’étoile. Son père, Victor, Séverin Castellas, était cultivateur à son compte. Sa mère, Julie, Magdeleine Deleuil, était sans profession. Tous les deux avaient quarante ans à la naissance de leur fils. En 1911, Paul vivait boulevard du Nord avec ses parents et ses deux frères aînés : Félix, né en 1885, cultivateur à son compte ; Ludovic, né en 1893, cultivateur lui aussi.
Comme les hommes de sa famille, Paul Castellas travailla dans l’agriculture. Appartenant à la classe 1921, il fut mobilisé en avril de cette année-là pour l’occupation des Pays rhénans. On l’affecta au 201e régiment d’artillerie en tant que canonnier de 2e classe, puis dans le 39e régiment d’artillerie au début de l’année 1923. On le renvoya dans ses foyers le 30 mai avec un certificat de bonne conduite.
En octobre 1929, il était classé affecté spécial au titre de la compagnie PLM comme homme d’équipe au centre ferroviaire de Miramas. La commune, qui comptait à l’époque environ 6.000 habitants, s’était développée autour de l’activité ferroviaire. D’après son propre témoignage, Paul Castellas était entré au chemin de fer en 1925 au service de la voie. En juin 1927, année de son adhésion à la CGT, il était domicilié chez M. Martin, rue du 14 juillet (aujourd’hui boulevard du 14 juillet). Les cheminots qui le côtoyèrent le décrivaient comme un personnage haut en couleurs, évoquant certaines anecdotes qu’il raconta lui-même quelques décennies plus tard dans les médias locaux. Au début de sa carrière, par exemple, les employés du chemin de fer n’ayant pas de ciré, il se mettait en slip lorsqu’il pleuvait l’été pour travailler sur la voie. À la fin de la journée il pouvait rentrer chez lui avec des vêtements secs alors que ses collègues avaient les leurs trempés.
Le 29 octobre 1927, il épousa Esther Andrieu, fille d’un garde champêtre de Miramas. Il l’avait rencontrée au bal, se révélant être un danseur tellement doué qu’on le surnomma "Charleston". Il adhéra au Parti communiste en 1929.En 1931, Paul Castellas vivait avec sa femme dans la rue du 14 juillet avec son beau-père, Joseph Andrieu, sa belle-mère, Amédée Margaillan, et le frère de cette dernière. Paul et Esther Castellas avaient eu une fille l’année précédente, Liliane. Cette maison avait appartenu au grand-père (vraisemblablement celui de sa femme). C’est d’ailleurs à cette adresse que Castellas finit sa vie.
En 1986, il fut interrogé dans le cadre de "Canal 101", projet de chaîne de télévision intercommunale incluant Miramas et des communes environnantes, et pour le bulletin d’information municipal de Miramas. Il évoqua à l’antenne des moments d’histoire de la ville qu’il avait traversés : des wagons qu’il disait avoir saboté sous l’Occupation allemande jusqu’à une "grève de 34 jours" à la fin des années 1940 (il pourrait être question de celle de novembre-décembre 1947) qui bloqua complètement le trafic ferroviaire. Paul Castellas participa au mouvement et dut tenir comme ses camarades un mois sans solde. Comme il avait un potager et des lapins, il contribua à la solidarité ouvrière, qui, malgré l’échec final du mouvement, renforça la conscience de classe des cheminots.
Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, État civil de Marignane, Naissances, 1901, Acte n°23, 202 E 1071 ; Recensement de la population de Marignane, 1911, 6 M 425. — État signalétique et militaire, 1921, 1 R 1506 (matricule 2829). — "Star d’un jour : Personnage - Paul Castellas, Racontez-nous encore", Ville de Miramas, juin 1986. — Site Match ID, Acte n°80 N, Source INSEE : fichier 1987, ligne n°40168. — Relevés collaboratifs de Généanet, Mariages, Miramas, 202 E 1297. — Témoignages de Roger Juana et de Dominique Pédinielli. — Notes de Sébastien Avy.
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