COLACIOPPE Robert [né COLACIOPPE Maggiorino, dit Robert]
- Renaud Poulain-Argiolas
- il y a 2 jours
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Dernière mise à jour : il y a 7 heures
[Cette biographie s'inspire d'un texte originellement écrit par Michel Germain. Je l'ai complété, en mettant en gras mes propres apports pour pouvoir les distinguer.]
Né le 5 novembre 1922 à Cernans (Jura), exécuté sommairement le 30 mars 1944 à La Balme-de-Thuy (Haute-Savoie) ; forgeron-ajusteur ; militant communiste de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) ; réfractaire au STO ; résistant du bataillon des Glières.

Les parents de Robert Colacioppe étaient Germano dit "Germain" Colacioppo, maçon, et Grazia dite "Gracieuse" née Bevilacqua. Ils étaient originaires de Lanciano (province de Chieti), dans la région des Abruzzes (Italie). L’orthographe de leur nom de famille fait l’objet de variations orthographiques entre "ColacioppO" et "ColacioppE" dans les documents officiels. Robert, appelé "Maggiorino" à sa naissance, était le troisième né et seul garçon d’une fratrie de filles. Ses sœurs s’appelaient Concetta, Antoinette, Alina, Huguette et Ida. Comme il était le premier à naître sur le sol français, on peut déduire que la famille avait quitté l’Italie juste avant sa naissance. Mussolini avait pris le pouvoir cinq jours plus tôt.
Le 1er juin 1933 tous les membres de la famille, domiciliés à Cize, dans l’Ain, obtenaient la nationalité française (annonce au JO le 11 juin). Le foyer s’agrandissait à la même époque d’une petite Mireille. Après la défaite militaire française, les Colacioppe déménagèrent à Bellegarde-sur-Valserine (Ain) puis à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) pour échapper à l’armée allemande. Un article publié dans le magazine municipal de Port-de-Bouc mentionne que Robert Colacioppe était communiste. Est-ce que ses proches partageaient ses idées politiques ? Il travailla aux Chantiers et Ateliers de Provence comme forgeron-ajusteur. Domicilié dans le quartier de Pont du roi, Robert Colacioppe travailla aux Chantiers et Ateliers de Provence comme forgeron-ajusteur. En 1942, il fut envoyé faire un chantier de jeunesse à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
Réquisitionné pour le STO (Service du travail obligatoire) après la loi du 16 février 1943, il sauta du train qui le conduisait en Allemagne. Il tenta de rejoindre le maquis de Poligny, dans le Jura où il était né, mais fut vite arrêté par la police française. Néanmoins il réussit à gagner la Haute-Savoie et on le retrouva aux Glières en février-mars 1944. Il passa sous le commandement de Tom Morel. Lors du décrochage avec le groupe de Bastian et Joubert, il essuya la violente attaque allemande, à l’emplacement du cimetière de Morette actuel. Probablement blessé, il fut capturé. Il fut exécuté par les Allemands le 30 mars à 16 heures, au lieu-dit Sur-les-Îles, commune de La Balme-de-Thuy.
Il est inhumé dans la nécropole militaire nationale de Morette, tombe n°96. Il fut déclaré « Mort pour la France » le 17 août 1945 et reconnu Interné résistant. Son nom est inscrit sur le grand Mur du Souvenir érigé à l’entrée de la nécropole des Glières, située à Morette. Il figure également sur le Monument aux Morts de Port-de-Bouc au nombre des Morts pour la France de la Résistance.
Robert Colacioppe fut homologué FFI (Forces Françaises de l’Intérieur). Un décret du 18 mars 1970 lui attribua la médaille de la Résistance à titre posthume (publication au JO le 12 mai 1970).
La municipalité de Port-de-Bouc baptisa à son nom la rue qui relie le boulevard Jean Jaurès à la Jules Guesde.
Sources : SHD, Caen AC 21 P 46963 ; Vincennes GR 16 P 136215. — Journal officiel de la République française, 11 juin 1933 (65e année, N°136), p. 6156 et 6160. — Marine Guillemin, « Robert Colacioppe, le maquisard », Port d’attache, le magazine des Port-de-Boucain-e-s, N°182, avril 2024 [photo]. — Georges Borios, Port-de-Bouc – D’antan : des lieux-dits – Aujourd’hui : une ville… des rues, auto-édition, 1989. — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Site Geneanet, Arbre généalogique de beckett1.
1ere version dans Le Maitron par Michel Germain : 16 décembre 2019.
2e version complétée par moi : 27 juin 2025.
3e version : 28 juin 2025.
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