CASTELLAS Paul, Marius
- Renaud Poulain-Argiolas
- 13 déc. 2023
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 7 heures
Né le 29 juin 1901 à Marignane (Bouches-du-Rhône), mort le 16 juillet 1987 à Miramas (Bouches-du-Rhône) ; cultivateur, puis chef de manœuvre aux chemins de fer ; syndicaliste CGT ; militant communiste de Miramas.
![Paul Castellas en 1986 [Arch. de la fédération PCF des Bouches-du-Rhône]](https://static.wixstatic.com/media/080998_3c09882a6e804e069d2fc6f03de55b6c~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_1345,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/080998_3c09882a6e804e069d2fc6f03de55b6c~mv2.jpg)
Paul Castellas vit le jour au domicile de ses parents à Marignane, rue de l’étoile. Son père, Victor Séverin Castellas, était cultivateur à son compte. Sa mère, Julie Magdeleine Deleuil, était sans profession. Tous les deux avaient quarante ans à la naissance de leur fils. En 1911, Paul vivait boulevard du Nord avec ses parents et ses deux frères aînés : Félix, né en 1885, cultivateur à son compte ; Ludovic, né en 1893, cultivateur lui aussi.
Comme les autres hommes de sa famille, Paul Castellas travailla dans l’agriculture. Appartenant à la classe 1921, il fit son service militaire en avril de cette année-là pour l’occupation des Pays rhénans. On l’affecta au 201e régiment d’artillerie en tant que canonnier de 2e classe, puis dans le 39e régiment d’artillerie au début de l’année 1923. Il fut renvoyé dans ses foyers le 30 mai avec un certificat de bonne conduite.
Il entra au chemin de fer en 1925 au service de la voie. En juin 1927, année de son adhésion à la CGT, il était domicilié chez M. Martin, rue du 14 juillet (aujourd’hui boulevard du 14 juillet). Les cheminots qui le côtoyèrent le décrivaient comme un personnage haut en couleurs, évoquant certaines anecdotes qu’il raconta lui-même quelques décennies plus tard dans les médias locaux. Au début de sa carrière, par exemple, les employés du chemin de fer n’ayant pas de ciré, il se mettait en slip lorsqu’il pleuvait l’été pour travailler sur la voie. À la fin de la journée il pouvait rentrer chez lui avec des vêtements secs alors que ses collègues avaient les leurs trempés.
Le 29 octobre 1927, Paul Castellas épousa Esther Andrieu, fille d’un garde champêtre de Miramas. Il l’avait rencontrée au bal, se révélant être un danseur tellement doué qu’on le surnomma "Charleston". Il adhéra au Parti communiste en 1929. En octobre de la même année, il était classé affecté spécial au titre de la compagnie PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) comme homme d’équipe au centre ferroviaire de Miramas. La commune, qui comptait à l’époque environ 6.000 habitants, s’était développée autour de l’activité ferroviaire.
En 1931, il vivait avec sa femme dans la rue du 14 juillet, ainsi qu’avec son beau-père, Joseph Andrieu, sa belle-mère, Amédée Margaillan, et le frère de cette dernière. Paul et Esther Castellas avaient eu une fille l’année précédente, Liliane. Cette maison avait appartenu au grand-père (vraisemblablement celui de sa femme). C’est d’ailleurs à cette adresse que Castellas finit sa vie.
![Paul Castellas chantant pour la chaîne locale "Canal 101" [extrait du bulletin "Ville de Miramas", juin 1986]](https://static.wixstatic.com/media/080998_f48429e4ed024f829504ffebd4d4fd23~mv2.jpg/v1/fill/w_341,h_550,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/080998_f48429e4ed024f829504ffebd4d4fd23~mv2.jpg)
En 1986, Castellas fut interrogé dans le cadre de "Canal 101", projet de chaîne de télévision intercommunale incluant Miramas et des communes environnantes, et pour le bulletin d’information municipal de Miramas. Il évoqua à l’antenne des moments d’histoire de la ville qu’il avait traversés : des wagons qu’il disait avoir saboté sous l’occupation allemande jusqu’à une "grève de 34 jours" à la fin des années 1940 (il pourrait être question de celle de novembre-décembre 1947) qui avait complètement bloqué le trafic ferroviaire. Il disait avoir participé au mouvement et dû tenir comme ses camarades un mois sans solde. Possédant un potager et des lapins, sa situation lui avait permis de participer pleinement à la solidarité ouvrière. Et malgré l’échec final du mouvement, l’entraide qui s’était développée avait selon lui renforcé la conscience de classe des cheminots.
C’est aussi en 1986 qu’il fit une demande de carte de vétéran du PCF. Parmi les noms de communistes qu’on lui demandait de citer avec lesquels il avait milité, il mentionnait des élus d’avant la Seconde guerre mondiale, déchus en 1940, après la dissolution du parti : Isidore Blanc (premier maire communiste de la commune), Honoré Paraud, Marius Sirvin (qu’il orthographie "Sylvain"), Louis Cote, Étienne Boissin et Charles Taxi. Il était toujours domicilié boulevard du 14 juillet – au n°27 – et faisait partie de la cellule Blanc-Croizat (issue de la fusion des cellules Isidore Blanc et Ambroise Croizat).
Sources : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, État civil de Marignane, Naissances, 1901, Acte n°23, 202 E 1071 ; Recensement de la population de Marignane, 1911, 6 M 425 ; État signalétique et militaire, Classe 1921, matricule 2829, 1 R 1506. — Arch. Fédération communiste des Bouches-du-Rhône, 1 AU 2073 (demande de carte de vétéran). —"Star d’un jour : Personnage - Paul Castellas, Racontez-nous encore", Ville de Miramas, juin 1986. — Site Match ID, Acte n°80 N, Source INSEE : fichier 1987, ligne n°40168. — Relevés collaboratifs de Généanet, Mariages, Miramas, 202 E 1297. — Propos recueillis auprès de Roger Juana et Dominique Pédinielli (mai 2021). — Notes de Sébastien Avy.
1ere version pour Le Maitron : 15 mai 2021.
2e version : 20 juillet 2025.
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